Lutte contre la traite des personnes en Guinée : Expertise France forme 25 magistrats référents…

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CONAKRY-Un atelier de formation de 25 magistrats référents guinéens, axé sur la traite des personnes a démarré ce lundi 12 décembre 2022, au Centre de formation judiciaire de la Cour d’appel de Conakry. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du golfe de Guinée, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France.


Les bénéficiaires sont venus de toutes les juridictions du pays. Durant près d'une semaine, ces acteurs de la chaîne pénale seront outillés sur la lutte efficace contre la traite des personnes en Guinée. Un fléau, qui faut-il signalé, présente une double dimension, nationale (interne) et transnationale.

Précisément, cet atelier va contribuer au renforcer les capacités de ces magistrats dans la lutte contre la traite des personnes.

C'est la Secrétaire générale du ministère de la justice, garde des sceaux et des droits de l'homme qui a présidé le démarrage des travaux. Selon elle, le diagnostic du fonctionnement de la chaîne pénale en matière de lutte contre la traite des personnes commandité en Guinée, a relevé de nombreux manquements. Parmi eux, une méconnaissance dans les services judiciaires d'enquête et les magistrats, des dispositions des articles 323 et suivants du code pénal qui répriment la traite des personnes. Cette méconnaissance rend quasi-impossible la détection et l'investigation des faits de traite des êtres humains.

« Plutôt que d'avoir recours à la qualification juridique de la traite, les services enquêteurs et les parquets retiennent des incriminations voisines pour mieux maîtriser : proxénétisme, violences, trafic de migrants, enlèvement, soustraction d'enfants, escroquerie, abus de confiance, travail forcé ou illégal, etc. La difficulté pour recourir à l'incrimination de traite est dû pour la plupart des cas, au manque de formation initiale. C'est pour pallier à cette insuffisance que le présent programme de formation a été organisé à votre intention afin de vous outiller pour apporter une réponse pénale appropriée aux situations de traite. Je vous encourage donc à bien suivre cette formation. Mesdames et messieurs, vous venez d'être désignés par le garde des sceaux, ministre de la justice, en qualité de magistrats référents, chargé du suivi, de traitement des questions de traite dans vos juridictions respectives. C'est donc sur vous que repose désormais l'application de la politique pénale en matière de traite de personnes dans notre pays », a expliqué madame Irène Marie HADJIMALIS.

« J'adresse encore une fois au nom du garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l'homme, mes vifs remerciements à notre partenaire Expertise France pour le sérieux qu'il apporte à la mise en œuvre de notre projet commun », a lancé la Secrétaire générale du département de la Justice.

La traite des personnes est une thématique internationale. Elle fait partie de la criminalité transnationale organisée au même titre que le terrorisme international, le blanchiment de capitaux… L'engagement de l'État guinéen à lutter contre ce fléau, réjouit Expertise France. Son représentant a profité de l'occasion pour remercier le ministère de la justice pour son implication dans la lutte contre la traite des personnes. Un engagement qui s'est matérialisé à travers des actes concrets, notamment la mise en place d'une cellule d'appui à la lutte contre la traite et la facilitation pour le renforcement des capacités des magistrats sur cette thématique.

« Le projet vise à lutter contre la traite des personnes, et dans ce cadre nous avons quatre axes: le renforcement des leaders de l'État dans le cadre de cette lutte; le renforcement des capacités de la chaîne pénale; la question de la protection; la coopération entre les Etats. Notre attente est que les magistrats référents soient vraiment outillés afin de lutter efficacement contre ce fléau », a martelé Mamadou Bassirou Bah, chargé de la composante chaîne pénale du projet d'appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du golfe de Guinée.

La formation qui durera 5 jours, sera assurée par un expert international et un magistrat guinéen. Ensemble avec les bénéficiaires, ils échangeront sur les bonnes pratiques dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes.

Qu’est-ce que la traite des êtres humains ?

La traite des êtres humains désigne le fait de recruter, transporter, transférer, héberger ou accueillir une personne en ayant recours à la force, à la contrainte, à la tromperie ou à d’autres moyens, en vue de l’exploiter (exploitation sexuelle, travail forcé etc.). Elle constitue une violation grave des droits de l’Homme et de la dignité humaine. La traite des personnes est également l’une des formes les plus lucratives de la criminalité organisée, à l’initiative de réseaux désormais globalisés, selon les spécialistes.

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le 15 décembre 2022 11:20

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