Menaces de la Cedeao, dialogue, Assises : Kalémodou Yansané interpelle le CNRD…

Kalémodou Yansané, vice-président de l'UFDG

CONAKRY- Vendredi 25 mars 2022 à Accra (Ghana), les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réunis en sommet extraordinaire à Accra, ont adressé un ultimatum à la junte militaire en Guinée, la sommant de finaliser et de proposer un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur.

Comment cette « menace » est-elle perçue dans les rangs de l’UFDG ? La Cedeao a-t-elle raison de hausser le ton ? Le délai imparti est-il tenable ? Africaguinee.com a interrogé Kalémodou Yansané, un des vice-présidents de l’UFDG. Dans cet entretien, ce haut dirigeant du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, revient également sur les assises nationales et réagit à l’appel lancé par le ministre Mory Condé.

AFRICAGUINEE.COM : Quelle lecture faites-vous de l’ultimatum adressée au CNRD par la CEDEAO sur le retard du chronogramme ?

KALEMODOU YANSANE : Depuis le 5 septembre 2021, date de la prise du pouvoir par le CNRD, nous sommes le 26 mars 2022, il y a de cela près de 7 sept mois. On ne peut pas comprendre qu’on puisse prendre près de 7 mois sans avoir un chronogramme, sans connaitre la composition du CNRD l’équipe dirigeante du pays. Le CNRD c’est l’organe central de prise de décision et d’orientation du pays. Sept mois depuis qu’ils ont pris le pouvoir, on sait que le Président Mamadi Doumbouya est le numéro 1 du CNRD.  Mais les autres membres qui sont-ils ? On ne sait pas.

On ne peut pas comprendre que depuis 7 mois, il n’y ait pas eu d’accord ou d’entente avec la classe politique, la société civile et le CNRD sur un programme quelconque, c’est vraiment des sujets préoccupants. Alors, peut-être qu’il y a trop de sujets embrassés. La CEDEAO a donné un délai d’un mois encore. Ce qui veut dire qu’on sera à (8) huit mois de l’exercice du pouvoir par le CNRD. Je crois que 8 mois c’est suffisant pour dresser un chronogramme.

Mais je réaffirme que je ne comprends pas que depuis 7 mois, on n’a pas encore fixé un chronogramme, on n’a pas de programme consensuel avec la classe politique ni avec la société civile. Je trouve ça difficile à comprendre. J’espère que d’ici le délai prévu, un consensus sera trouvé sur le chronogramme.

Mory Condé, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a lancé un appel à l’endroit des partis politiques ayant boycotté les assises nationales pour leur demander de s’impliquer pour la réussite de ce programme. Que répondez-vous ?

Nous, au niveau de l’UFDG, nous sommes demandeurs de réconciliation nationale et de dialogue. Mais la réconciliation que nous demandons est celle qui est bien structurée, basée sur des thématiques claires et acceptées de tous, avec un chronogramme cohérent. Le délai peut aller au-delà de la transition c’est pour vous dire que cette réconciliation nationale nous intéresse à plus d’un titre. Il faut donc que le volet important, relatif à la vérité soit connue, ensuite que justice soit rendue, après que le pardon soit demandé et qu’on ait la garantie qu’on ne répètera pas les tares du passé. Si les quatre conditions-là sont remplies, il n’y a pas de raison qu’un parti responsable ne prenne part aux pourparlers. C’est la position officielle au niveau de l’UFDG.

Si la réconciliation est basée sur ces quatre (4) axes principaux, à savoir : La connaissance de la vérité sur ce qui s’est passé, la justice libre, le pardon et les garanties nécessaires pour la non récidive. Si cela est fait, il n’y a pas de raison qu’on ne soit intéressé.     

Quid du dialogue ?

On est habitué au dialogue. Aujourd’hui, toutes les institutions que nous avons il n’y a pas une seule institution qui est légale et même légitime. Tout ce qu’on doit faire, doit se baser sur le consensus. Que vous soyez militaire, magistrat, vous êtes citoyens. D’après les résultats officiels publiés depuis 2010 pour toutes les élections passées en Guinée, il y a trois (3) entités qui totalisent à elles seules près de 97% de l’électorat guinéen. Donc, l’ensemble des 14 millions de Guinéens se retrouvent à peu près dans ces entités. Ces entités, c’est l’UFDG, le RPG et l’UFR. Si un dialogue franc et sincère qui regroupe ces trois partis plus les autres demandés est organisé, il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas là.

Le domicile privé du président de votre parti Cellou Dalein Diallo a été démoli ce week-end par des services du patrimoine bâti. Comment comprenez-vous cette décision alors qu’une procédure judiciaire est toujours en cours ?

J’ai effectivement appris que la maison du Président Cellou est démolie. C’est vraiment regrettable. Parce que le dossier était devant la justice qui n’avait pas encore tranché. Et si on prend la décision de démolir un bâtiment d’un particulier, pour moi c’est vraiment regrettable.

J’ai appris que d’autres bâtiments situés à la cité ministériels ont été démolis. Je pense que l’Etat a suffisamment de domaines libres de toute occupation depuis des années, on aurait pu y aller, si c’est pour la reconstruction d’une nouvelle cité ministérielle dans ces espaces vides et éviter les domaines qui font l’objet de litige. 

 

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 114

Créé le 28 mars 2022 11:58

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