Lucien Guilao parle : « On ne doit pas sacrifier le championnat à l’autel de conflits personnels… »

Lucien Guilao, Président du Comité provisoire de gestion de la Ligue guinéenne de football professionnel

CONAKRY-Alors qu’une menace de boycott plane sur le championnat guinéen de football, Lucien Guilao a brisé le silence. Le Président du Comité provisoire de gestion de la Ligue guinéenne de football professionnel, appelle les dix-huit clubs à de meilleurs sentiments pour ne pas sacrifier le championnat. Entretien exclusif.

AFRICAGUINEE.COM : Ce week-end 18 clubs de Ligue 1 et 2 ont annoncé avec fracs leur décision de boycotter l'ouverture du championnat prévue en fin octobre. Comment réagissez-vous en tant que président par de la ligue guinéenne de football ?

LUCIEN GUILAO : Ce n'est pas le souhait de la Ligue que ces clubs décident de désister à la veille du lancement du championnat. La ligue a toujours souhaité que tous les clubs participent au championnat parce que c’est leur vocation. Nous pensons sincèrement que ces clubs doivent revoir leur décision et jouer, quitte de régler les problèmes parallèlement. Personnellement, à la Ligue on n'a pas reçu de courriers individuels de ces clubs.

Or, pour que ce soit bien clair, il faudrait que chaque club nous adresse son courrier de désistement avec toutes les raisons, parce que les clubs sont des propriétés privées. Donc, si le propriétaire ne veut pas participer à une compétition qu'organise la Ligue ou la FEGUIFOOT, c'est de son plein droit. Mais la règle veut ce club nous écrive pour nous dire qu'il se désinscrit de la compétition.

Mais cela n'a jamais été mon souhait. Tout ce que je souhaite, ce que tout le monde participe parce que c'est la compétition des clubs. Et, il n'y a que la compétition qui doit compter. Les conflits sont inhérents à toutes les organisations, on peut régler ces incompréhensions parallèlement à la tenue du championnat. 

L'un des griefs qu'ils ont évoqués c'est le fait que jusqu'à date ils n'auraient pas été informés officiellement du lancement du championnat. Qu'est-ce que vous en dites ? 

Nous avons adressé des courriers à tout le monde, nous avons invité les responsables des clubs de venir à la réunion, on a invité les directeurs des stades en réunion et ils sont venus, on a des copies des courriers ici. Je pense que cela ne peut pas être bloquant parce qu'ils sont informés. Maintenant qu'ils sont informés, qu'on se mette à l'œuvre pour que ce championnat démarre maintenant. Il faudrait que tout le monde se mette en tête que ce championnat est arrêté depuis le mois de mai.  Une des raisons qui fait que ces clubs n'ont pas fait bonne figure dans les compétitions en Afrique, c'est parce qu'ils étaient en défaut de championnat. Donc, il ne faudrait pas encore une fois qu'on sacrifie la compétition pour une raison aussi minime que celle de prétendre ne pas être informé. On ne peut pas organiser quelque chose et ne pas informer les acteurs. Ce n'est pas possible. 

Comment expliquez-vous ce blocage ?

Je n'ose pas croire que c'est ma personne qui soit à l’origine de ce blocage. Je pense certainement que c'est ce qui s'est passé avant que nous n’arrivions à la tête de la Ligue. Mais encore une fois, nous sommes là de façon provisoire. Si nous sommes là, c'est parce qu'il y a eu un problème entre la Ligue et sa tutelle. Je ne pense pas que ce soit une question de personne, je connais personnellement le Général Mathurin, c'est mon beau-frère, je connais beaucoup d'entre eux. Eux et moi on s'apprécie. Donc, je ne pense pas que ce soit un problème de personne. Mais ils se battent pour une cause et c'est appréciable. Je pense qu'ils doivent continuer à se battre pour cette cause, mais ne pas empêcher le championnat de se dérouler. 

Avez-vous engagé des démarches pour amener les protestataires à un meilleur sentiment ?

J'ai déjà fait cette démarche, mais ils m'ont dit qu'ils se défendront becs et ongles pour défendre leur cause. Mais je ne pensais pas que ça irait jusqu'à remettre en question la tenue d'un championnat pour lequel ils se préparent depuis des mois. 

Est-ce qu'à date il y a des démarches visant à résoudre cette crise entre le Ministère de tutelle, le CONOR et la ligue que vous dirigez provisoirement ? 

L'ancien bureau a porté plainte au niveau du TAS (tribunal arbitral des sports) qui est l'institution suprême en termes de résolution des conflits. Lorsque tu portes ce problème au TAS, tu es obligé d'attendre sa décision. Mais encore une fois la décision du TAS est en attente, on ne doit pas l'attendre pour reprendre le championnat (…). On souffre déjà de manque de compétition, et si la seule compétition qu'on a, on n'arrive pas à la jouer ça va être un frein pour le football. 

En pareilles circonstances, si ces clubs maintiennent leur décision de boycotter le championnat, à quel scénario peut-on s'attendre ? 

Je ne pense pas que qu'ils vont bouder le championnat. Il y a peut-être 2% de chance que cela arrive. Mais si cela arrivait, on applique le règlement.

Que disent les règlements en la matière ? 

Il y a des sanctions financières, il y a des pertes des points, il y a la relégation. 

Quel appel avez-vous à lancer ? 

Je demande à ce que tout le monde sache raison gardée et qu'on joue ce championnat. Il ne faudrait pas que nous sacrifiions ce championnat à l’autel de nos conflits personnels. C'est vrai qu'il y a des conflits mais on ne doit pas arrêter le championnat. On a vu en Europe, il y a eu des problèmes avec cette histoire de Super Ligue dans les championnats, mais ils n'arrêtent jamais de jouer. L'essence même du football c'est la compétition, il faut jouer.

Donc, ce que je peux dire aux clubs qui ne souhaitent pas jouer, c'est de venir s'inscrire, de confirmer leur participation et qu'on joue. Ça y va de l'avenir de notre football. On a les U23 qui se sont qualifiés, ils vont jouer leur prochain match mais s'ils ne jouent pas le championnat comment on fait pour les garder compétitifs ? Ce n’est pas possible. Il y a aussi des clubs qui sont adossés à leurs collectivités, ils s’y identifient. Si on arrête de jouer le championnat, ça sera dur pour la jeunesse.

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 17 octobre 2022 16:52

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