Menaces et revendications de l’opposition : Le Gouvernement guinéen se prononce… (Exclusif)

Damantang Albert Camara, Ministre Porte-Parole du Gouvernement guinéen

CONAKRY- Alors que la crise semble s’enliser davantage, le Gouvernement guinéen vient de répondre aux menaces de l’opposition qui promet de reprendre ses manifestations de rue à partir du 10 août prochain. Par la voix de son Porte-Parole, le Gouvernement guinéen est revenu sur les préoccupations et autres revendications de l’opposition. Le Ministre Damantang Albert Camara s’est confié en exclusivité à notre rédaction…

 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur le Ministre bonjour !

DAMANTANG ALBERT CAMARA : Bonjour Monsieur Souaré !

Comment avez-vous accueilli le report de la manifestation de l’opposition ?

Nous aurions été pleinement satisfaits de savoir qu’elle était reportée parce que l’opposition s’est rendu compte des risques liés à l’organisation d’une manifestation et, particulièrement, de ceux consécutifs aux propos de Monsieur Ousmane Gaoual Diallo. Malheureusement, nous constatons avec surprise qu’il s’agit pour eux « d’attendre l’arrivée du Chef de l’Etat ». Comprenne qui pourra.

Donc, nous prenons acte. En attendant, nous continuons à discuter et encourageons toutes les initiatives qui permettront au débat de quitter la rue pour se tenir dans un cadre approprié.

Le Gouvernement va-t-il autoriser la manifestation de l’opposition prévue le 10 août prochain ?

Cette décision appartient aux ministères de l’administration du territoire et de la sécurité principalement. Vu l’atmosphère qui règne, il me semble inopportun d’autoriser cette marche. Mais les autorités concernées, au regard des informations dont ils disposent, décideront en toute responsabilité.

Quelles dispositions le Gouvernement va-t-il prendre pour éviter des violences ?

Le Gouvernement est responsable de la sécurité de plus de dix millions de guinéens sur toute l’étendue du territoire. Lorsque des citoyens décident de mobiliser des centaines, voire des milliers de personnes dans des circonstances particulières, la Loi leur impose de prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser cette manifestation. Les services publics de sécurité sont là pour s’assurer que ce dispositif de sécurité mis en place par les organisateurs rempli correctement sa mission. Il a fallu combien de manifestations qui dégénèrent pour que, cette fois, les opposants décident de mettre en place un véritable service d’ordre ? Il est sidérant de constater qu’ils sont capables de mobiliser 1500 agents et de les former. Pourquoi ne l’ont-ils jamais pour les manifestations précédentes ?

Si la manifestation est maintenue et qu’elle est autorisée, les forces de sécurité prendront les dispositions d’usage pour éviter tout débordement et permettre à ceux qui ne manifestent pas de vaquer à leurs occupations.

Au même titre que l’opposition, la mouvance présidentielle veut également montrer ses muscles. Elle n’exclue pas d’organiser des contre-manifestations. Soutenez-vous cette idée ?

Nous ne soutenons qu’une seule position : la gestion de l’ordre public dans une république appartient à l’Etat. Les prérogatives de puissance publique et d’usage légitime de la force n’appartiennent qu’à l’Etat. Point final.

Ceci dit, vous prenez un raccourci un peu facile en mettant sur un pied d’égalité les déclarations de la mouvance et de l’opposition.

Face aux prétendus appels à des contre-manifestations, nous avons eu droit à un appel à la vengeance privée et au meurtre contre les familles désignées de trois membre de la mouvance. Nous avons eu droit à des injures et accusations très graves, gratuites et sans fondement contre le Chef de l’Etat. Nous avons eu droit à des menaces de guerre civile, de carnage et de génocide.

Je viens d’entendre successivement deux leaders de l’opposition, dont le Porte-parole, qui semblaient dire que ces propos n’engageaient que Monsieur Ousmane Gaoual Diallo.

Je rappelle que ces propos ont été tenus par un membre du Bureau Politique National de l’UFDG, parti du Chef de file de l’opposition. Ils ont été tenus publiquement lors d’une Assemblée générale de ce parti. Vous pouvez tourner les explications et les justifications comme vous le voulez, tant que ces propos et leur auteur n’auront pas été solennellement condamnés, ils restent ceux de l’opposition républicaine.

Le Gouvernement est-il prêt à accepter les conditions posées par l’opposition pour la reprise effective du dialogue politique ?

Le Gouvernement est prêt à tout ce qui est raisonnablement faisable pour privilégier le dialogue. Pour votre information et contrairement à ce que dit l’opposition, le Ministre de l’Administration du territoire a déjà reçu à plusieurs reprise l’opposition et la mouvance. A force de multiplier les exigences, les préalables et les suspicions l’opposition donne tout simplement l’impression qu’elle a pour unique objectif de mettre le Gouvernement en difficulté.

Il y a une incohérence totale dans la démarche de l’opposition. J’ai encore entendu son Porte-parole dire aujourd’hui que l’opposition n’a pas de problème avec le RPG mais qu’elle est en conflit avec l’Assemblée Nationale et avec la CENI. En résumé, l’opposition n’a aucun conflit avec une structure où elle n’existe pas mais elle ne s’entend pas avec le structures où elle est largement présente !

La difficulté, avec cette exigence récurrente d’un dialogue dans les formes et délais que souhaite l’opposition, c’est qu’en fait, l’opposition veut faire de ce dialogue une instance de décision à la place de la CENI et de l’Assemblée nationale. Voilà le véritable problème.

Quelles sont les garanties que vous donnez sur l’application effective des différentes conclusions du dialogue ?

Les mêmes garanties qui ont permis de surmonter les obstacles qui ont plombé le climat politique de 2011 à maintenant ; à savoir : le calendrier des législatives, le cas Waymark, la recomposition de la CENI, le vote des guinéens de l’étranger, le calendrier des communales et celui de la présidentielle, les délégations spéciales, et j’en passe….

Craignez-vous qu’un regain de violence dans le pays ne décourage davantage les investisseurs ?

Bien entendu, et il est étrange de constater ce durcissement de l’opposition plus on se rapproche de la date à laquelle nous allons enfin, pour la première fois, boucler un programme avec les institutions de Bretton Woods.

Votre dernier message…

Nous avons encore plus intérêt que l’opposition à compléter notre processus démocratique en tenant enfin ces élections communales. Si l’opposition le souhaite vraiment et manifestation ou pas, nous trouverons un terrain d’entente. Nous y travaillons et ces élections se tiendront de toute manière. Notre horizon ou notre motivation n’est absolument pas lié à une marche ou une autre manifestation ; qu’elle qu’elle soit.

 

Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 11

Créé le 2 août 2016 17:13

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