Laurent Correau aux détracteurs de ‘’Mémoire Collective’’: « le fait de s’appeler Barry, Camara… »

CONAKRY- La parution livre « Mémoire Collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée » a ressuscité les antagonismes et les clivages sur l’histoire politique contemporaine de la Guinée. Ses détracteurs parlent d’un livre clivant, d’intoxication tendant à jeter le discrédit sur l’histoire du pays, alors que ses admirateurs saluent l’initiative des auteurs et parlent d’un pas important vers l’éclosion de la vérité sur les pages sombres de l’histoire politique de la Guinée.
Laurent Correau, l’un des auteurs du livre, vient de répondre aux inquiétudes et aux critiques formulées par certains citoyens. Ce membre de l’équipe de la coordination qui a rédigé ce livre « polémique » invite ses détracteurs à la lecture avant de le critiquer. Africaguinee.com l’a interrogé…
« J’aimerai que les personnes qui critiquent ce livre le lisent avant de le critiquer. Un des problèmes des criques auxquels nous faisons face depuis la publication de ce livre, beaucoup de monde en parlent sans l’avoir lu. En fait, on nous fait un procès d’intention à partir de nos noms, des noms des contributeurs et nous accusent de certaines choses sans l’avoir lu.
Soyons dans un débat serein, ouvert, démocratique avec des points de vue qui peuvent se confronter, mais parlons en examinant les choses. J’invite ceux qui critiquent ce livre à le lire d’abord après nous faire part de leur critique.
Le point de vu de ceux qui critiquent, ils disent « oui » la liste des gens qui ont écris ce livre montre que vous n’avez pas pu présenter une version objective de l’histoire de la Guinée. Mais est-ce que parce qu’on s’appelle Barry on ne peut pas être objectif sur l’histoire de la Guinée ? Est-ce que parce qu’on s’appelle Camara on ne peut pas être objectif sur l’histoire de la Guinée ? On considère que ce sont vraiment des débats du 20ème siècle.
Là on est au 21ème siècle. On est dans une situation mondialisée où le fait de s’appeler Barry, Camara, Correau n’empêche pas d’être un honnête homme et d’examiner les choses de manière objective et indépendante. Moi j’accepte d’entrer dans un débat centré sur ce qui a été écris et ce pourquoi on l’a écris. Mais un procès d’intention qui est juste basé sur le fait que je sois français ou qui est basé sur le fait monsieur Camara s’appelle Camara, je trouve ça d’un autre âge. Franchement la Guinée n’a pas besoin de ça. Débattons sur le contenu puisque c’est ça aussi l’intérêt d’un livre. Ce n’est pas de figer l’histoire.
L’idée, c’est de dire voilà les éléments que nous avons trouvé, la façon dont nous avons pu les avancer et la lecture qu’on en fait. Les gens diront là vous surestimez tel point, vous sous-estimez tel autre. De ce débat va naître une correction du récit historique. Du coup on va faire avancer l’écriture de l’histoire. On ne peut pas accuser ce livre de geler le débat historique. Au contraire, l’idée plutôt c’est de dégeler le débat historique qui pour l’instant est complètement cristallisé parce que les gens ont peur de parler et de raconter cette histoire. (…) Il y a quatre universitaires guinéens avec nous, il y a une universitaire américaine, il y a effectivement des journalistes de Rfi mais qui sont guinéens et français ».
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 28 septembre 2018 10:46Nous vous proposons aussi
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