Le RPG face à l’ultimatum du MATD : “On ne dissout pas un parti”, réagit le parti d’Alpha Condé

CONAKRY – En mars dernier, le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) annonçait la suspension de plus de 20 partis politiques, dont le RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir. Un délai de 90 jours leur avait alors été accordé pour corriger les manquements constatés, faute de quoi la dissolution pouvait être envisagée.

Dans le cas spécifique du RPG, dirigé par l’ancien président Alpha Condé, le département de tutelle évoquait plusieurs dysfonctionnements :
– l’absence de liste des membres de l’organe de direction,
– la non-ouverture d’un compte bancaire en République de Guinée,
– et la non-tenue d’une comptabilité annuelle de gestion du parti.

Le RPG a-t-il régularisé sa situation ?

Trois mois après cette décision, le RPG a-t-il corrigé ces manquements pour éviter une dissolution ? Contacté par Africaguinee.com, Lansana Komara, secrétaire exécutif du parti, a réagi :

« On ne dissout pas un parti. Un parti, c’est l’adhésion volontaire de citoyens à une organisation politique. Nous avons bon espoir qu’un jour, les autorités reviendront à de meilleurs sentiments, afin que prospèrent la démocratie et l’État de droit. Pour que nous puissions continuer à implanter la démocratie dans notre pays, pour le bonheur de tout le peuple de Guinée », a-t-il déclaré ce mercredi 11 juin 2025.

Aucune marge de manœuvre 

En avril dernier, dans un entretien avec notre rédaction, Marc Yombouno, ancien ministre d’Alpha Condé, affirmait que les conditions imposées après la suspension ne leur permettaient pas de se conformer :

« Après notre suspension, vous avez sans doute entendu le communiqué du Haut commandement de la Gendarmerie appelant à des patrouilles pour faire cesser toute activité liée aux partis suspendus. C’est ainsi que nous avons mis en veille nos assemblées générales », expliquait-il.

Face à cette situation, le RPG mise sur une stratégie de résilience, axée sur le maintien des idéaux du parti, le militantisme et l’observance des consignes internes.

« Ce qui nous importe, c’est de rester fidèles à notre ligne, sous la direction du président du parti, le professeur Alpha Condé. Nous avons aussi des préoccupations majeures concernant nos camarades toujours emprisonnés depuis plus de trois ans, sans que leurs procès n’apportent de satisfaction. À chaque fois, on revient à la case départ, et ils continuent de subir de nombreuses restrictions », ajoutait l’ancien ministre du Commerce.

Alors que le délai accordé par le MATD expire ce mercredi, le ministère n’a pas encore communiqué officiellement sur la suite à donner au dossier.

A suivre

Dansa Camara (DC)
Pour Africaguinee.com