L’histoire « bouleversante » de Kadidjatou Masamba, née à Dakar d’un père congolais et d’une mère guinéenne…

LABE-Kadidjatou Massamba est née en 1978 à Dakar au Sénégal d’un couple mixte. Son père congolais s’appelle Daniel Masamba, islamisé puis rebaptisé Mohamed Abdallah, sa mère est une guinéenne qui se nomme Karimatou Diallo. Âgée de 46 ans aujourd’hui, Kadidjatou Masamba n’a pas connu son père. Elle avait entre 10 mois et un an quand ses parents ont divorcé au Sénégal. Finalement, c’est la mère Karimatou Diallo qui obtient la garde de l’enfant après le divorce.

Kadidjatou et sa mère rentrent en Guinée, perdant ainsi toutes les traces de père Daniel Masamba, devenu Mohamed Abdallah. Elle a été scolarisée et élevée à Lélouma (une préfecture montagneuse de la moyenne Guinée) où elle étudie jusqu’en 10ème année. C’était en 1993. Sa mère remariée, Kadidiatou continue à vivre là auprès d’elle, mais son nom de famille Massamba, rare dans la contrée, fait l’objet d’interrogation. Ayant connu l’histoire du papa par le biais de sa mère, elle disait aux gens qu’elle est congolaise d’où le patronyme Masamba.

Après le décès de sa mère en 2018 à Lelouma, Kadidjatou Masamba très affectée se sent seule. Depuis 2019, Massamba est à la recherche de son père s’il vit toujours. A défaut, retrouver ses liens de parenté au Congo. Elle a passé des années au Sénégal au milieu de la communauté congolaise et à l’ambassade de la RD Congo et même en Guinée sans succès. Aujourd’hui, à défaut de retrouver son père Daniel, elle tient tout de même à retrouver les proches de ce dernier restés au Congo. Tout ce qu’elle a comme pièce d’identité de son père, c’est une vieille photo de celui-ci, prise à Kolda le 3 juillet 1976 et son acte de naissance à elle fait à Thiaroye Gare à Dakar en 1978, année à laquelle elle est née.

Toute information qu’elle dispose de son père est que ce dernier était un marabout au Sénégal après des études en Égypte. Il serait venu de la région du Bas Congo et issu d’une famille de 9 enfants. Sa sœur s’appelle Elisabeth.

Elle partage son histoire à Africaguinee.com dans l’espoir de trouver de l’aide auprès de tous et des autorités guinéennes pour se rendre au Congo. Elle sollicite aussi l’aide de la croix rouge internationale et du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés) à travers les services de rétablissement des liens familiaux pour retrouver ses proches au Congo Kinshasa. Elle demande aussi l’implication du Général Mamadi Doumbouya.

AFRICAGUINEE.COM : Massamba Kadidjiatou, vous recherchez votre père que vous n’avez pas connu du tout. Qu’est-ce qu’on vous a dit de votre papa Daniel Massamba ?

KADIDJATOU MASSAMBA : Je suis née au Sénégal en 1978, où vivait ma mère Karimatou Diallo. C’est là-bas qu’elle a rencontré mon père qui est congolais et se sont mariés. Après ma naissance, quelques mois ou un an après, ils ont divorcé. Mes oncles m’ont pris avec ma mère pour nous ramener en Guinée avec eux. Selon ce qu’on m’a expliqué, mon père était musulman bien avant qu’il ne rencontre ma mère, contrairement à ceux qui deviennent musulmans pour juste se marier. Mon père, je ne l’ai pas connu physiquement. Tout ce que je connais de lui, c’est à travers des explications. Son vrai nom est Daniel Massamba, mais il portait un nom musulman qui est Mohamed Abdallah. Selon toujours ce qu’on m’a dit, il était marabout. Il était un fervent musulman. Il était parti en Egypte un moment pour étudier l’arabe et mieux apprendre l’islam. Il a aimé et pratiqué l’islam. Beaucoup de proches de ma mère m’ont témoigné de son attachement à la religion musulmane.

Vous êtes rentrée en Guinée avec votre mère précisément à Lelouma. C’est à partir de quel âge vous vos êtes rendue compte de l’absence de votre père ?

Je n’avais qu’un an pratiquement quand je suis venue en Guinée avec ma mère. Quand j’avais entre 7 et 8 ans, on m’appelait par mon nom de famille Massamba précédé de Kadidjatou. On me disait la congolaise, la zaïroise. Je m’interrogeais sur cette différence de nom avec les autres enfants du village. C’est en ce moment que ma mère m’a expliqué que mon père est un congolais du Zaïre (actuelle République démocratique du Congo NDLR). Finalement, à l’école quand j’ai un peu avancé, beaucoup me demandaient c’est quoi Massamba et pourquoi ce nom. Je réponds que je suis congolaise par mon père originaire de ce pays. Je précise que mon père est congolais de la RDC.

