Me Mamadou Souaré Diop, bâtonnier : « Mes ambitions pour le barreau de Guinée… »

Maître Mamadou Souaré Diop, nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats de Guinée

CONAKRY-Maître Mamadou Souaré Diop est le nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats de Guinée. Il a été élu le vendredi 23 décembre dernier, à la tête du Barreau. Dans une interview accordée à Africaguinee.com, il a affiché ses ambitions pour les avocats de Guinée.

AFRICAGUINEE.COM : Face à Me Fatoumata Binta Diallo, vous avez été élu haut la main comme bâtonnier alors que vous n'étiez même pas membre du conseil de l'ordre. Comment les choses se sont-elles déroulées ?

MAITRE MAMADOU SOUARÉ DIOP : On ne peut pas quand-même imaginer qu'une élection soit truquée entre avocats. Les règles démocratiques, les règles de transparence électorales qui sont intégrées par les avocats, ne peuvent pas être violées au cours d'une élection ordinale. C'est une élection transparente qui a été réalisée en ce sens que les dépouillements, les décomptes se sont faits devant tout le monde. Il n'y a aucune possibilité de détourner une voix ou de faire quoi que ce soit de tricherie. Pour une élection où il y a deux cent et quelques votants, il n'y a pas une possibilité de voler une voix.

Quelles sont vos ambitions pour le barreau de Guinée ?

Lorsqu'il s'agit d'une corporation comme celle des avocats, c'est d'abord les ambitions d'une administration juste et transparente de l'ordre, les ambitions pour faire respecter les règles d'éthique et de la déontologie de notre profession à nous, parce que nous avons une loi qui nous régit, et cette loi détermine toutes ces règles dont je parle. Donc mes premières ambitions, c'est de faire respecter cette loi.

Ensuite, il y a la formation préparatoire. C'est elle qui est administrée avant l'accès au barreau. Nous avons une loi qui a créé le centre de préparatoire au CAPA. C'est ce centre qu'il faut faire fonctionner pour que désormais, pour avoir accès au barreau, il faut passer par ce centre, suivre des cours de 9 mois, avant le concours. Ça, c'est primordial… il faut que la qualification soit là. Ce n'est pas une fois avocat qu'on apprend le droit. La profession d'avocat est un métier qu'on apprend après l'université. Donc après avoir appris le droit, on est censé connaître le droit.

Au sein de la profession, ce n'est pas le droit qu'on apprend. On apprend des règles déontologiques et de l'éthique. Si on parle de formation continue, à mon sens, elle est personnelle. Il suffit juste à l'avocat de prendre conscience de son état et s'y mettre. Mais on n'a pas une école pour former un avocat en tant que tel. Parce que chez nous, chaque dossier est un cas. Et quand vous avez un dossier à défendre, vous êtes obligés de consulter, d'aller à la bibliothèque, faire recours aux codes, faire des recherches…

Quels sont les défis à relever ?

En plus de la formation préparatoire, il faut quand-même créer les conditions, notamment par la construction d'une maison d'avocat. Pour réussir une telle formation, il faut que les avocats aient un cadre. Et ce cadre ne peut-être qu'un institut, une école, où une maison de l'avocat qui va comporter tous ces volets à son sein.

De nombreuses plaintes sont sur la table déjà. Comment comptez-vous les traiter ?

Il suffit de faire fonctionner le conseil de discipline. Il y a un conseil de discipline de l'ordre, présidé par le bâtonnier, composé de tous les membres du conseil de l'ordre…, il suffit de sortir ces dossiers-là, et de les mettre sur la table du conseil de discipline. 

Entretien réalisé par Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le 28 décembre 2022 09:31

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