Lutte contre la traite des personnes : les partenaires s’unissent pour appuyer les autorités guinéennes

CONAKRY- La Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains est célébrée chaque année le 30 juillet. En Guinée, les partenaires techniques et financiers dont l’Union Européenne, l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations), Expertise France, l’ambassade des Etats-Unis, les Nations-Unies ont célébré cette journée en différé aux côtés des autorités guinéennes.

Ces différents partenaires clefs de la Guinée, en collaboration avec le ministère de l’Action sociale et des Personnes vulnérables, ont organisé une journée d’échanges  le 2 août 2023, dans les locaux dudit département. Objectif, faire le bilan des actions réalisées en Guinée dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains et se projeter vers les défis futurs dans la lutte contre ce fléau.

D’entrée, c’est Madame Jolita Pons, Ambassadrice de la délégation de l’union européenne en Guinée qui a ouvert le chapitre des discours. Elle a ainsi rappelé les actions que l’UE a menées en Guinée dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes.

« En présence de madame la ministre Aïcha Nanette Conté, nous avons inauguré le centre d’accueil des victimes de traite et des violences basées sur le genre et d’autres vulnérabilités à Sonfonia en novembre dernier pendant les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles au cours de la même période. Le nouveau centre annexé au service central de protection des personnes vulnérables a été également inauguré. Un 3ème centre d’accueil des victimes mineures de traite a été inauguré en mars 2022, à Nzérékoré ville carrefour de l’Afrique de l’Ouest. Il complète l’offre des services de protection des victimes de traite en Guinée qui ont été réalisées à travers le financement de l’Union européenne canalisé dont le projet régional d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée, qui s’appelle ALTPTH », a-t-elle expliqué.

Selon l’ambassadrice, cette réussite c’est aussi grâce au travail incessant du partenaire technique expertise France. Poursuivant, Madame Jolita Pons a remercié les partenaires nationaux sous l’égide du comité national de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées.

« Grâce à cette synergie extraordinaire, 857 victimes ont été identifiées, dont 739 ayant bénéficié d’une réintégration, d’une réinsertion sur la base de l’assistance juridique et judiciaire, réinsertion professionnelle, familiale et scolaire ou formation professionnelle. Au niveau des 3 centres, nous avons un total de 241 victimes qui ont transité par les centres en seulement quelques mois dont 80 filles et 39 femmes adultes », a ajouté Mme Jolita Pons.

« Chaque victime de traite des êtres humains compte ne laissez personne de côté », c’est autour de ce thème que la Journée mondiale de la lutte contre la traite des personnes a été célébrée cette année.

La démarche de l’Union Européenne ainsi que les résultats obtenus s’inscrivent pleinement dans sa volonté de ne laisser personne de côté, a précisé la cheffe de la délégation de l’Union Européenne en Guinée.

Pour lutter efficacement contre la traite des personnes, partenaires et autorités doivent agir sur plusieurs fronts. Tout d’abord, la sensibilisation qui est cruciale, parce qu’il faut informer les communautés sur les dangers de la traite, selon Madame Ana Fonseca cheffe de mission l’OIM Guinée.

« Nous sommes conscients des défis persistants. Il faut sensibiliser, informer les communautés sur les dangers de la traite, les signes d’alerte et les mécanismes pour signaler les cas suspects. L’ignorance est notre pire ennemi et l’éducation est notre meilleure arme. L’OIM avec ses partenaires techniques et financiers, ses partenaires étatiques et la société civile voudront continuer à jouer un rôle contre la traite des personnes en Guinée, en sensibilisant les communautés à protéger les victimes et à bien renforcer la capacité des acteurs clés dans la lutte contre ce fléau », a assuré Madame Ana Fonseca.

Pour la lutte contre la traite des personnes avec des résultats concrets et un impact positif sur les personnes vulnérables, l’OIM, ses partenaires, avaient la possibilité de faire une enquête nationale approfondie qui était réalisée pour évaluer le cadre politique existant. Aussi, les pratiques juridiques en vigueur ont permis d’identifier les lacunes et les défis de la lutte contre la traite. « Cela a facilité ainsi la mise en place d’une approche ciblée et efficace », selon la cheffe de mission l’OIM Guinée.

Au nom de l’ambassadeur Troy Fitrell, Anne Dudte, première conseillère à l’ambassade des Etats-Unis en Guinée s’est engagée à collaborer avec la Guinée dans la lutte contre ce fléau dans le pays.

« L’ambassade des États-Unis en Guinée est engagée à collaborer avec le gouvernement Guinéen et tous les partenaires pour lutter contre un défi commun qui est la lutte contre la traite des personnes. Nous sommes heureux de constater le progrès accompli par la Guinée cette année qui a réussi à gagner des points et se classer dans la catégorie des pays qui déploient des efforts importants pour se conformer aux normes minimales dans la lutte contre la traite des personnes. Il est important de rappeler que la Guinée avait été classée dans la catégorie 2 de la liste surveillance du rapport 2022 sur la traite des personnes pour la troisième année consécutive » a-t-elle déclaré dans son discours.

Au nom de la ministre Aïcha Nanette Conté, Rose Yassy Klonon, secrétaire général du ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables a remercié les partenaires pour leur soutien dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes.

« Nous envisageons de renforcer le dispositif institutionnel. La loi sur la traite des personnes va être promulguée. Cette loi va être transmise officiellement par le CNT à la présidence. Tous ces résultats ont été obtenus grâce au concours des partenaires techniques et financiers, notamment l’Union européenne, le gouvernement français à travers l’expertise France, l’organisation internationale pour la migration, le département d’État américain, l’ONU, le centre international pour le développement des politiques migratoires. Que vous en soyez vivement remerciés. Nous en profitons pour vous dire que nous sommes dans la législation, dans la privation. On aurait voulu avoir moins de victimes de traite parce que la privation a porté fortement », a-t-il indiqué.

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com

Créé le 5 août 2023 12:53

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