Le cri de cœur des étudiants guinéens en Russie : « Nous sommes abandonnés… »
MOSCOU-En plus des étudiants boursiers guinéens se trouvant au Maroc, ceux de la Russie aussi traversent des moments difficiles. Privés de leurs bourses d’études depuis dix mois pour certains, ils accusent l’État guinéen « d’abandon ».
Les promotions concernées sont celles de 2022-2023 et 2023-2024, d’après le bureau fédéral de l’Association des étudiants et doctorants guinéens en Fédération de Russie. Pour le cas spécifique des boursiers de l’année académique 2023-2024, de septembre dernier (mois de la rentrée universitaire en Russie), à nos jours, aucun étudiant n’a perçu un centime.
“Il s’agit là des étudiants nouvellement arrivés sur le territoire, qui sont dans la phase d’intégration puisqu’ils sont en faculté de langue. Il n’y a, pour eux, aucune issue, aucun espoir de survie sinon que les bourses que l’Etat leur doit. Cela fait pratiquement dix mois qu’ils n’ont rien reçu”, a confié un interlocuteur.
En Russie, les étudiants nouvellement admis, ont des soucis pour l’obtention de leurs bourses d’entretien, selon toujours le bureau fédéral de l’Association des étudiants et doctorants guinéens.
“Ce fut le cas de la promotion 2022-2023 qui, jusqu’ici n’a pas encore perçu ce dû. Pire, aucune communication, aucune information plausible n’a été donnée pour justifier cet état de fait”, martèlent les concernés.
Certains étudiants affirment faire face à des dépenses “énormes” qui nécessitent des appuis venant de l’État guinéen.
“Aujourd’hui, nous sommes à 17 jours de la rentrée universitaire. Des étudiants guinéens en Russie se retrouvent face à des dépenses énormes qu’ils ne peuvent pas gérer. Dans certaines universités de Moscou, l’assurance maladie coûte près de deux (2) millions de francs guinéens. Les frais de location dans les foyers universitaires par endroits s’élèvent à plus de sept-cent mille francs guinéens. Comment voulez-vous qu’un étudiant qui n’a pas le droit de travailler puisse s’acquitter de ces dépenses dans ces circonstances ?
Nous sommes abandonnés à notre sort par l’Etat guinéen. Ces derniers jours, il nous a été confié par des responsables au SNABE (Service national des bourses extérieures), que le décaissement a été fait par le trésor public, et que le service s’activait pour les rechargements des comptes. Mais, nous avons constaté que la situation est bien contraire à celle qui nous a été miroitée. Nous ne vivons pas ; nous vivotons par leur faute”, regrettent les boursiers guinéens.
L’implication du président Doumbouya sollicitée…
“Nous demandons au président de la République de s’impliquer afin de faciliter le paiement de nos compléments de bourse. Nous souhaiterions que ce simulacre qui tue les étudiants, tue leur courage, et leur talent et leur entière concentration, cesse. Cela est devenu une habitude et ça doit cesser pour le meilleur”, ont interpellé les étudiants guinéens en Russie.
Vers une grève si…
Le bureau fédéral de l’Association des étudiants et doctorants guinéens en Fédération de Russie, entend déclencher, en commun accord avec la fédération internationale des boursiers guinéens, une grève, “si rien n’est fait dans quelques jours. Et, ça sera dans les différentes ambassades de la Guinée à l’étranger…”
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 14 août 2024 08:55Nous vous proposons aussi
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