Le CONOR répond au ministre Béa Diallo : ‘’Personne n’a le droit de s’immiscer dans le travail de la commission électorale…’’

CONAKRY- Le Comité de Normalisation de la Fédération Guinéenne de Football (CONOR) a réagi suite au courrier du ministre de la Jeunesse et des Sports sur le Congrès électif de la Féguifoot. Dans un récent courrier qui a fait énormément de bruits, Lansana Béa Diallo a « mis en garde » les dirigeants de l’instance dirigeante du football guinéen dans le cadre de ses prises de décision.

Dans cet entretien accordé à notre rédaction, Séga Diallo, le vice-président du CONOR a apporté des précisions sur leur démarche. Il rassure qu’il n’y a pas de péril en la demeure et le football guinéen est plutôt promis à de lendemains meilleurs. (Entretien)

AFRICAGUINEE.COM : Dans un courrier qu’il a adressé au CONOR, le ministre des sports et de la Jeunesse, Lansana Béa Diallo a averti votre institution sur des initiatives que vous auriez eu à prendre sans associer son département. Quelle est votre réaction ?

SEGA DIALLO : Je ne pense pas que ce soit une mise en garde. Le ministre, dans son droit a écrit au CONOR, il a affirmé des choses malheureusement qui n’étaient pas. Nous, on travaille pour la fédération, on est sous la responsabilité du ministère et on respecte les relations administratives qui existent, mais on a une autonomie de gestion et de fonctionnement, et c’est ce qu’on fait. Alors, tout ce que nous faisons, le ministère est informé et de ce point de vue il n’y a aucun problème. Je pense que les explications du courrier réponse de la présidente sont assez claires, tout ce que l’on a eu à faire, c’est des rôles qui nous sont dévolus. C’est pour ça qu’on les faits. On a cherché des ressources à travers des partenariats, ce n’est pas le premier contrat qu’on signe, c’est le deuxième. C’est un contrat qui va permettre de financer le football guinéen après nous. C’est ça l’objectif.

Le ministre vous a aussi interpellés sur la visite du site devant abriter l’équipe guinéenne en marge de la coupe d’Afrique des Nations en janvier février 2024. Qu’en est-il de cette démarche ?

La visite du site c’est quelque chose de mécanique. Les 24 fédérations qualifiées ont tous visité les sites pour se faire une idée d’où leurs équipes vont se préparer et jouer,  ce n’est que mécanique. Nous, on fera des demandes spécifiques. Pour le reste, c’est à l’Etat à travers le ministère des sports.

Et par rapport au respect du calendrier électoral au niveau de la fédération guinéenne de football ?

Sur les suspicions de glissement de calendrier électoral, je voudrais signaler qu’à date, on a fini les élections au niveau des districts, on entame les régionales et on va aller au comité exécutif. Les élections obéissent à des textes qui régissent le code électoral, ce n’est pas le ministre qui régit ou définit ce code électoral, l’assemblée générale de la fédération guinéenne l’a adopté et la commission électorale implémente ce que les textes de la fédération disent. On n’a pas besoin que quelqu’un vienne rappeler à ces institutions comment elles doivent travailler. C’est quelque chose qui est déjà mentionnée dans les textes.  Il n’y a pas fondamentalement de problème et je pense que le ministre a compris d’après les explications qu’on lui a envoyées.

Est-ce que tout cela peut être considérer comme une sorte d’immixtion dans le fonctionnement de la fédération guinéenne de football ?

Sur le processus électoral, personne n’a le droit de s’immiscer dans le travail de la commission électorale, même nous CONOR. Le ministre ne peut pas et le ministère ne peut pas s’immiscer.  C’est une décision, il y a des textes qui le définissent, l’existence de la fédération tout le monde sait jusqu’où elle s’arrête. C’est une association qui fonctionne de façon autonome, il n’y pas péril en la demeure, il y a un chronogramme qui se déroule conformément aux dates qui ont été fixées.

Maintenant si demain le gouvernement arrivait à décider d’arrêter le processus ou donner des directives sur comment le processus va se passer selon leur volonté, ça, l’immixtion sera constatée et les instances vont prendre les décisions qui s’imposent. On n’en est pas arrivé là car il y a eu des échanges et on a expliqué ce qu’il y avait, je pense que l’opinion est située.

Est-ce qu’à date vous pouvez donner la garantie que la date du 25 novembre pour l’élection des membres du comité exécutif de la fédération guinéenne de football est tenable ?

Je ne suis pas l’organisateur de l’élection, c’est à la commission électorale qu’il appartient de vous le préciser. Mais je pense que cette commission est sur le terrain, et je constate qu’elle implémente son projet depuis le début jusqu’à date. Il y avait 52 élections elle en a fait 40, elle va entamer le reste des élections et on verra ce que ça va donner.

Revenons sur cette note que le ministre Lansana Béa Diallo vous (CONOR) a adressée, peut-on avoir des craintes sur les interprétations que la Fifa (instance mondiale du football) pourrait en faire ?

Si c’est un courrier d’information ; je pense qu’elle (l’information) est partie maintenant si on va au-delà de ça, après les textes sont clairs à ce niveau également. Je ne pense pas qu’on en soit là. L’important, ce que nous on part à la fin de ce mois, on a mis les choses en place. On souhaite que les élections se passent normalement. Il n’y a donc pas de risque ni de péril en la demeure.

Est-ce que vous pouvez rassurer l’opinion qu’à l’issue de votre transition, la Guinée aura une équipe ‘’sérieuse’’ à la tête de la fédération guinéenne de football ?

Ceux qui sont choisis par les membres statutaires sont dignes de nom, ils auront eu la confiance de ceux qui décident et ceux qui les gouvernent. On aura une fédération bien entendue.

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

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Créé le 14 novembre 2023 19:33