La CEA se penche sur les « réponses politiques » pour une relance économique inclusive et résiliente

NIAMEY-Le bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest (BSR/AO) de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies, a organisé ce 09 mars 2023, un  webinaire de haut niveau qui avait pour thème : “ Inégalités et vulnérabilités en Afrique de l’Ouest dans un contexte de crises multiples. Réponses politiques pour une relance économique inclusive et résiliente ”. 


Après les mots de bienvenue de Mme Ngone Diop, cheffe CEA/ BSR-AO, M. Mensah-Abrampa Kodjo Essem, Directeur Général, Commission Nationale de la Planification du Développement du Ghana, Président du Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et d’Experts pour l’Afrique de l’Ouest a ouvert les débats entre les éminentes personnalités présentes lors de ce webinaire.

Abordant le thème, la Coordinatrice Résidente du système des Nations Unies, Niger a déclaré que l’une des réponses à la problématique posée, c’est d’investir dans le domaine de la dépense et de la protection sociale.

Prenant l’exemple sur le cas du Niger, elle a expliqué que le projet de filets sociaux, financé par la banque mondiale et mis en œuvre par le gouvernement, a démontré qu’en agissant sur la protection sociale, « on réduit d’abord la pauvreté, la vulnérabilité aussi bien sur la scolarisation des enfants au niveau de la nutrition, mais aussi au niveau de la santé de la femme ».

C’est pourquoi selon lui, il faut investir dans le domaine rural, c’est-à-dire mettre un focus sur la mobilisation des ressources en eau. Un autre facteur qui est revenu, c’est la mobilisation des ressources domestiques.

« Nous sommes à un taux de mobilisation de ressources domestiques très faible. Nous devrions faire un focus pour accélérer la mobilisation des ressources internes au niveau des Etats », a préconisé Louise Aubin, Coordinatrice Résidente du système des Nations Unies, Niger.

Parlant du thème de ce webinaire, Mme Kadidiatou Idani, Présidente de l’Association des Jeunes Filles pour la Santé de la Reproduction (AJFSR) a relevé que les décisions politiques, économiques, éducatives…prises par les autorités impactent directement la vie des jeunes filles, de façon positive ou négative.

« Quand on parle de problème de vulnérabilité et de pauvreté, ça a également un impact sur notre vie en tant que jeunes filles dans le domaine de la santé de la reproduction. Cette vulnérabilité se manifeste à ce point où en tant que jeunes filles, on a des difficultés d’avoir accès aux services de santé de la reproduction qui est quand-même un droit reconnu et garanti par les textes. Malgré tout, ces décisions rendent vulnérables parce qu’on n’a pas accès au service voulu et au moment voulu », a expliqué l’activiste.

Mme Kadidiatou Idani ajoute que dans son pays au Niger, un pays en voie de développement, le niveau économique ne permet pas de réduire le niveau de vulnérabilité des jeunes filles. Selon elle, il n’y a pas de politique de prise en charge ou de réduction de cette vulnérabilité vis-à-vis des jeunes filles.

« Il faudrait que les décideurs sachent que la santé de la reproduction est une question préoccupante. Ce que je voudrais donc leur demander, c’est de bien prendre en compte notre bien-être et savoir surtout que c’est un droit », a ajouté la Présidente de l’Association des Jeunes Filles pour la Santé de la Reproduction (AJFSR).

Pour Mme Venecia Guinot, fondatrice du groupe Tropics, l’Afrique a un important rôle à jouer avec la ZlecAF (zone de libre-échange continentale). Elle indique qu’il faut tirer des autres enseignements économiques pour que ceux-ci puissent être un outil juridique qui peut être avantageux à la population. « Une des recommandations que nous avons, il faudrait qu’on ait une stratégie plus inclusive pour tous les entrepreneurs, pour qu’ils puissent apprendre sur le terrain et travailler avec des leaders et des dirigeants qui décident et qui comprennent ce dont il est question et comment est-ce que cela est fait », a-t-elle proposé.

Pour cet autre panéliste, la meilleure arme contre la vulnérabilité en Afrique de l’Ouest, c’est le développement du secteur agricole au niveau de la sous-région. « Aujourd’hui, en multipliant les rendements agricoles par deux, on peut diminuer la pauvreté de 20 à 25%. Donc, c’est une question essentiellement agricole », a déclaré Dr Abdoulaye ZONON, Coordinateur du Programme développement communautaire de la CEDEAO.

De son côté, Mme la Représentante-Pays d’ONU Femmes au Niger a estimé que le visage actuel de la pauvreté en Afrique démontre qu’elle se féminise et se rajeunie. Pour l’éradiquer, les femmes et les jeunes doivent être les cibles prioritaires.

Le rapport 2021 d’Onu Femme démontre qu’en Afrique Subsaharienne, le taux de pauvreté des femmes dans la période pré-Covid devrait atteindre les 42% en 2021. Cette projection s’élève maintenant à plus de 45%. Si rien n’est fait d’ici 2030, il faut s’attendre à ce que 75% des femmes et filles vivant dans l’extrême pauvreté au niveau mondial se retrouvent en Afrique Subsaharienne.

« Cela montre que nous devons beaucoup investir sur cette cible. La lutte contre la féminisation de la pauvreté aura aussi des effets multiplicateurs sur les indicateurs de développement de nos différents pays », a indiqué Rachelle Djangone MIAN.

La représentante résidente d’ONU Femme au Niger ajoute également qu’une étude de la BAD (Banque Africaine de développement), a montré que chaque année les pays perdent 0,3 milliards de leur PIB (Produit Intérieur Brut), en raison des inégalités tachées aux opportunités économiques et sociales. Ces niveaux se sont accentués depuis la survenue de la Covid-19 ainsi que d’autres crises dans le monde.

« Si nous vous voulons durablement transformer les économies africaines et réduire la pauvreté en mettant en place des systèmes efficaces de protection sociale qui puissent protéger les femmes et les enfants et aussi, être un levier développement socio-économique, il faut premièrement renforcer le capital humain, faire des investissements plus judicieux dans l’éducation, la santé et l’emploi décent qui sont des gages importants pour transformer le défi démographique en dividende démographique et en bonus économique pour nos différentes économies. Il faut aussi mettre en place des mesures incitatives, volontaristes et vigoureuses en direction des plus pauvres. Il faut également favoriser l’accès au financement pour les femmes (…), passer du secteur formel à celui informel…» a proposé Mme la Représentante-Pays d’ONU Femmes au Niger.

Africaguinee.com

Créé le 10 mars 2023 20:31

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