Maître Bilimou avocat de Dioubaté et cie : « Nos clients ne pensaient pas être récompensés ainsi… »

Maître Joachim Bilimou

CONAKRY-Alors que plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé sont incarcérés, maître Joachim Bilimou, a apporté des explications sur leur condition de détention. Ce membre du pool d’avocats de la défense qui défend l’ancien ministre Ismaël Dioubaté et ses coaccusés se dit surpris que leur client soient privés de liberté à cette phase de la procédure. Il a répondu ce vendredi 25 février 2022 aux questions d’un journaliste d’Africaguinee.com.

AFRICAGUINEE.COM : Comment comprenez-vous la décision des juges de la Crief de placer vos clients en détention provisoire à la maison centrale ?

MAITRE JOACHIM BILIMOU : J’ai été surpris parce que je ne m’attendais pas qu’à cette phase de la procédure, ils soient privés de leur liberté, dans la mesure où ils sont poursuivis pour complicité des faits reprochés à dame Zénab Dramé, qui elle, est reprochée d’avoir commis une infraction.

A la première comparution, ils ont été identifiés, on leur a présenté des charges qu’ils n’ont pas reconnu. Tout s’est limité là. Au-delà de ça, ces personnes sont représentatives. Elles ont suffisamment de garantie, elles ont des domiciles, certains sont des pères de famille. Leurs passeports sont retirés, ce qui veut dire qu’ils ne vont pas quitter la Guinée. Depuis le 05 septembre 2021, ils sont à Conakry. Quand je prends le ministre Dioubaté, il n’a même pas franchi Coyah. Donc, je ne pensais pas qu’à cette phase de la procédure, on puisse les priver de leur liberté. Encore qu’ils ont répondu librement à la convocation.

En ce qui concerne dame Follo (Mansaré), la procédure était déjà au tribunal de première instance de Kaloum où elle avait été entendue, puis placée sous contrôle judiciaire. Une mesure qu’elle a respectée de bout en bout. Donc, je ne vois pas pourquoi on les prive de liberté aujourd’hui. Je pense que les juges de la Crief auraient pu maintenir le statu quo, vérifier les faits. Imaginez qu’on blanchisse ces personnes demain, on les aura emprisonnés de façon illégale et injuste.

Quel est leur état d’esprit ?

C’est surtout l’indignation. Aujourd’hui, ils sont indignés. Même leurs enfants sont stigmatisés dans les quartiers. Quand ils passent, on les indexe en disant : c’est leurs parents qui ont détourné des biens. Voyez-vous ce que ça représente ? Ces enfants-là, je me dis aujourd’hui que si on ne prend pas soin d’eux, leur état mental pourrait être affecté. Nos clients eux-mêmes pour avoir servi loyalement et dignement le pays ne pensaient pas être récompensés ainsi. Encore que, les faits qu’on les suspecte, ils les contestent formellement. Donc, c’est vraiment une surprise désagréable, une indignation.

Dans quelles conditions sont-ils détenus ?

Vous connaissez déjà les conditions carcérales de la maison centrale qui ne sont pas aussi favorables. Elles ont été décrites à un moment par des personnes. Si on tient compte de l’état de santé fragile de Dr. Dioubaté, l’état d’allaitement de madame Follo Mansaré, c’est inquiétant. J’avoue que sincèrement, on aurait dû en tenir compte pour ne pas les laisser là.

Quelles mesures avez-vous envisagé ?

Aussitôt que l’ordonnance de son placement en détention ait été rendue, nous avons relevé appel dans les 24h qui ont suivi conformément à la loi.  Nous avons présenté à la chambre de contrôle de l’instruction (de la Crief) une demande aux fins de leur mise en liberté immédiate. Je précise que cette audience est prévue ce vendredi 25 février 2022.

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 25 février 2022 14:08

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