Jean marie Doré: ‘’si les morts de Conakry sont plus chers que les morts de N’zérékoré, alors…’’

CONAKRY-Suite au drame de la plage de Taouyah, les réactions se multiplient. Le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), condamne la réaction disproportionnée du gouvernement guinéen sur les drames qui endeuillent la Guinée. Jean Marie Doré pense qu’entre le drame de Trouyah où il y a eu 34 morts et la tragédie survenue lors du conflit intercommunautaire à N’zérékoré (200 morts), il n’y a pas lieu de faire des distinctions, a appris Africaguinee.com.
« Je constate dans cet événement une distinction que le gouvernement a fait pour le moins très choquante. Il est évident que le gouvernement a pris des dispositions pour honorer la mémoire des enfants. C’est bien. Je souscris à cela. J’applaudis ces mesures et les prières organisées. Mais, il s’est trouvé qu’à N’zérékoré, il y a plus de 200 morts. Des Koniankés et Guergés. On n’a pas voulu honorer leur mémoire. On a enterré tous les corps dans une fosse commune. Entre 200 morts à Nzérékoré et 34 morts à Conakry, je pense que ce n’est pas nécessaire de faire la distinction », a dénoncé le leader de l’UPG.
Selon l’ancien Premier ministre, c’est tout ça qui empoisonne l’ambiance nationale et retarde la compréhension de l’objectif commun, qu’est l’unité nationale.
« On ne peut pas bâtir l’unité nationale dans la confusion des gens. Il faut que ce qui est bon à Labé le soit à Kankan, le soit aussi à N’zérékoré, Kindia et Boké. Mais, si les morts de Conakry sont plus chers au cœur du gouvernement que les morts de N’zérékoré, il y a là à s’étonner », s’exclame-t-il.
Tout de même, Jean Marie Doré s’émeut du drame de Taouyah et souligne que c’est un moment très difficile pour la Guinée.
« Il faut mettre entre parenthèse ces dissonances pour se concentrer sur la façon de célébrer la mort d’enfants innocents. C’est une grande tristesse qui frappe chaque guinéen en particulier. Parce que c’est une grande frustration dans nos richesses humaines surtout la ressource d’avenir puisque, c’est la jeunesse qui est concernée en masse », a-t-il regretté.
Jean Marie Doré a accusé le gouvernement d’avoir une grande part de responsabilité en ce sens que la Guinée a adhéré à des conventions internationales sur la protection des enfants. Cela l’autorise à intervenir sur la présence des enfants dans le cadre espèce.
« Le gouvernement n’a pas pris de mesures préventives. Qu’il soit sollicité ou pas son premier devoir, c’est d'assurer la sécurité des citoyens.», a-t-il soutenu.
Enfin, l’ancien premier ministre a indiqué que le précédent drame (allusion faite au drame survenu en Janvier à Lanbanyi) pouvait instruire le gouvernement que tout rassemblement comporte des dangers. C’est pourquoi dit-il, la responsabilité est partagée avec les parents et mêmes les organisateurs.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
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Créé le 1 août 2014 15:00
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