L’UNICEF accompagne la Guinée dans la lutte contre les « Mutilations génitales féminines »

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CONAKRY-Le Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance (UNICEF) appuie le Secrétariat Général des Affaires Religieuses dans l'organisation des débats publics entre communautés et leaders religieux dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne, Conakry.

L’initiative s’inscrit dans le cadre des activités préparatoires de la journée Internationale « Tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) », qui sera célébrée le 6 février 2022. L'objectif de ces débats est de créer un dialogue constructif entre toutes les couches de la population dans les quartiers et les leaders religieux afin de déconstruire les croyances sur le fondement religieux de cette pratique. Des séances de sensibilisation seront menées envers les populations à la base sur l'abandon des mutilations génitales féminines en Guinée. 

Pour cette journée du jeudi 3 février 2022, ce sont les populations et les leaders religieux du quartier Carrière Centre, dans la Commune de Matam qui ont accueilli cette délégation du Secrétariat Général aux Affaires Religieuses. Au cours des débats, les leaders religieux ont longtemps exposé sur le caractère non religieux de cette pratique ainsi que les méfaits des mutilations génitales féminines rapportés par les professionnels de la santé. Ensuite, ce fut les échanges avec les participants, notamment les femmes qui ont posé des questions aux leaders religieux, exprimé leurs préoccupations et partagé des témoignages sur les conséquences sanitaires sur les femmes.

Le Directeur Général Adjoint du Bureau de Stratégie et du Développement au Secrétariat Général des Affaires Religieuses et point focale MGF, a, dans son intervention, expliqué les conséquences des mutilations génitales féminines chez la femme. Selon Elhadj Aboubacar Sidiki Nabé, la Guinée a plus de 94% de taux de prévalence des mutilations génitales féminines et se classe au 2ème rang mondial. 

"Le Secrétariat Général des Affaires religieuses a jugé nécessaire de rencontrer les communautés à la base pour leur expliquer les méfaits de cette pratique : fistules obstétricales, infections répétées, stérilité…des cas décès. Il n'y a aucune religion au monde qui encourage une pratique néfaste en l'occurrence les mutilations génitales féminines. Toutes les religions au monde concourent au bien-être des communautés et de la société. Au regard des recommandations des médecins, cette pratique n'a aucun bénéfice. 

Le Secrétariat Général des  Affaires Religieuses étant chargé de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière religieuse, s'est engagé à sensibiliser les leaders religieux sur cette problématique. On a même eu à faire une fatwa pour qu'aucun religieux n'encourage cette pratique. Parce que nos femmes et filles souffrent. C'est pourquoi actuellement il y a une recrudescence des césariennes, des maladies et même des décès", a alerté Elhadj Aboubacar Sidiki Nabé.  

Le Spécialiste de la Protection des Enfants du bureau de l'UNICEF à Conakry a, quant à lui, expliqué les raisons qui ont poussé son institution à appuyer la Guinée dans cette campagne de sensibilisation sur l'abandon des mutilations génitales féminines. 

"Quand on demande aux citoyens les raisons qui les poussent à pratiquer les MGF, ils disent que c'est parce que leur religion le recommande. Or, les grands savants se sont retrouvés pour démontrer que cette pratique est une coutume qui est antérieure  à l'apparition des religions musulmane et chrétienne. Donc, il nous est paru nécessaire que ces leaders religieux qui sont les plus écoutés viennent échanger avec les populations pour qu'elles leur posent toutes les questions sans tabou afin que cette histoire soit très claire à leur niveau et que ceci ne soit plus un prétexte pour continuer à faire cette pratique. Nous appuyons ce projet parce que l'excision, les mariages précoces et les viols sont des violations des droits des enfants", a expliqué M. Abdoulaye Baldé.

Il ajoute que l'UNICEF travaille déjà avec plusieurs départements guinéens dans la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines.

"Depuis 2014 nous travaillons avec le Secrétariat Général aux Affaires Religieuses pour qu'il intervienne dans cette lutte et que la population soit suffisamment informée. Nous travaillons avec la justice, avec la sécurité, avec les ONG, avec l'administration du territoire. Le volet qui restait c'était les religieux, ce qui est chose faite désormais. Vu le poids que les religieux ont dans les coutumes, il était important qu'ils soient là pour nous aider à s'investir dans la promotion des droits des enfants", a-t-il précisé.

Au cours de cette rencontre, plusieurs femmes du quartier Carrière étaient mobilisées pour écouter le message des religieux sur les effets néfastes de cette pratique. C'est le cas par exemple de Mariama Ciré Camara. A la fin des débats, cette femme a rassuré qu'elle a compris l'importance de l'abandon des mutilations génitales féminines.

"Les mutilations génitales féminines n'a pas d'importance chez la femme. Je pense que tous les divorces et toutes les complications liées à l'accouchement sont liés aux mutilations génitales féminines. Nous demandons à tout un chacun d'abandonner les mutilations génitales féminines dans notre pays. J'invite tous les acteurs impliqués dans cette initiative de pérenniser ces genres de sensibilisations au niveau des communautés à la base afin de mettre fin à cette pratique", a lancé cette participante. 

Oumar Body Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : 00224 666 134 023

Créé le 3 février 2022 19:06

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