Mamou : Les coupeurs de route inquiètent les services de défense et de sécurité

Image d'illustration

MAMOU- Les attaques à main armées s’intensifient dans la préfecture de Mamou. Plusieurs cas de braquages ont été enregistrés ces derniers jours dans cette zone considérée comme le carrefour de la Guinée. Les derniers cas en date remontent respectivement dans les nuits du mardi à mercredi 8 octobre et mercredi à jeudi 9 octobre, dans la sous-préfecture de Soyah (Mamou), précisément à Bantanworo et sur la route de Kindia-Mamou. Des passagers en provenance de N’Nzérékoré pour Labé et Conakry pour Siguiri ont été dépouillés de tous leurs biens par des bandits armés qui ne sont jusque-là pas inquiétés.


Interrogée, une des victimes de l’axe Faranah Mamou a témoigné : «Moi je dormais déjà. C’est les cris qui m’ont réveillé. Ils demandaient en ce moment au chauffeur de stationner son véhicule. Ils étaient tous cagoulés. Quand ils ont vu les passagers dans le véhicule, ils ont dit que ce n’étaient pas nous leur cible. Mais, ils avaient déjà mis le chauffeur au respect ainsi que d’autres hommes. Ils ont conduit le véhicule pour nous envoyer vers la brousse. Là-bas, ils ont fouillé tout le monde, tous les sacs et le reste des bagages. Nous les femmes on nous ont a demandé de retirer nos caleçons pour voir si on n’a pas caché de l’argent au niveau de nos parties intimes. Ils ont pris tout ce qu’ils voulaient. Ils ne nous ont pas battus quand même.

C’était à 1h du matin. Jusqu’à 4h on était là. Ils nous ont fouillés au moins chacun sept fois. Ils étaient au nombre de cinq. Quand on les a croisés, ils étaient quatre. Ils ont appelé un de leur qui ne venait pas de loin. Celui-là est venu sur une moto. Ils communiquaient entre eux en langue poular. Notre argent, les téléphones et tous les objets de valeur sont partis. J’étais en provenance de la Côte d’Ivoire. Ils ont pris avec moi tout ce que j’avais. Aujourd’hui à Mamou ici, je n’ai même pas le prix de la bouillie. Les gens se demandent ici comment désormais arriver à destination  », a expliqué Oumou Hawa Bah.

Alors que cette attaque est survenue dans la nuit du mardi à mercredi, une autre s’est produite dans la nuit du mercredi à jeudi sur la route de Kindia-Mamou. Là aussi, des individus armés de PMAK ont semé la terreur. Les témoignages sont choquants.

« On est venu de Conakry et on se rendait à Kankan. Après Kindia, des individus à bord de quelques motos nous ont attaqués. Ils nous ont sommés à se garer et nous ont transportés dans la brousse. Ils ont des PMAK et sont vraiment surs d’eux. Ils ont pris tout ce qu’on avait. On a perdu des centaines de millions là-bas. On avait alerté les agents de la brigade routière et d’autres. Ils étaient déterminés à nous tuer. Moi, ils avaient même enlevé mon pantalon. Les femmes, en les  fouillant, ils touchaient partout. Ils voulaient les violer. Mais ils ont un peu hésité », témoigne  Tidiane Kouyaté, banquier à Siguiri.

Pour le cas spécifique de Mamou. Le phénomène inquiète les citoyens mais aussi les forces de défenses et de sécurité.  Les uns accusent les autres d’être des complices et puis qu’ils se posent des questions sur la provenance des armes de guerre utilisées souvent dans des attaques.

« Mamou a toujours été l’épicentre des attaques en Guinée. C’est sa position géographique qui justifie cette réalité. Les gens viennent pour le faire ici. Mais, où ces gens-là trouvent des armes de guerre. Nous on va dire que les agents sont complices. Parce que les armes ne se trouvent pas au marché. Ils ont tout le temps initié des patrouilles dans ces zones. Mais, le phénomène grandit. Ils n’ont qu’à revoir cette situation », clame un acteur de la société civile à Mamou.

Les services de défenses et de sécurité de Mamou ont longtemps décidé de mettre fin à cette pratique. Mais en vain. Aujourd’hui, ils tendent la main aux citoyens de la préfecture pour leur collaboration.

« Quand vous avez des informations, mettez-les à notre disposition. Y a eu beaucoup de cas de braquages pendant ces derniers temps. On a même arrêté des suspects avant-hier. On a fait les auditions et on les a mis à la disposition de la justice. Ils ont été déférés à la maison centrale. On tend la main à la population. C’est elle qui vit avec les bandits dans les quartiers. Ils doivent nous donner des informations. Nos services ont déjoué plusieurs braquages à travers nos patrouilles mixtes. On va renforcer ces opérations pour éradiquer ce fléau », indique colonel Bakary Camara, commandant du groupement de la gendarmerie territoriale de Mamou.

Habib Samaké

Correspondant régional

D’Africaguinée.com à Mamou               

Créé le 10 novembre 2023 14:30

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