Menaces terroristes : « La Guinée doit faire attention… » prévient Jean Marie Doré
CONAKRY- Face au terrorisme qui sévit dans beaucoup de pays, l’ancien Chef du Gouvernement guinéen a voulu tirer la sonnette d’alarme. Jean Marie Doré qui s’est confié ce vendredi à un journaliste de notre rédaction, a lancé un appel aux autorités de son pays pour éviter le fanatisme religieux. Au-delà d’une simple analyse, Jean Marie Doré fait des propositions de solution… Exclusif !!!
« Regardez chez nous dans la rue vous trouverez des gens, je ne vais pas typer des individus, mais qui prêchent comme ça l’islamisme. La Guinée, à terme est vouée à connaître ces difficultés-là. Pourquoi le Mali se distingue du calme relatif qui règne au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Libéria pour ne citer que nos voisins, c’est parce que dans ces pays, il n’y a pas de lutte entre eux et des groupes religieux affirmés.
La Guinée est un grand pays musulman. Il y a deux régions qui sont majoritairement des régions musulmanes : La Haute Guinée et le Fouta. La Haute Guinée pratique un islam rigoureux sans excès. C’est ma façon de voir de l’extérieur. Donc, nous devons faire attention pour que ne naisse quelque part un désir d’imposer sa religion à la communauté des citoyens. Les lois de Républiques doivent prévaloir jusqu’à nouvel ordre.
Le Mali est pris dans engrenage qui continue de se caractériser par la multiplicité des fractions islamistes qui, pour certaines d’entre elles sont en lutte armée avec le Gouvernement. Dans cette lutte, il y a des pays qui viennent au secours au Gouvernement du Mali. Ces Islamistes sont en conflits avec les pays qui viennent aider le Mali. Donc, ça ne m’étonne pas du tout que les débordements éventuels sur l’Afrique se fassent dans un pays comme le Mali. Il ne fallait pas seulement se contenter de tirer avec les avions de chasse les éléments supposés être des islamistes voués à tuer les non-islamistes.
Il y a longtemps qu’on aurait dû faire des études sociologiques pour déterminer dans le temps à quel moment ces évènements-là pourraient surgir. J’ai remarqué quelque chose de terrifiant, il n’y a pas d’études prospectives en Afrique. Très peu de Gouvernements ont une vision prospective de l’avenir de leur pays. Il faut que nous sachions comment avec des lunettes, quelle sera la Guinée dans dix ans. Que sera le bilan du Président Alpha Condé selon telle ou telle option. Parce que ça ne se décrète pas par notre émotion ou notre amitié. Les actes qu’ils posent indépendamment de lui, on doit pouvoir dire que s’ils sont posés de telle façon, si cela continue on doit déboucher sur l’abondance et les équilibres sociaux, ou bien ça va déboucher sur un recul. Ces études ne sont pas faites. Parce que personne ne veut passer pour quelqu’un qui critique le Gouvernement, alors que ce n’est pas ça. C’est sur la base de ses études qu’on aborde un Président ou un Premier ministre pour lui dire que nous pensons qu’il faut que vous corrigiez la trajectoire.
Propos receuillis par Boubacar 1 Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 20 novembre 2015 21:33Nous vous proposons aussi
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