Les prix des fruits grimpent sur le marché : Un avocat à 20.000, le sac d’orange à 550 mille Gnf…

CONAKRY-En plus de légumes comme le gombo, les prix des fruits connaissent une hausse vertigineuse en ce mois de pénitence. Dans certains lieux de vente où un reporter d’Africaguinee.com s’est rendu pour faire un constat, les prix sont hors de portée pour quelqu’un qui a un revenu modeste. A titre exemple, un simple avocat se négocie entre 15.000 et 20.000 francs guinéens, alors qu’il faut 30.000 GNF pour avoir une pastèque de qualité.

Pourtant, pendant cette période, les fruits sont très prisés. Certains fidèles préférant offrir à leurs belles-familles, leurs proches et connaissances de paniers de victuailles en lieu et place d’un repas, en guise de sounnakati, un plat spécial offert pendant le mois de jeûne.

Mais avant d’aller au marché pour se procurer d’un panier de fruits, il faut s’assurer que son portefeuille soit bien garni. Car les prix dépassent souvent ce qu’on pouvait imaginer dans une conjoncture économique de plus en plus morose.

Nous sommes sur la transversale numéro 2. Près des rails de Kaporo menant à Kipé, un petit coin plein de fruits frais attire notre attention. Dans les deux abords de la route, sous des grands parapluies, de nombreuses femmes exposent une mosaïque de fruits dans de gigantesques paniers ou sur de grandes palettes. On y voit des oranges ; des ananas ; des bananes ; des mangues ; de la papaye ; des pastèques, des mandarines ; du raisin…etc, qui donnent à saliver.

Il est 11 heures, le soleil est presqu’au zénith.  Peu à peu, les clients, généralement des femmes, rallient le lieu et les marchandes rivalisent d’ardeur pour les convaincre. A cet endroit précis la circulation est assez lente.  Ici la qualité et l’abondance des fruits ne font aucun défaut. Seuls les prix restent élevés.

« Les fruits sont très chers en ce moment. Imagine, si tu veux en envoyer de bonne qualité à deux ou trois personnes, forcément tu vas dépenser 600 à 700 mille gnf, alors que la conjoncture économique est l’une des plus difficiles en ce moment. Pourtant ces fruits ne sont pas importés. Ils viennent de l’intérieur du pays », déplore une cliente.

Un avocat à 20.000 Gnf

Une vendeuse rétorque et tente de se justifier, soutenant ses fruits sont à bon marché. S’il y a cherté, elle rejette la responsabilité aux grossistes. « Les pastèques se négocient entre 25 et 30 mille. Trois bananes ou quatre se vendent à dix mille. Les oranges aussi se vendent 5 à dix mille.  L’avocat se négocie entre 15 mille et 20 mille l’un. Nous vendons 4 mangues à 20 vingt mille gnf.  Nous ne vendons point cher. Nous aussi nous partons acheter avec des gens. Ce sont eux qui rendent les prix chers. Le prix d’un panier dépend des moyens du client. Certains s’en offrent à 150 mille d’autres un de 200 ou 300 mille et d’autres encore à plus. », se défend une vendeuse.

La hausse des prix n’est pas sans conséquence. Faute de clients, certaines vendeuses se plaignent du pourrissement de leurs marchandises.

« Quelquefois nos fruits pourrissent faute de preneurs.  Si par exemple tu achètes un ananas à 15 mille, à combien vas-tu le revendre et te faire un minimum de bénéfice ? Pas à moins de 20 mille quand même. Parce que tu paies le transport à l’aller et au retour du marché. Tu paies également pour collecter tes différents achats. Normalement un ananas doit être revendu à 25 mille. Si par malheur tu fais de la mévente c’est une perte », fulmine la même vendeuse.

3 mandarines à 20.000 Gnf

Après Kipé, direction Koloma. C’est là où les fruits provenant de l’intérieur du pays son débarqués. Mais là également, les clients se plaignent de la cherté des prix. Venu acheter quelques fruits, ce père de famille se plaint :

« Je ne peux pas acheter trois mandarines à 20 mille Gnf. Il faut laisser quatre à 20 mille Gnf. Vous êtes trop chers ici. La banane aussi je veux pour 20 mille gnf. Je voulais l’ananas aussi mais c’est bon…c’est cher », se plaint ce client.

Un sac d’orange à 550.000 GNF

La vendeuse ne manque pas d’arguments pour se justifier. « À Matoto le sac d’orange se négocie à 550.000 Gnf », rétorque-t-elle, dénonçant l’attitude de certains commerçants qui selon elle, augmentent les prix pendant ce mois de pénitence, de manière fantaisiste.

« Ce n’est pas nous…là où on achète en gros, c’est cher. Aujourd’hui j’ai acheté le sac d’orange à 550 mille gnf. Or il nous faut une marge pour revendre et avoir des bénéfices. Si ça continue comme ça ces fruits vont disparaître. Parce que Dieu n’aime pas des choses comme ça. Nous sommes un pays musulman et c’est pendant le ramadan seulement qu’on rend les choses chers », déplore cette vendeuse.

Une pastèque à 80.000 GNF

A côté d’elle, une autre vendeuse pointe ses bananes. « Ces bananes que vous voyez-là, c’est 1 million ça. Il y a des pastèques que nous revendons même à 80 mille ça dépend de la qualité », glisse cette autre vendeuse de fruit au marché Koloma.

Croisé sur les lieux, un jeune client dit avoir arraché son panier de fruits à 300.000 Gnf. « J’ai acheté le panier à 300 mille gnf. C’est cher mais est-ce qu’on a le choix ? Parce que vous devons envoyer le sounakati à nos proches. Sinon c’est déplorable quand même cette cherté des prix », déplore-t-il.

Un reportage de Yayè Aïcha Barry 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 19 mars 2025 08:32

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