Mort « suspecte » du lieutenant Alpha Diallo : la maman du marin fait des révélations…

La mère du lieutenant Alpha Amadou Diallo

CONAKRY-Dans la journée du mercredi, 14 juillet, lieutenant Alpha Amadou Oury Diallo de la marine, a trouvé la mort dans des conditions que sa famille déclare floues. La maman du défunt, interrogée ce lundi par un journaliste d'Africaguinee.com, a fait des révélations tout demandant à ce que lumière soit faite. Elle a personnellement interpelé le président de la République.

Assise dans son salon, en larmes, Mme Diallo, veuve du commandant Alioune, mère de feu lieutenant Alpha Amadou Oury Diallo n’est pas convaincue de la version qu’on lui a racontée sur la mort de son fils.

« C’est Dieu qui a donné et c’est lui qui a repris » entame-t-elle avant d'enchainer : « le mercredi 14 juillet, mon enfant a déjeuné avec sa femme et sa fillette de trois ans et quelques mois. Il a pris ma voiture et déposé son enfant à l’école, il est descendu en ville avec sa femme qu’il a déposé aux finances. De là-bas il est allé à son service. J’étais absente de la maison. Une amie est venue à mon absence à la maison, elle m’a appelé pour me dire qu’elle a urgemment besoin de me voir à la maison. Mais je lui ai dit que ce n’était pas possible, sauf le soir. C’est ainsi qu’elle a appelé mon grand frère pour l’en informer. Ce dernier a appelé mon petit frère avec qui j’étais pour lui annoncer la triste nouvelle. Au retour, en cours de route lui aussi, a essayé de me calmer jusqu’à m’annoncer que mon fils a fait un accident et que son commandant et son camarade allaient le ramener à la maison. "Un chef militaire pour ramener mon enfant accidenté" m’interrogeais-je ? Je me suis dit que si c’était un accident on allait me parler de l’hôpital. Et si mon fils était en vie et en avait la conscience, il allait me tenir informé même si c’est à travers un de ses amis.

Nous sommes restés comme ça jusqu’à notre arrivée à la maison. Mon fils, le grand frère de la victime m’attendait, et c’est lui qui m’a dit « maman, ton fils est décédé ». C’était vers 13h. Après la prière, vers 14heures, le colonel Sow est venu nous expliquer les circonstances. Il a dit que mon fils est venu le matin à la machinerie, il desserrait quelque chose. Ils ont dit que mon fils, lieutenant Alpha Amadou Oury Diallo avait des mains plus petites, a remplacé celui qui faisait le travail. Et que c’est là qu’il a eu un malaise et a vomi. On l’a pris, on l’a remonté sur le pont pour qu’il ait de l’air (…) J’ai demandé ça s’est passé à quelle heure, il m’a dit que c’est à 9h 30.

Depuis ce jour, jeudi, vendredi et samedi, c’est les mêmes personnes qui sont revenues voir la famille. C’est le dimanche qu’on nous a appelés d’aller pour identifier le corps. Je ne réclame rien aux autorités sauf la justice. Au bon Dieu qui est l’autorité suprême, je demande à rendre justice. Je demande au président de la République, Pr Alpha Condé, de m’aider à ce que lumière soit faite sur les circonstances de la mort de mon fils », a-t-elle lancé en pleurs.

Selon les explications d’Alpha Mamadou Djouhé Diallo, grand frère du défunt, c’est par des rumeurs qu’ils ont été informés du décès de l’agent. « On nous a appris que mon jeune frère a sauté et que son corps n’a pas été retrouvé. A ma grande surprise, deux heures après, c’est la marine avec le colonel Sow à la tête d’une délégation qui vient, au lieu de dire que mon frère est porté disparu, il tente de me faire accepter qu’il est mort en me disant que les recherches sont en cours ».

