Le fleuve Oulé fait des victimes à Konipara: Les citoyens font une demande au gouvernement

NZERERKOR- Le village Konipara situé dans la sous-préfecture de Kobéla à 45 km de la préfecture de Nzérékoré, en Guinée forestière est une zone agricole par excellence. Les citoyens vivent en majorité de la culture du riz, du maïs, de manioc, d’arachide etc. Mais il faut noter aussi la présence des grands champs de cacao, de café, de cola, de palmier à huile et d’hévéa.


Cependant, malgré tous ces atouts, cette zone agricole est de nos jours enclavée à cause de l’insuffisance des infrastructures de base notamment la route et des ouvrages de franchissement. Conséquence, les citoyens de Konipara ont du mal à valoriser leurs produits agricoles suite à l’inaccessibilité du village.

Konipara

C’est l’exemple de ce groupement formé d’homme et de mère de famille qui veut valoriser le produit de manioc en cultivant des dizaines d’hectares.

« Nous sommes au nombre de 97 personnes en majorité des femmes. Nous avons cultivé plusieurs champs de manioc qui vont jusqu’à plus de 10 hectares. Mais nous sommes confrontés à plusieurs difficultés. Nous n’avons pas de magasin de stockage. Nous voulons aussi des partenaires qui peuvent nous aider à acheter ces produits que nous sommes en train de cultiver. Nous avons besoin également de la formation notamment pour la fabrication de l’attiéké. Nous voulons que des gens se déplacent de partout pour venir acheter ces produits alimentaires ici chez nous à Konipara. Nous voulons vraiment valoriser le manioc », nous a confié Elisé Délamou, président du groupement Managbole.

Au-delà de l’inaccessibilité du village, les habitants de Konipara sont confrontés à une autre difficulté. Il s’agit du fleuve Oulé qui sépare le village de leur plus grande zone agricole. Ce fleuve dispose 4 passages qui permettent aux citoyens de rallier leurs champs de culture et de plantation. Cependant, sur les 4 passages, un seul contient le pont de liane. Sur les trois autres passages, les habitants de Konipara ont fabriqué des barques artisanales qui leur permettent de transporter des villageois de part et d’autre. De nos jours, une dizaine de personnes ont perdu la vie au niveau de ces passages par suite de noyade. Le dernier cas relève de la mort de Alain, un père de famille qui a perdu la vie en début de ce mois de mai, nous apprend-on.

« Nous avons beaucoup de difficulté. Quand il y a la pluie, les gens ne peuvent pas traverser. Récemment, il y a un jeune nommé Alain qui a perdu la vie par suite de noyade. Ce jour, il revenait du champ. Arrivé au bord du fleuve, ils ont trouvé les deux barques de l’autre côté du fleuve. Vu qu’ils ont duré assis et personne ne venait, il a décidé de nager pour aller chercher la barque pour venir faire traverser le gens pour rejoindre le village. C’est comme ça il s’est mis dans l’eau et il n’a pas pu s’en sortir. A part lui, il y a beaucoup de personnes qui ont perdu la vie dans des circonstances pareilles. Il y a la femme Ziéblou et son jeune frère qui ont perdu la vie ici, Gbamon et Bakary ont aussi perdu la vie là. Ils sont nombreux je ne peux pas tous citer. C’est pourquoi je demande au gouvernement de nous aider pour faire le pont sur ce fleuve », lance Michel Kpoghomou, citoyen de Koniapara.

Le nombre de victimes pourrait grimper si rien n’est fait selon notre interlocuteur.

« Depuis que nous sommes enfants, nous avons assisté au décès de  plusieurs personnes sur ce fleuve. Je connais plus d’une dizaine de personnes qui sont morts. Des fois même c’était une famille toute entière. Et ce qui est des dégâts liés aux accidents, ça c’est récurent. Il y arrive que des gens soient sauvés de justesse. Ce qui se passe au niveau des pirogues, vous allez trouver des habitants doivent traverser mais il n y a que deux (2) pirogues artisanales au niveau de la seule traversée. Il peut arriver que les deux pirogues se retrouvent d’un côté, quelqu’un vient derrière alors qu’il veut traverser et qu’il n’y a plus de pirogue de son côté. Donc l’intéressé doit rester là-bas, émettre des cris, faire des appels, si maintenant il s’avère qu’il n’y a pas quelqu’un dans le parage qui puisse faire traverser la personne, elle est plus tentée de pouvoir elle-même se jeter dans l’eau, pour aller chercher la pirogue. La plupart des temps c’est ce qui arrive, et ce n’est pas tout le monde qui se trouve dans le village qui est aussi nageur. C’est comme ça on enregistre des noyades et beaucoup restent dans l’eau’ », ajoute Santos Kpoghomou avant de lancer un message au gouvernement.

« Le message c’est de demander au gouvernement de pouvoir nous aider à faire un pont sur ce fleuve. Nous avons des habitants qui ont une très grande portion de terre de culture plus de 100 hectares derrière le fleuve, cela leur permettrait d’y avoir accès facilement. Que ce soit un pont qui est érigé mais aussi une façon moderne pour valoriser le pont en liane, et nous servir également en pirogue, cela nous aidera beaucoup et ça va sauver beaucoup des vies », plaide ce citoyen Koniapara.

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré

Tél. (00224) 628 80 17 43

 

Créé le 6 juin 2023 11:38

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