Manifestations du jeudi 23 avril en Guinée : Le Gouvernement guinéen inquiet ?
CONAKRY- Le bras de fer entre pouvoir et opposition semble se poursuivre en Guinée malgré l’appel lancé par la Communauté internationale pour une reprise du dialogue politique. Le Gouvernement guinéen a exprimé ses inquiétudes après l’annonce faite par l’opposition d’une nouvelle manifestation ce jeudi 23 avril 2015 sur toute l’étendue du territoire national.
"Dans le cadre de la poursuite de ses manifestations contre « la gestion actuelle du processus électoral et la mal gouvernance », l'opposition appelle tous les « Guinéens soucieux de l'avenir démocratique de leur pays, à participer à la marche pacifique prévue le jeudi 23 avril 2015, dans les cinq communes de la capitale et sur toute l'étendue du territoire national », écrit-elle dans déclaration.
Interpelé par nos confrères de France 24 sur cet appel à la mobilisation lancé par les opposants, le porte-parole du Gouvernement guinéen, n’a pas caché ses craintes.
« Toutes les mobilisations sont génératrices de violences. D’autant plus que lors qu’elles ne sont ni déclarées, ni même signalées aux autorités administratives. Elles ne permettent pas aux forces de sécurité de les encadrer », a déclaré Damantang Albert Camara, déplorant le fait que l’opposition refuse de s’adresser aux autorités administratives sous prétexte qu’elles ne sont pas légitimes et légales. « Ça rend les choses beaucoup plus compliquée pour nous », a avoué le ministre Porte-parole du Gouvernement.
Les autorités du pays maintiennent toujours leur appel au dialogue. Avant tout dialogue, l’opposition exige que le chronogramme des élections du 10 mars 2015 soit annulé et que le processus électoral soit momentanément interrompu.
Pour Albert Damantang Camara, le gouvernement guinéen a d’énormes difficultés à savoir réellement qui sont ses interlocuteurs.
« Est-ce que ce sont des personnes qui souhaitent faire avancer le processus démocratique ou tout simplement des personnes qui veulent le départ du Président ? », se demande-t-il, tout en observant que M. Bah Oury qui est le numéro 2 de principal parti de l’opposition (l’UFDG) déclare et assume que son objectif est le départ du président de la République et une nouvelle transition.
Dans ces conditions, fait remarquer le porte-parole du Gouvernement, l’opposition n’a pas intérêt à ce que l’élection présidentielle soit organisée en octobre et que le Président soit déclaré comme illégitime.
« Ça résume la question. Malheureusement, ça ne nous satisfait pas. Nous voulons dialoguer pour arriver à une solution et sortir de cette crise », réitère le ministre de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
Depuis l’annonce le 10 mars dernier, par la CENI du chronogramme des élections renvoyant les élections locales en 2016, et fixant la présidentielle le 11 octobre, la Guinée est plongée dans une impasse politique sans précédent. L’opposition intensifie les violentes manifestations de rues dans la capitale avec leur cortège macabre et de blessés. Aujourd’hui, un dialogue de sourds s’est installé entre les deux camps sans qu’aucune solution de sortie de crise ne soit en vue.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 22 avril 2015 17:13Nous vous proposons aussi
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