Depuis quelle année vous avez entamé vos enquêtes pour retrouver les traces de votre père ?

Pratiquement c’est depuis le décès de ma mère. En 2019, j’ai commencé à rechercher mon père.

Quelles sont les pistes explorées ?

Les premiers pas m’ont mené au Sénégal particulièrement à l’ambassade la RDC, même à celle du Congo Brazzaville dans l’espoir de le voir enregistrer quelques part. La réponse que j’ai eue, ils n’ont pas d’archives.

Pendant mon séjour de recherche au Sénégal, je marchais dans une zone de Grand-Yoff où vit une partie de la communauté des deux Congo. J’ai entendu quelqu’un héler un autre de loin en disant : Massamba ! Massamba ! Je m’y intéresse, c’était une femme qui portait ce nom. C’était une joie immense pour moi de voir quelqu’un qui a le même nom que moi. Je me suis présentée à elle. Je me demande si vraiment son nom de famille est Massamba, elle me le confirme. Elle me dit qu’elle est congolaise. J’insiste de quel Congo, elle m’a dit qu’elle venait du Congo Brazzaville.

Aviez-vous cherché à savoir auprès d’elle, la région d’origine du nom Massamba ?

Sur place je n’avais pas pu lui demander ça. C’est plutôt à l’ambassade de la RDC à Conakry qu’ils m’ont expliqué que les Massamba sont souvent originaires de la région du Bas-Congo.

Vous n’avez aucune information aussi liée à la famille de votre père au Congo, ne serait-ce que des simples noms ?

Ma mère m’a toujours dit que mon père est issu d’une vaste famille selon ce qu’il lui disait. Il avait beaucoup de frères et sœur au nombre de 9. Je retiens un nom d’une tante qui s’appelle Elisabeth. C’est le seul nom que je retiens d’un membre de la famille de mon père au Congo. A chaque fois que je poussais la curiosité, ma mère me dit toujours que mon père est un congolais de la RDC. Mais la mère de mon père, donc ma grand-mère est venue du Congo Brazzaville pour le Congo RDC par le lien du mariage à mon grand-père.

Vous n’avez qu’une photo de votre père prise en juillet 1976 à Kolda au Sénégal. Avez-vous cherché s’il ne s’est pas retourné vers cette région où il aurait vécu un moment ?

NON. Aucune démarche vers cette région de Kolda. En réalité, je n’ai aucune nouvelle de papa, je réitère encore depuis que ma mère m’a pris pour me ramener en Guinée avec mes oncles, je n’ai eu aucun contact avec mon père. Et personne de la famille maternelle n’a eu les nouvelles de mon père Daniel Massamba. Tout s’est coupé entre lui et la famille. J’ai appris que dans les années 1988, ma mère s’est retournée au Sénégal sans moi. Mais durant tout son séjour, il n’a vu personne qui avait des nouvelles de mon père.

Avez-vous eu des confidences sur les raisons du divorce de vos parents ?

Ma mère m’en a parlé un peu. Vers la fin, ils ne s’entendaient pas bien. C’est de là que le divorce est venu, ma mère ne voulait pas laisser me avec papa de peur que je sois abandonnée dans les mains d’une autre personne inconnue. Parce que le papa n’avait pas une autre femme ou d’enfants.

Quel appel avez-vous à lancer?

C’est une prière auprès de tous, de m’aider à retrouver mon père s’il est toujours en vie, à défaut retrouver la famille de mon père au Congo qui est une partie de moi. Je suis née à Dakar au Sénégal, selon l’acte de naissance que je dispose, il est signé à Thiaroye Gare, Commune de Dakar.  A l’Etat-civil, mon père s’appelle DANIEL MASSAMBA, sur la vie religieuse au Sénégal, il est MOHAMED ABDALLAH, ma mère s’appelle KARIMATOU DIALLO. Je lance un appel à la croix rouge internationale, au HCR de la Guinée, du Sénégal et des Congo particulièrement ceux de la RDC de m’aider à retrouver mon père ou les liens de parenté avec mes proches au pays.

Aujourd’hui, à mon âge je n’ai pas d’enfants, j’ai été mariée un moment, j’avais une maladie qui m’a empêché de faire d’enfants, il m’a fallu une opération de fibrome pour retrouver ma santé. J’ai divorcé aussi.

C’est un traumatisme pour moi de rester sans connaitre mon père et ma famille

C’est pourquoi je tiens à retrouver mes proches ou mon père, ma mère est décédée. Je me sens seule en partie. Aujourd’hui, ce qui me tient à cœur c’est de retrouver mes parents congolais proches de mon père. Aidez-moi comme vous pouvez. Je plaide le président Général Mamady Doumbouya et son gouvernement de m’aider à aller au Congo à travers l’ambassade de Guinée en RDC dans l’espoir de retrouver les parents de mon père à défaut de le trouver lui-même (s’il est en vie).

Entretien réalisé par Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 7 septembre 2024 16:00

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