Le lendemain, enchaine-t-il, « le jeudi, ils sont revenus avec un sac de riz, un carton de tomate, un sac d’oignon et une enveloppe. Je leur ai dit que je ne prends pas l’enveloppe mais comme la famille était mobilisée, ils m’ont dit d’accepter. Le vendredi, je suis allé à la marine sans avertir quelqu’un, à ma grande surprise, c’est comme si tout le monde me fuyait. Le même Colonel Sow a accepté de me recevoir dans son bureau, je lui ai dit que je voulais rencontrer le chef d’Etat-major, ils se sont arrangés pour ne pas qu’il me reçoive.

Ils m’ont conduit au quai, là où l’accident s’est passé. J’ai regardé et j’ai quitté avec ma propre analyse. Nous nous sommes retournés au chef d’Etat-major, il était encore dans son bureau car je le voyais. Mais ils ont sorti l’argument selon lequel le chef d’Etat-major était attendu à la présidence. Ce n’est qu’après le samedi que j’ai appris, par les rumeurs, qu’ils ont retrouvé un corps. Cette fois-ci j’ai dit que tant que ce n’est pas officiel, que personne de la famille ne se rende. Hier dimanche, ils nous ont appelé pour nous informer qu’ils ont retrouvé le corps et d’aller l’identifier à la brigade d’unités flottantes.

Nous y sommes allés mais à la grande surprise de la famille, toujours avec le même colonel Sow, dès qu’ils ont ouvert le portail de la brigade, au moment où on identifiait le corps, je vois le camion de pompier sortir, tout était préparé. Je demande, on dit qu’ils ont reçu un ordre d’amener le corps à Ignace Deen. Mais, je leur ai dit, avant d’envoyer le corps là-bas, la famille est déjà là, c’est quoi le problème ?  J’ai failli péter le câble. Et à la brigade là-bas, tout le monde a quitté lieu, aussitôt.

On quitte, on va Ignace Deen, on ne trouve que les pompiers, leur chef et des policiers. Là également, il y avait des tiraillements, on demandait aux pompiers comment peuvent-ils prendre un corps sans passer par la DPJ ou l’expertise de la police scientifique. Lorsqu’on leur a demandé comment ils ont reçu le corps, les trois pompiers qui étaient dans le véhicule donnaient des réponses diverses. L’un disait, c’est la marine, l’autre dit que c’est les pêcheurs qui ont repêché le corps.

Le médecin légiste est venu, il a confirmé que c’est bien son corps. Mais pour moi, il y avait quelque chose d’anormal. Mon jeune frère, le connaissant, ils l’ont fait porter un maillot après qu’ils l’aient fait subir quelque chose. La manière dont son corps était, j’estime qu’il y a des zones d’ombres qui entourent ce décès et qui malheureusement, ne sont toujours pas élucidées.

Jusqu’à présent, aucune notification de l’Etat-major, on tente de les appeler mais ils ne répondent pas. Pour le moment, seul le ministère qu’on n’a pas encore appelé. Mais il y a anguille sous-roche dans cette affaire », a-t-il déclaré.

Lieutenant Alpha Amadou Oury Diallo était un travailleur dévoué, qui avait le plaisir d’accomplir ses missions, aller en haute mer, selon son frère.

« Aujourd’hui, ce que nous voulons, qu’on nous dise clairement comment mon frère est mort. La version de l’état-major et des unités flottantes ne concordent pas. C’est l’état-major qui coiffe l’unité, mais si chacun d’eux donne une version contraire, l’un dit il était en tenue de mécano, l’autre dit qu’il a plongé, il s’est battu ou piqué crise. Ils ont même dit qu’il aurait vu quelque chose en mer et il a crié, nous ne pouvons pas croire à de telles déclarations » a martelé M.Djouhé.

Interpelé ce dimanche 18 juillet, le porte-parole du ministère de la Défense a brièvement indiqué qu'ils n'ont pas le temps de polémiquer avec la famille sur le sort tragique de la victime. Aladji Cellou Camara a cependant précisé qu'un point sera fait  sur cette affaire avec les services concernés, dès ce lundi 19 juillet 2021.

Affaire à suivre…

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com   

 Tel : (00224) 664-72-76-28

Créé le 19 juillet 2021 17:33

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