Koundara : lancement de la 3ème édition du Festival des Arts du Badiar…

KOUNDARA- La troisième édition du Festival des Arts du Badiar a été lancée, ce samedi 14 décembre 2024, à Koundara, ville cosmopolite située dans le nord de la Guinée. C’est un rendez-vous annuel au cours duquel les communautés se retrouvent pour faire valoir leurs riches potentialités culturelles et touristiques. Cette année, les festivités ont été lancées par Moussa Moise Sylla, Ministre de la Culture, de l’Artisanat, de l’Hôtellerie et du Tourisme.

Les festivités ont commencé par le Badiar Tour Cyclisme, une compétition qui a connu la participation de 20 jeunes filles et garçons pour une distance de 4 Km pour la série féminine et 8 pour celle masculine. Dans les rues de la commune Urbaine, c’est aux environs de 15 h 30 que les festivaliers ont commencé les activités à travers des chants et danses dans la communion. Le tout dans une chorégraphie traditionnelle rythmé par des tapeurs de tam-tam.

Pour Djibril Wagué, commissaire général du Festab, cet événement n’est pas que la célébration de l’art et de la culture ; mais il est aussi une occasion de promouvoir la diversité culturelle en dotant la culture une place prépondérante dans le développement socioéconomiques.

“La culture est un véritable vecteur de développement qui peut créer des emplois, promouvoir le tourisme et encourager les investissements et l’innovation. Nous disons donc qu’investir dans la culture, c’est investir pour notre avenir. C’est pourquoi le FESTAB a créé le concept un festival 80 enfants scolarisés à travers la fondation FATOU MARA POUR LES ENFANTS. Nous sommes ravis de vous informer que nous avons scolarisé 160 enfants dans la préfecture de Koundara à travers la FOFAM.

Nous mettons également à disposition une toilette de 6 cabines au Stade Préfectoral de Koundara, ceci pour exprimer clairement la vision de l’ONG PROPICE qui est celle d’être une structure de développement communautaire”, a-t-il déclaré.

Pour cette édition, les Wamey, communément appelés Coniaguis sont les invités d’honneur du Festab. L’occasion sera mise au profit pour mettre un accent particulier sur la culture Wamey et surtout une reconnaissance à l’endroit du Loni Alotène, un résistant coniagui à la pénétration coloniale. Dans son propos, M. Djibril Wagué n’a pas manqué de remercier tous les partenaires qui ont accompagné cette troisième édition dont le ministère de la Culture, celui de la Jeunesse et des Sports, le PNUD, la Fondation Orange, l’ONT (Office national du Tourisme), Parrain de cette édition.

Dans son allocution de bienvenue, le président de la délégation spéciale de Koundara, Monsieur Abdourahmane Bah, a félicité les initiateurs tout remerciant l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour sa pérennisation.

Tout comme les éditions précédentes de ce festival couronnées de succès, celle de cette année promet de grandes surprises. La richesse culturelle souvent méconnue de cette préfecture, sera mise en lumière, explique Bill Boiro, représentant du parrain.

La préfecture de Koundara représente une véritable mosaïque de diversité ethnique et linguistique au point de représenter toutes les composantes de la Guinée. Cependant, certaines communautés  à cause de leur patronymie souvent méconnue, rencontrent des contraintes majeures dans l’obtention des documents officiels. “C’est pourquoi, je voudrais exprimer le souhait pour que les différentes éditions de ce festival soient l’occasion pour les populations guinéennes de découvrir et de s’approprier cette diversité, à travers les médias et des textes administratifs qui pourraient être pris par les autorités”, a-t-il ajouté.

La préfecture de Koundara est une zone transfrontalière relevant de la région administrative de Boké. Elle couvre une superficie une superficie de 5500 kilomètres carrés pour une population environ de 129 974 habitants, soit une densité de 23 habitants au kilomètres carrés. Elle regorge des communautés minoritaires qui gardent leurs patronymes authentiques.

