Ismaël Bangoura se confie :  » Je suis toujours disponible à jouer pour le Sily… »

Ismaël Bangoura

DJEDDA- A 35 ans, l'international guinéen Ismaël Bangoura affiche toujours sa disponibilité pour le Sily National. Dans une interview exclusive qu'il vient de nous accorder, l’ancien goaleador du Dynamo de Kiev qui retrouve du poil de la bête en Arabie Saoudite au club Al Taraj fait des confidences sur son aventure dans les pays du golfe persique. Il lève aussi un coin du voile sur les soucis qu'il a rencontré en France et de sa suspension par la FIFA. Entretien exclusif!!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Qu'est devenu Ismaël Bangoura depuis sa retraite au sein de l’équipe du Syli National de Guinée ?

ISMAËL BANGOURA : La retraite ? Comme tous les gens le disent, moi je suis 100% guinéen, je défendrai toujours mon pays. Je suis toujours les matchs du Syli même si je ne suis plus dans le groupe. Avant tout j’ai été le N°10 du Syli. Je serai toujours à la disposition de la Guinée. S’ils ont besoin de moi je viendrais leur donner un coup de main.

A 35 ans est-ce que si on vous fait appel vous allez revenir en équipe nationale ?

S’ils me font appel, avant tout ce n’est pas l’âge qui joue. Si on prend les Zlatan Ibrahimovic, les Cristiano Ronaldo, c’est des gens qui ont 35 ans, 38 ans, mais ils ont toujours les jambes pour jouer. Je suis toujours partant s’ils me font appel à l’équipe nationale. Je suis toujours disponible. Ce n’est pas l’âge qui joue le football. Avant tout c’est ce que tu montres sur le terrain, c’est ça qui compte. Aujourd’hui par la grâce de Dieu, je suis sur le terrain encore, je joue dans mon club Al Taraj club en Arabie Saoudite. Depuis que je suis arrivé ici, je joue les 90 minutes sur les jambes. Mais avant tout, ce n’est pas moi qui décide, c'est plutôt le coach de la sélection qui décide. Moi je suis toujours partant s’ils me font appel, personne ne peut refuser la sélection. En tout cas moi je suis disponible.

Vous avez joué dans plusieurs clubs en Europe et autres. Parlez-nous de vos meilleurs souvenirs dans ces clubs ? Quel est le club qui vous a le plus marqué ?

Le club qui m’a plus marqué c’était en Ukraine, au Dinamo de Kiev. C’est vrai que j’y ai fait 2 ans, j’ai joué pour beaucoup des clubs en Europe, mais franchement l’Ukraine m’a beaucoup marqué. Parce que tous les joueurs du monde entier aimeraient jouer la Ligue des Champions. Rien que la chanson qu’on entend à la télé, tu as des émotions. C'est le rêve de tout footballeur de jouer la Ligue de champions. C'est pourquoi, mon passage en Ukraine m'a beaucoup marqué.

Aux meilleures de vos forces des rumeurs circulaient comme quoi vous devriez jouer à Arsenal du manger Arsène Wenger à l’époque. Est-ce vrai ?

J’avais fait deux bons matchs en ligue des champions à aller et retour. Même moi aussi j’avais entendu ces rumeurs. Mais Arsenal c’est un grand club, s’ils ont besoin d’un joueur, c’est facile pour eux de l’avoir parce qu’ils ont tout ce qu’il faut. Quand j’étais en Guinée pour les vacances, le Président du club m’a appelé pour dire qu’il y a des clubs qui voulaient de moi, il m’a demandé de rentrer, je pensais que c’était Arsenal. J’entendais où on disait qu’ils ont besoin d’Ismaël. Après les vacances je suis rentré, mais ce n’était pas le cas. En fait, c’est le club de Rennes qui voulait de moi et j’ai signé.

Quels sont vos meilleurs souvenirs en équipe nationale ?

J’ai joué trois CAN d’affilées (2006-2008-2012) mais le souvenir que je garde le plus, c’est le match au cours duquel j’ai marqué un triplé en Guinée contre le Zimbabwé, si je ne me trompe pas. Je ne vais jamais oublier ce moment. Même Pascal Feindouno, l'extraterrestre du football guinéen m’a encouragé pour me dire ‘’petit continue comme ça, c’est bien’’ et il était content. Parce que ça faisait un moment, je ne marquais pas en sélection.

