M’mah Hawa Sylla, syndicaliste : ‘’ Alpha Condé doit résilier le contrat d’Albayrak… »

CONAKRY- Le syndicalistes du Port autonome de Conakry n’entendent pas baisser les bras dans leur lutte pour la résiliation de la concession du Port Autonome de Conakry. Madame M’mah Hawa Sylla, présidente des femmes de la section syndicale dudit port a interpellé ce lundi 27 août 2018 le Chef de l’Etat guinéen ! Elle prévient qu’au prix de leur vie, ils protesteront jusqu’à la résiliation du ce contrat qu’elle a jugé opaque. Elle s’est confié à notre reporter.

AFRICAGUINEE.COM : Pourquoi vous protestez contre le bail du port ?

M’mah Hawa Sylla : C'est parce que notre directrice générale, Hawa Keita a vendu le port. On n’a eu confiance en elle, parce qu’elle avait dit qu’elle n’allait pas signer ce contrat. Elle est sortie derrière nous pour signer. C’est pourquoi nous protestons pour résilier le contrat. Et nos vaillants cadres qui ont été limogés, c’est nos priorités. Nous revendiquons toujours. La grève est durcie et nous allons continuer  à marcher jusqu’à la satisfaction de nos revendications, pour dire à Alpha Condé d’annuler le contrat du port.

En quoi la nouvelle concession est mauvaise pour les travailleurs ?

Ce n’est pas un contrat de bail. Mais un contrat de vente. Il  n’est pas bon pour les travailleurs et le peuple de Guinée, parce que le port est un patrimoine national. Notre problème primordial, il faut qu’on annule ce contrat. C’est au prix de notre vie. Les forces de l’ordre sont venues nous agresser ici. Mais on accepte tout. Le directeur des ressources humaines, Aboubacar Drame avait  dit au président Alpha Condé que ce contrat est mauvais  pour la nation. Le président l’a enlevé. Il l’a fait  remplacer par un vieux de 70 ans à travers un Arrêté. C’est un cadre du RPG qui a été parachuté à ce poste. C’est une violation flagrante du code du travail. Un lieu de travail érigé en champs de bataille. Il compte l’installer par la force.  Mais on va l’empêcher par tous les moyens. On est meurtrie par la situation qui prévaut ici.

Ne pensez-vous pas que votre combat est perdu d’avance ?

Non, le combat n’est pas perdu. Après notre journée de deuil, rien ne pourra nous empêcher de marcher pendant les jours qui viennent. Demain il y aura une réunion, nous allons-nous concerter pour choisir une nouvelle date et nous sommes toujours en grève. 

Jusqu’où êtes-vous prêts à aller ?         

Nous comptons aller jusqu’à ce que le gouvernement résilie le contrat avec les turcs.  Le port autonome c’est notre patrimoine national. Je travaille au port depuis plus de 20 ans, il est hors de question de le vendre comme ça.

Entretien réalisé par Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

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