Maître Jocamey Haba confie : « au temps de Dadis Camara… »

Maître Jocamey Haba

CONAKRY-En Guinée, les avocats boudent depuis une semaine les cours et tribunaux ! Ils protestent contre les tracasseries, brimades et exactions dont ils sont victimes de la part des officiers de police judiciaire (OPJ).


L’association des magistrats de Guinée tente de résoudre la crise, mais les hommes en robe noire promettent de poursuivre leur mouvement jusqu’au vendredi 03 novembre. Pendant ce temps, les cours et tribunaux de Guinée sont paralysés par ce débrayage.

Comment en est-on arrivé là ? Maître Jocamey Haba avocat à la cour qui s’est confié à Africaguinee.com explique que les officiers de police judicaire ne veulent plus que les avocats interviennent dans les dossiers en enquête préliminaire. Or, souligne l’avocat, lorsqu’on demande à un avocat de ne pas intervenir quand un dossier est en enquête préliminaire, c’est tous les droits du citoyen qui seront brimés.

Avocats séquestrés, battus…

« Ce que nous vivons doit interpeller tout le monde. Au niveau des brigades de gendarmerie, des commissariats, on ne distingue plus entre affaire civile, affaire sociale, affaire commerciale et affaire pénale », alerte l’avocat, confiant qu’un avocat a été séquestré, un autre battu.

« Nous assistons à cela tous les jours. Lorsque celui qui est le dernier recours, celui qui doit défendre les opprimés est lui-même opprimé ça ne va plus. C’est pourquoi l’assemblée générale de l’ordre avait décidé de boycotter les audiences », martèle maître Jocamey Haba, ajoutant que les recours que les avocats exercent auprès des parquetiers n’aboutissent jamais.

« Personne n’est à l’abri des tracasseries policières et des gendarmes que nous vivons aujourd’hui. Les avocats en souffrent (…). Nous ne pouvons pas rester bouche bée. La loi de l’omerta ne s’impose pas à l’avocat », a-t-il averti, révélant qu’actuellement lorsqu’un officier de police judicaire est en mal avec la loi, il y a des privilèges de juridictions qui font que les avocats ne peuvent établir des citations directes.

Au temps de Dadis…

« Nous ne pouvons pas faire établir contre les OPJ (Officiers de la Police Judiciaire, Ndlr) des citations directes pour qu’ils viennent comparaître devant le tribunal et être jugé. Au temps de Dadis, ces privilèges de juridiction avaient disparu. Il avait pris une ordonnance pour supprimer ces privilèges. C’est pourquoi à l’époque, on a vu plusieurs OPJ jugés ici devant les juridictions. Mais aujourd’hui, quand un officier de police judicaire est en mal avec la loi, la seule voie qui se présente est de déposer plainte contre cet OPJ devant le Procureur Général. Parce que c’est lui habilite tel policier pour faire de lui un OPJ », laisse entendre l’avocat.

A suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 2 novembre 2017 13:57

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