Le BAC sera-t-il annulé ? le ministre Mory Sangaré tranche (interview)

Mory Sangaré, ministre de l'Education Nationale et de l'alphabétisation

CONAKRY-Le baccalauréat unique session 2018 a été entaché par des soupçons de fraudes. Le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation l’admet, mais estime que cela n’entache pas la crédibilité de l’examen. Dans cet entretien accordé à notre rédaction, le ministre Mory Sangaré écarte l’idée d’une reprise du BAC. Lisez !!!

AFRICAGUINEE.COM : Comment expliquez-vous les cas de fraudes enregistrés au baccalauréat unique session 2018 ?  

MORY SANGARE : S’il y a eu des cas de fraudes, je suis sûr qu’ils ont été réprimés. Des gens ont été arrêtés, des surveillants ont été remplacés, des candidats ont été renvoyés. Moi je pense que ce que vous dites n’est pas faux mais ça été réprimé.

Où ces fraudes ont-ils été enregistrés exactement ?

Je ne peux pas vous donner plus de détails. Ce sont des informations que j’ai reçues dans la généralité que je vous ai donnés.

Certains évoquent également la présence des téléphones dans les centres d’examens où des sujets auraient été traités via les réseaux sociaux. Que répondez-vous ?

Il faut faire très attention à ce sujet (…), parce que je viens de vous dire que des surveillants ont été remplacés et des candidats renvoyés pour avoir utilisés  des téléphones. Maintenant il ne faut pas penser que c’est seulement en classe que cela est possible. Cela peut se faire avec d’autres personnes  qui se trouvent dans le centre. Un candidat a au moins 5 minutes pour pouvoir photographier un sujet et envoyer, quel que soit sa rapidité (…). Il y a deux surveillants pour 30 candidats par salle. Je ne crois pas qu’un candidat puisse supporter le visage de ses camarades candidats et de ces deux surveillants pour le faire publiquement (…), je ne crois pas. Il ne peut pas non plus le faire dans le casier.

Un autre détail, puisque les images qui circulent ne sont pas datées et il n’y a pas d’heures,  mieux, chaque  candidat occupe un banc  et il est accoudé sur la table, le sujet et la copie se trouvent sur la table, quand on photographie je ne peux pas savoir comment la table peut ne pas apparaitre. Donc tout cela nous amène à douter de la sincérité des informations que nous recevons.

 Sur le plan de la gestion il y a des textes qui règlementent le jury de correction (…), des copies sont analysées, alors quand ont dit qu’il y a fuite dans un centre, même si l’on ne dit rien mais on vérifie après et les textes prévoient des démarches.

Avez-vous mis en place une commission qui va enquêter sur ces soupçons de fraude ?

Voici ce qu’il y a : Nous avons mis des cadres sur le terrain, il y a donc une coordination nationale, une supervision nationale et une supervision préfectorale,  nous avons aussi des délégués. Chaque structure va faire un rapport et je suis sûr qu’après lecture de tout cela, nous allons recueillir les manquements qui ont caractérisé cette session. Ensuite, nous allons déterminer si ces manquements sont de nature à enlever toute crédibilité à ces examens ou bien si ils ne l’affectent pas.

Mais il faut dire qu’il y a des gens qui pensent que c’est une occasion de régler des comptes contre les uns et les autres. Moi je ne me mets à ce jeu et je reste serein  jusqu’à ce que, ceux qui dénoncent m’apportent des preuves en me nommant les centres, les élèves qui sont coupables etc…

Voulez-vous dire qu’à ce stade, ces cas d’irrégularités voire de fraudes n’entachent pas la crédibilité du Bac ?

D’abord, (ces fraudes), ne sont pas avérés. Et pour ces motifs nous continuons à croire que le BAC session 2018 est crédible.

Dossier à suivre…

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

 

Créé le 30 juin 2018 20:41

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