Jean Marc Téliano prévient : « Le CNRD doit revoir sa copie… »

Jean Marc Teliano, leader du RDIG

CONAKRY- Jean Marc Teliano, président du parti Rassemblement pour le Développement Intégré de Guinée (RDIG) appelle le CNRD à revoir sa copie. L’ancien ministre de l’Agriculture dont le parti a été sevré de conseiller au Conseil national de Transition (CNT), a tenu un langage de vérité vis-à-vis de la junte.

AFRICAGUINEE.COM : Votre formation politique, le RDIG n’a pas eu de conseillers au CNT qui vient d’être meublé. Comment l’expliquez-vous ?

JEAN MARC TELIANO : D'abord, je dis que c'est par méconnaissance du terrain politique. La junte dit qu'elle va faire la refondation de l'Etat, mais pour réussir ce pari, elle doit se faire entourer par des personnes crédibles qui connaissent les réalités du terrain politique guinéen. Quand nous prenons le paysage politique, le RDIG doit être la 4ème ou la 5ème force politique en Guinée. Le RDIG a participé à toutes les élections majeures et nationales en République de Guinée en ayant un score confortable. Je précise que nous avons 81 conseillers sur toute l'étendue du territoire national. Si le RPG a eu la Mairie de Matoto, c'est grâce à la contribution du RDIG, tout comme à Kissidougou, à Guékédou, à Manéyah et dans beaucoup d'autres préfectures.

Pour ce qui est du CNT, je dirai que c'est des choses qui sont faites à dessein, mais moi je ne fais pas trop de commentaires. Je suis un bon croyant, un pieux catholique pratiquant. Je crois que c'est les prochaines consultations électorales qui détermineront qui est parti politique et qui ne l'est pas. Je n'en veux à personne et je me remets à la volonté divine. 

Mais il faudrait que le CNRD revoit sa copie et essayer de faire des consultations élargies. Parce que j'ai entendu parler des noms de partis politiques qui sont au CNT que moi je n'ai jamais connu jusque-là. Pourtant je suis un leader politique majeur. Au CNT, il y a des partis politiques qui n'ont participé à aucune élection, des partis politiques qui sont méconnus sur la rêne politique nationale. Je ne sais pas sur quel critère ils se sont basés pour les choisir. Pire, d’autres partis politiques n'ont de siège que leur agrément dans leur sac. 

Avez-vous perdu confiance au CNRD ?

Je suis pessimiste. Je suis de la philosophie de Saint Thomas. Quand je vois, je touche, je crois. Le CNRD doit joindre la parole à l'action. Parce que ces premiers actes ont suscité beaucoup d'espoir. C'est un peu comme l'arrivée de Alpha Condé au pouvoir qui avait suscité d'espoir. Il ne faut pas TRAHIR l'espoir de guinéens.

Parce que quand vous voyez les nominations et que vous voyez la façon sélective dont le CNT a été composé, ça donne à réfléchir. Mais attendons de voir.  Je ne peux pas comprendre que l'ANAD ait un seul représentant au CNT. Parce que, qu'on le veuille ou pas, l'UFDG est la première force politique en République de Guinée. Mais quand je vois des dirigeants de partis qui ont envoyé leur cousin, leur fils, leur petite amie, je suis pessimiste.

Il y en a qui soupçonnent le Colonel Mamadi Doumbouya d’avoir un agenda caché. Qu'en dites-vous ? 

Nous allons tenir Doumbouya aux mots. C'est pourquoi j'ai toujours dit qu'il faut qu'il joigne sa parole aux actions. Tout compte fait, le guinéen n'est plus dupe.  Vous savez, les dirigeants pensent tromper le peuple alors qu'ils se trompent eux-mêmes. S'éterniser au pouvoir n'est plus possible dans le monde, à plus forte raison en Afrique. Regardez le cas du Mali, ils sont dans les difficultés. Moi je crois que ce sont des choses qui ne sont plus faisables, ils ne peuvent pas s'éterniser au pouvoir. Le souhait de tout acteur politique, c'est la réussite de la transition, il faudrait que chacun enterre les égos et mettre la nation au-dessus de nous tous. Parce que la chose commune, c'est la Guinée. 

A quel front politique êtes-vous affilié aujourd’hui ?

Nous sommes membres fondateurs du CPP (coalition des partis politiques) mais il y a eu des oppositions d'idées, chose qui est normale parce que nous sommes en politique. Nous, nous voulons faire la médiation, on ne peut pas être arbitre et partie. Sinon nous avons une coalition le AAD (alliance pour l'alternance et la démocratie) qui regroupe Sékou Gouressy Condé de l'ARENA, Abdoul Kabèlè Camara, le RDIG, le PUP, entre autres. Nous n'avons pas intérêt à ce que la classe politique éclate, il faudrait que nous conjuguions le même verbe pour accompagner cette transition. Si nous ne mettons pas sur la même longueur d'onde, cette junte va nous traiter comme des moins que rien. Parce qu'on ne peut pas parler de transition sans politique.

Bon nombre d'observateurs estiment que cette division de la classe politique est un pain béni pour Colonel Mamadi Doumbouya…

Je n'aime pas qu'on personnalise les débats. C'est ce qui fait qu'on a pris du recul. Parce que, qu'on le veuille ou pas l'UFDG est la première force politique. Pourquoi le guinéen est complexé ? Donnons à César ce qui lui appartient. Et mieux que ça, Cellou Dalein Diallo n'a jamais été demandeur du poste du porte-parolat. C'est quand il y a eu la remontrance de Ousmane Kaba qui dit "Tout sauf Cellou", il a indigné même Cellou dans sa dignité. C'est pourquoi Cellou a dit "Pourquoi tout sauf moi ? Si c'est comme ça alors j'accepte le poste du porte-parolat parce que je ne suis pas demandeur". Mais nous sommes en train de voir si nous pouvons s'ériger en médiateur pour ramener toutes les tendances afin que nous nous mettions sur la même longueur d'onde.

A suivre…

Entretien réalisé par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 28 janvier 2022 13:58

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: , ,

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces