Massacre du 28 septembre en Guinée : Un Gendarme inculpé nommé magistrat ?

gendarmes

CONAKRY-Un Gendarme guinéen, inculpé dans le dossier du 28 septembre 2009 a bénéficié d’une promotion plutôt surprenante. Blaise Gomou c’est son nom. Il a été nommé au poste de magistrat militaire en mars 2015, a appris Africaguinee.com à travers trois organisations de défense des droits humains. Une information non confirmée ni infirmée par le ministère de la Justice.  

« Le 2 mars 2015, un membre de la gendarmerie nationale, M. Blaise Gomou, également inculpé dans le dossier du 28 septembre en raison de sa participation aux opérations de maintien de l’ordre le jour du massacre avait été nommé au poste de magistrat militaire », ont révélé ce week-end, la FIDH, l’OGDH et l’AVIPA, dans une déclaration, dans laquelle elles déplorent la nomination du Général Mathurin Bangoura (inculpé dans le dossier du 28 septembre), au poste clé de Gouverneur de la ville de Conakry.

Interrogé sur le cas de Blaise Gomou, M. Ibrahima Béavogui, chargé des communications judiciaires, dit ne pas être au courant de cette information. « Je ne suis pas au courant de cette information », a-t-il déclaré.

Plusieurs responsables de l’ancienne junte au Pouvoir (CNDD) inculpés dans l’affaire du 28 septembre, sont perchés encore à de hautes fonctions dans l’appareil administratif guinéen. Leur maintien à ces postes contraste largement avec les déclarations de bonnes intentions des autorités guinéennes à lutter contre l’impunité, selon les défenseurs des droits de l’Homme.

 Pour le président de l’OGDH, la lutte contre l’impunité n’est pas seulement une affaire judiciaire. Selon lui, « elle doit être menée à tous les niveaux de la vie publique et ceux qui sont mis en cause pour les crimes les plus graves ne devraient pouvoir accéder à des postes de responsabilité. Sans une volonté politique ferme et des actes cohérents, elle tardera à se concrétiser », note Abdoul Ghadiri Diallo.

‘’Présomption d’innocence’’

Interrogé par nos soins, le juriste Mohamed Camara explique qu’en principe, tant que la justice ne s’est pas prononcée pour retenir quelqu’un dans les liens de la culpabilité, il bénéficie de la présomption d’innocence garantie par l’article 9 de la Constitution guinéenne.

Cependant, dit-il, la dimension qui pose problème c’est que, quand un juge d’instruction inculpe quelqu’un dans un dossier, en attendant que la justice ne fasse la lumière pour blanchir la personne ou la condamner, le juge aura retenu des indices graves et concordant sur la personne, laissant supposer soit sa participation ou sa complicité dans le dossier.

Un mauvais signal aux yeux de l’Opinion

Ceux qui qui sont habilités à rendre justice doivent être exempts de tout reproche sinon ça érode le lien de confiance entre justice et justiciable, observe le juriste. « Cela projette un mauvais signal envoyé au niveau de l’opinion publique concernant la volonté de lutter contre l’impunité. En principe l’image que devrait inspirer un magistrat, c’est d’être de bonne presse », souligne Mohamed Camara.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 21 mars 2016 15:01

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