Nomination du Dr. Diao Baldé : « on ne l’a pas pris à la hauteur de sa valeur intrinsèque », réagit Edouard Zotomou

CONAKRY- L’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) vient de réagir suite à la nomination d’un de ses vice-présidents en l’occurrence Dr. Diao Baldé. La coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo ne regrette pas « outre mesure » la perte d’un de ses membres. Interrogé par Africaguinee.com, Dr. Edouard Zotomou Kpoghomou a cependant relevé que son ancien « collègue » méritait mieux qu’un poste de chef de Cabinet, surtout au vu de sa valeur intrinsèque. Pour le leader de l’UDRP (union démocratique pour le renouveau et le progrès), le débauchage de Dr. Baldé ne va pas affecter l’efficacité des actions de l’ANAD. Entretien !!!
AFRICAGUINEE.COM : Comment en tant que vice-président de l’ANAD réagissez-vous à la nomination de Dr. Diao Baldé comme Chef de Cabinet au Ministère de l’Environnement ?
Dr. ÉDOUARD ZOTOMOU KPOGHOMOU : L’ANAD étant une coalition de partis politiques où les organisations elles-mêmes gardent leur autonomie en termes de fonctionnement et d’orientation politique, on ne peut pas, traîner dans la boue un collègue qui a choisi de faire autre chose. Dans tous les cas, ce qui est certain, c’est que, par respect peut-être pour les autres, on aurait, au moins, demandé d’être informés. Même si c’est de façon pas détaillée, mais juste une façon de dire qu’on est en train d’entreprendre une telle démarche. Mais on comprend aussi, parce que de toute façon, de telles démarches, se font de manière parallèle. Et on n’a pas besoin de les ébruiter souvent. Alors, c’est ce qui se passe.
Ceci dit, nous avions pensé que, Dr. Diao étant un collaborateur très qualifié, on ne l’a pas pris à la hauteur de sa valeur intrinsèque. C’est notre lecture personnelle. Parce que les talents, quand on les vend, c’est comme si vous alliez dans un marché où on achète pratiquement tout. Le prix que vous mettez sur votre marchandise, c’est autour de ce prix qu’on va discuter. Alors, il se pourrait qu’on vous prenne plus ou moins mais vous allez faire en sorte que les gens soient amenés à vos prédispositions.
Dans tous les cas, nous lui souhaitons bonne chance. Et vu qu’on ne s’est pas retrouvé pour discuter de cela, je ne vois pas comment est-ce que nous allons donner des points de vue disparates à ce point-là.
Mais si vous remarquez, ce n’est pas la première fois que des gens quittent l’ANAD. Mais en termes d’efficacité et de suivi de l’objectif final, moi je crois que ça n’a pas tellement affecté le groupe, même si il y a un certain nombre qui est parti. Alors, c’est ce que je peux dire pour l’instant. On ne va pas traîner dans la boue un collègue parce qu’il a choisi de faire autre chose. Non, pas du tout.
Si on vous comprend bien Docteur Diao Baldé méritait mieux qu’un poste de Chef de Cabinet d’un ministère ?
C’est ça, effectivement. Je le dis parce que je l’ai côtoyé. On n’est pas, professionnellement, de la même entité, mais ce qui est clair, c’est qu’au cours des échanges que nous avons eus, lors de nos déplacements en commun et tout ça, je me suis rendu compte que c’était quand même un cadre d’une certaine valeur intrinsèque. Et moi, je pense que des cadres comme ça, ils méritent mieux, c’est ça la vérité.
Mais ce n’est pas à moi de le dire, c’est à lui justement, parce que la démarche ne s’est pas faite avec mon opinion. C’est à lui de déterminer le niveau auquel il aurait gagné quelque chose.
Vous avez mentionné que c’est que ce n’est pas la première fois qu’un membre de l’ANAD quitte le navire. Mais là, on a l’impression que votre coalition s’érode carrément. Est-ce que cela ne vous inquiète pas ?
Non, pas du tout, parce que nous, nous pensons que ce n’est pas forcément une question de nombre. C’est une question de conviction profonde. Quand on se bat avec conviction pour un objectif donné, même si c’est une seule personne, elle va continuer à se battre. J’ai fait allusion justement au fait qu’il y a un groupe qui avait quitté l’ANAD, et vous l’avez suivi, ça fait beaucoup de bruit derrière, beaucoup avaient quitté sur des promesses qui ont été faites aux uns et aux autres. Maintenant, puisque les habitudes ont vraiment la peau dure, on promet toujours ce qu’on ne peut pas délivrer, mais au moment où on fait les promesses, personne ne s’en rend compte.
C’est après, on se confronte à la dure réalité. Et ça marque déjà une rupture en termes de la confiance qui a été créée entre vous. Parce que vous vous dites que si c’est arrivé maintenant, ça peut arriver à tout moment. Et ça crée justement un climat de clivage anticipé.
Que reste-t-il de l’ANAD à part vous et l’UFDG ?
Il reste beaucoup de l’ANAD. Il y a le parti socialiste de Bayo qui est là, il y a le RPR de Diabaty Doré et d’autres formations. L’ANAD, ce n’est pas seulement des partis politiques. Il y a aussi des mouvements qui sont là. Donc, il reste beaucoup de l’ANAD. Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas forcément une question de nombre. C’est une question de conviction dans les objectifs que vous vous êtes fixés et qui sont justement le baromètre de vos actions. C’est ça.
A suivre !
Entretien réalisé par Boubacar 1 DIALLO
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 mars 2025 13:17Nous vous proposons aussi
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