Maitre Traoré prévient : »Si nos clients sont entendus sans notre assistance… »
CONAKRY-Venus ce samedi 07 mars rencontrer leurs clients Sékou Koundouno et Ibrahim Diallo, détenus à la Direction centrale de la police judicaire, les avocats du front national pour la défense de la Constitution ont été refoulés.
Maitres Mohamed Traoré, Salifou Béavogui et leurs confrères n’ont pas pu avoir accès à leurs clients arrêtés vendredi soir par des hommes encagoulés. Ces avocats dénoncent des arrestations arbitraires qui n’ont aucune base légale.
Ils parlent d’un pas de plus franchi dans la violation des droits de la Défense. Maître Mohamed Traoré prévient que si leurs clients sont entendus sans leur assistance, ils récuseront les procès verbaux.
« Nous avons été surpris par les dispositions qui ont été prises au niveau de la DPJ pour nous empêcher d’avoir accès à nos clients. Le droit à l’assistance à un avocat est consacré par la constitution dès l’instant de l’interpellation. Lorsque nous avons appris hier l’interpellation musclée de nos clients nous avons décidé de nous rencontrer ce matin à la DPJ afin de prendre contact avec eux pour savoir d’abord dans quelles conditions, ils ont été arrêtés et comment ils ont passé la nuit d’hier. Nous nous sommes vu refuser l’accès aux locaux de la DPJ. C’est ce qui est grave.
Vous constaterez donc qu’après qu’on ait commencé à interpeller des citoyens sans aucune forme, sans mandat, sans aucun titre, on empêche maintenant les avocats d’accéder à leurs clients. Ce qui constitue un pas de plus dans la violation des droits de la défense. Dans tous les cas nous ne sommes pas surpris, ce sont des méthodes que nous connaissons déjà. Et ce sont des méthodes qui commencent à revenir mais nous n’allons pas baisser les bras. Nous ferons en sorte que les droits de la défense soient respectés et que les droits de nos clients soient respectés. Si nos clients sont entendus sans l’assistance d’un avocat, nous allons demander que tous les Procès Verbaux qui ont été dressés soient écartés parce que c’est une cause de nullité.
Nous avons appris qu’ils sont là et que des dispositions sont prises pour que nous ne puissions pas avoir accès à eux (…) Nous avons appelé le procureur général qui nous a quand même dit que c’est vraiment élémentaire que des avocats puissent avoir accès à des personnes qui sont privées de liberté. Pour l’instant on sait pas de quoi ont les reproche ».
Affaire à suivre…
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 mars 2020 16:30