“Notre chemin est parsemé des défis culturels que sont confrontés des Communautés minoritaires. Ces Communautés bassari, Coniaguis, badiaranké pour ne citer que ceux là, subissent des discriminations liées à leurs patronymes au sein de l’administration de notre pays. Nous devons travailler ensemble pour que chaque citoyen, quel que soit son origine puisse jouir de ses droits. Il est impératif que les voix de ces Communautés soient entendues, et que leur culture soit valorisée sur le Plan National et international, par leur participation aux Festivals nationaux et internationaux”, a plaidé Abdourahmane Keïta, préfet de Koundara.

Au nom du Général Mamadi Doumbouya et de son Premier Ministre et de l’ensemble des membres du Gouvernement, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a adressé un “Grand merci” au BADIAR, aux communautés qui composent Koundara et les préfectures environnantes.

“C’est avec une immense joie et un profond sentiment de respect que je m’adresse à vous à l’occasion de la troisième édition du Festival des Arts du Badiar (FESTAB). Cette initiative noble, à la croisée de la tradition et de la modernité, célèbre la richesse culturelle, la singularité et l’authenticité des communautés de cette belle région. Je tiens à exprimer ma gratitude à l’ONG Promotion de la Paix, de l’Industrie Culturelle et de l’Éducation (PROPICE) pour son engagement exemplaire, ainsi qu’aux autorités préfectorales et communales, dont le soutien constant contribue au rayonnement de cet événement d’envergure nationale”, a déclaré Moussa Moise Sylla.

Dans le programme Simandou 2040, le président Mamadi Doumbouya place la culture au cœur de sa vision stratégique. Sur les 5 axes, la culture arrive dans le deuxième avec l’éducation, selon le ministre.

“Le FESTAB est bien plus qu’un festival : c’est une vitrine vivante de la diversité culturelle et un espace de célébration de notre patrimoine commun. Il symbolise la résilience et la richesse des communautés du Badiar, dont les traditions, souvent méconnues, apportent une contribution inestimable à la construction de l’identité guinéenne. Ces communautés sont les gardiennes d’un patrimoine immatériel précieux, qui contribue à faire de la Guinée une mosaïque de peuples liés par une diversité harmonieuse”, a ajouté le chef du département de la culture.

Les noms de famille, enracinés dans cette région et porteurs d’histoires profondes, ajoutent une dimension unique à ce paysage culturel. Avec les autres communautés de notre République, ils forment un tout cohérent, célébrant la diversité dans l’unité et renforçant notre cohésion nationale.

Les patronymes : NDireny, Dameny, Ounouted, Lonas, Molo, Bemoune, Beanquinch, Boubane, Beindia , Boumbaly, Nioké, Bandia, Sané pour ne citer que ceux-là, sont des trésors constituant un creuset d’une authenticité qui remonte à l’aube du temps. “ Gardez jalousement vos noms de famille, car ils enrichissent notre patrimoine et font de la Guinée un tableau culturel varié et splendide. Soyez fiers, ne devenez ni des Camara ni des des Sylla, restez vous-même”, a lancé le ministre Moussa Moise Sylla.

La préfecture de Koundara regorge de potentialités touristiques et culturelles remarquables. Parmi elles, l’on peut citer : Le Parc National du Badiar, véritable trésor écologique offrant une biodiversité unique ; les plages de Pantangalan, Koumbandji et Madina Badiar, véritables havres de paix et de beauté naturelle ; les panoramas époustouflants de Kapparabina et de la colline Sow, la tombe de Tinguila ou les abeilles guerrières de Lony Alothène, qui évoquent des récits captivants du passé de la région.

Ces atouts associés au savoir-faire artisanal local, doivent être exploités et valorisés avec une vision moderne et ambitieuse, ajoute le ministre. “ Mon département s’engage à accompagner les acteurs locaux pour structurer et dynamiser ces secteurs stratégiques. Ensemble, nous ferons de cette région un modèle de développement intégré, combinant tourisme, artisanat et culture”, a promis le représentant du gouvernement.

Siddy Koundara Diallo

Envoyé spécial d’Africaguinee.com