Le récit de désespoir de Kadiata Diallo : « J’écris ces lignes pour qu’après ma mort… »

CONAKRY- Kadiata Diallo, 28 ans continue de se tordre de douleurs depuis 16 ans ! Une balle a perforé son abdomen pour se loger dans sa colonne véritable. Ce malheur lui est arrivé lors des évènements de janvier-février 2007 alors qu’elle n’avait que 12 ans. Sa famille est à bout de ressources pour prendre en charge ses soins. Alors qu’elle avait perdu tout espoir, elle eu la chance de rencontrer le président de la Transition, suite à un SOS lancé par Africaguinee.com en sa faveur. Sensible à sa situation, le colonel Mamadi Doumbouya l’a fait évacuer en novembre dernier en Turquie pour des soins.


Elle y est restée pendant deux (2) mois avant de regagner Conakry (précipitamment) suite à l’expiration de son visa alors que les soins n’étaient pas encore terminés. Désespérée, Kadiata Diallo reprend de force depuis son lit de malade pour parler de sa situation actuelle. Comme si le sort s’abattait sur elle, récemment, elle a eu un accident suite à une crise alors qu’elle se rendait aux toilettes. Elle s’est cassée encore une main. Elle a joint Africaguinee.com pour partager sa peine. Elle a adressé un message particulier au Président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya.

 « Je reviens vers vous Africaguinee.com en espérant que votre canal d’information me permettra de toucher encore une fois tous nos compatriotes, surtout le président de la République à travers ces lignes. Je veux qu’il soit au courant de mon état de santé actuelle suite à mon évacuation en Turquie sur ses instructions. Je tenais à faire un compte-rendu au président Mamadi Doumbouya de mes soins obtenus en Turquie.  Finalement, j’ai compris que j’ai peu de chance de le revoir une nouvelle fois. 

Depuis mon retour, j’ai trop mal, je n’arrive plus à tenir. Je rappelle que c’est à travers vous Africaguinee.com, que tout est parti pour me permettre voir le président.  Après notre première interview, d’autres personnes m’ont apporté leur soutien comme Amadou Tham Camara. Je vous remercie tous. Sachez que vous nous m’avez rendu service et à toute ma famille.

 J’écris ces lignes de désespoir pour qu’après ma mort, personne ne dise le contraire ou que des spéculations me concernant fasse le tour de la toile alors que la réalité est toute autre. J’avoue que les personnes auxquelles le président de la République a confié mon dossier n’ont pas voulu faire exactement ce qu’on leur a demandé de faire. Les douleurs sont si profondes que j’ai envie d’être délivrée par la mort après 16 ans de souffrance sans répit. 

La balle qui a touché Kadiata en 2007

 C’est dans ces circonstances que je me suis battue jusqu’à rencontrer le Président de la République colonel Mamadi Doumbouya, qui a ordonné mon évacuation. Je lui dis merci pour ce geste si important. Il a fait des gestes similaires en faveur d’autres guinéens. Il a fait ce qu’il peut. Merci.

 Ce qui me rend malheureuse, en dépit des instructions du président de la République qui a demandé de faire tout possible pour s’occuper de ma santé, les personnes qui ont géré mon dossier n’ont pas fait ce qui leur a été demandé. Je ne suis pas contre quelqu’un, c’est pourquoi je n’ai cité aucun nom mais ils se reconnaîtront dans ces lignes. C’est le plus important !

 Le président leur avait dit de m’envoyer et de me suivre jusqu’aux derniers soins. Malheureusement ils m’ont envoyé juste pour 2 mois en Turquie. Je suis partie avec mon médecin guinéen et une proche pour s’occuper de moi. Je suis rentrée en Guinée depuis le 17 janvier 2023 sans que je ne retrouve ma santé. Mon visa de 2 mois avait expiré. Il fallait rentrer parce que sans visa valide, je n’aurai eu accès à aucun hôpital. Pour tout soins en Turquie, il faut un visa valide ou un titre de séjour.

N’ayant pas tout ça à l’expiration de mon visa, je suis rentrée en Guinée.  A mon retour, on m’a attribué encore un visa de 3 mois seulement, alors que mes rendez-vous en Turquie c’était dans 4 mois. Voyez le décalage. Cette fois, on m’a dit qu’il était impossible que je sois accompagnée par une personne. Alors que pour mes besoins biologiques, je n’arrive pas à les faire sans aide. Car mon pied gauche est paralysé, celui droit ne fonctionne presque plus également, j’ai mon dos où j’avais reçu la balle qui a subi sept (7) interventions chirurgicales. Pire j’ai fait une crise aux toilettes comme d’habitude mais cette fois je me suis cassée la main, j’ai des maux de ventre atroces et je vomis tout ce que j’avale.

Je fais souvent des crises pendant des heures avant de reprendre connaissance. La dernière fois c’est dans les toilettes que je suis tombée. Il m’est impossible de voyager seul sans accompagnant. Le visa de 3 mois aussi est très court par rapport à l’étendue des soins que je dois faire. Le médecin turc a indiqué que je dois être admise dans un grand hôpital avec suffisamment de temps pour tout à défaut il faut voir ailleurs.

 Me voilà encore à Conakry en train de souffrir en longueur de journée. Le président s’est montré sensible à mon endroit, à notre rencontre au palais à la veille de mon premier voyage. Il avait même dit si nécessaire de me donner un passeport diplomatique au cas où ça ne va pas en Turquie que je puisse continuer ailleurs sans problème pour suivre mon traitement sans revenir jusqu’en Guinée comme ce fut le cas que je vis actuellement.

Quand je pense d’une part à mes interminables douleurs et aux personnes qui gèrent mon cas, tout ce qui m’arrive parfois en tête, c’est de prier le Bon Dieu pour la fin de mes jours tellement que j’ai souffert et je continue à souffrir. Je confie ces mots juste pour que l’opinion puisse savoir ce que je suis devenue.

 Aujourd’hui, je suis hébergée par un proche à Conakry ici. Quand je vois ma mère peinée autour de moi sachant qu’elle a revendu tous ses biens pour me soigner. Ceci me fait très mal de la voir souffrir sur ce que j’endure pendant 16 ans. Ce qui encore fait mal, en 2007 j’étais adolescente, je faisais la lessive à notre domicile à Bambeto. C’est là que la balle a traversé mon abdomen pour se loger dans la colonne vertébrale. Depuis ma vie a basculé. Depuis 16 ans, ma mère a espéré me revoir sur mes deux pieds, en vain.

 Le président Mamadi Doumbouya a fait renaitre l’espoir chez moi, des personnes s’interposent je ne sais pas pour quel intérêt. Je vous remercie Monsieur le président pour votre humanisme. Que Dieu veille sur vous, sur votre famille et toute la Guinée. Amine !

Merci à tous pour le soutien et la compassion à mon égard et à ma famille, ma mère qui a donné tout ce qu’elle avait jusqu’au dernier centime, elle a revendu tous les biens acquis après des durs années de travail.

Je vous remercie sincèrement Monsieur le président de la République de Guinée, colonel Mamadi Doumbouya. Je suis très contente de vous Mr le président, que dieu veille sur vous ainsi qu’à votre famille.

 Que chacun retienne ça de moi au nom de la patrie. Je me tords de douleur ici à Conakry. Mon espoir de retrouver ma santé s’amenuise ».

Propos recueillis par Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 29 mai 2023 20:23

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