Mali Yembering : plusieurs imams mis aux arrêts…

MALI – Quatre imams ont été interpellés dans la journée du mercredi 9 avril 2025. Il s’agit des responsables religieux des localités de Koumba, Sopaari, Dheppal et Larewel, toutes situées dans les districts et secteurs de la commune urbaine de Mali. Trois d’entre eux ont déjà passé leur première nuit en détention. Le quatrième, l’imam de Larewel, n’a pas été incarcéré pour l’instant en raison de son état de santé : il se remettrait d’une intervention chirurgicale.

La procédure engagée contre les quatre imams a été transférée le même jour à la justice de paix de Mali, dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, ce qui implique un jugement rapide. Ils sont poursuivis pour « rébellion » et « participation délictueuse à un attroupement », selon des sources judiciaires contactées par Africaguinee.com.

« Nous l’avons appris et ensuite confirmé. Ce sont bien quatre imams qui ont célébré la fête un jour après la date officielle. À Koumba, il s’agit de Thierno Mamadou Dian Touré ; à Sopaari, Elhadj Saïkou ; à Dheppal, Thierno Rahim ; et à Larewel, un secteur du quartier Mali Mosquée, un certain Thierno Abdoulaye. Ce dernier n’a pas été emprisonné car il est convalescent, il vient de subir une opération », explique ABS, un témoin de leur conduite à la prison civile de Mali.

Contactée par Africaguinee.com, l’épouse de l’un des imams arrêtés se dit préoccupée par le sort de ces derniers. Elle plaide pour un règlement à l’amiable, impliquant les sages de Mali.

« C’est une tradition connue de tous : attendre l’apparition de la lune pour marquer la fin du Ramadan. Malheureusement, à Mali, personne n’a signalé l’avoir vue, pas même nos voisins. C’est pourquoi une journée supplémentaire a été ajoutée, et la fête a été célébrée lundi. Finalement, les autorités ont reproché à nos imams d’avoir prié en différé, hors du jour officiel fixé par les autorités religieuses. Maintenant, ce qui est fait est fait. Nous demandons la libération de nos époux, nos imams. Nous espérons un règlement de l’affaire devant les sages de Mali. La religion doit être gérée par les religieux, et non à travers la prison », plaide-t-elle.

Le lundi 31 mars, des agents se sont rendus à Koumba pour inviter les organisateurs de la prière et l’imam à les suivre. Ce jour-là, tous les fidèles ont voulu les accompagner, mais les agents ont précisé qu’ils pouvaient rentrer chez eux, qu’ils reviendraient après concertation.

Alpha Ousmane Bah

Pour africaguinee.com