A Nantes vous avez eu des soucis, on vous a accusé de beaucoup des choses, vous avez même été suspendu. Parlez-en un peu ?

J’ai été suspendu à Nantes pendant 7 mois parce qu’en ce moment, j’étais à Dubaï, j’avais signé un contrat de 4 ans. J’avais fait un an, le club était à la lanterne rouge du tableau. Dès mon arrivée je l’ai fait monter à la 3ème place en fin de championnat. A la reprise, j’avais pris un carton rouge et on m’avait suspendu pour 4 matchs. J’ai appelé mon agent pour lui dire que j’avais pris un carton rouge et que le club avait pris un autre attaquant brésilien qui s’entraine avec le même maillot que moi c’est-à-dire le N°10. Et mon agent avait dit qu’on allait aller au clash. Du coup, je l’ai dissuadé pour lui faire comprendre que ces gens avaient des bras longs. Puisque j’étais d’accord avec le Président du club de Nantes, et à chaque fois je passe lui dire bonjour à son bureau à Paris, il me disait j’aimerai qu’un jour tu joues dans mon club. Et dès lors que j’ai eu des problèmes à Dubaï, le président a contacté mon agent et à l’époque j’étais à la CAN 2012. On m’a envoyé tous les documents pour signer mon contrat. Donc c’est comme ça que je suis venu à Nantes. Mais entre-temps les arabes ont déposé leurs plaintes à la FIFA et ensuite je me suis retrouvé dans la merde. J’avais une amande à payer. La FIFA m’avait suspendu pour 7 mois et j’avais 6 millions d’euros d’amande à payer. Par la grâce de Dieu, ça été réglé.

Vous faites partie actuellement du cercle très ouvert des anciens internationaux du monde à évoluer dans les pays du golfe. Comment cela se passe ?

Oui il n’y a pas mal de clubs ici mais après il faut avoir un bon club aussi parce qu’il y a au moins 7 clubs qui payent pas mal les joueurs. Moi je n’ai pas eu la chance de jouer dans les plus grands clubs en Arabie Saoudite. C’est vrai qu’il y a l’argent en Arabie Saoudite, à Dubaï, au Qatar et j’ai joué dans tous ces pays-là. Donc on ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’argent.

On vous a vu en compagnie de Deco, de Ronaldinho, c’était un match de gala ou vous êtes dans le même club ?

J'ai terminé la saison comme 2ème meilleur buteur du championnat en Arabie Saoudite, je m'apprêtais pour rentrer en France retrouver ma famille. Donc, ils ont organisé un gala pour un ancien joueur de l’Arabie Saoudite qui avait raccroché les crampons. C'était son jubilé. Donc, on m’a invité vue que j’avais fini 2ème meilleur buteur. C’est là-bas où on s’est rencontré pour jouer le match de gala, il y avait Ronaldinho, Deco, Delpiero et beaucoup d’autres joueurs.

Un message pour les fans et le peuple de Guinée…

Avant tout d’abord, je remercie mon père qui m’a beaucoup soutenu. Papa Issagha Gueye c’est quelqu’un qui m’a vu grandir depuis tout petit, je ne cesserai de le remercier. C’est vrai que tout le monde parle d’Ismaël Bangoura mais d’un côté c’est grâce à lui. Parce qu’il m’a énormément soutenu dans ma carrière footballistique. Je me souviens même d'un match de ligue des champions contre Manchester United, lorsqu'on a terminé le match, j'ai pris mon avion pour aller le voir au Sénégal, je l'ai amené le maillot de Cristiano Ronaldo, comme je l'avais promis. Il m'a énormément soutenu dans ma carrière.  Je ne vais pas oublier ce qu'il a fait pour moi. Il est comme mon père, il me faisait tout, il me payait tout ce que je voulais, que ce soit les chaussures, les maillots, il était là pour moi. Je ne cesserai de le remercier. Je salue tout le peuple de Guinée, les supporteurs, les fans…Je fais une mention spéciale à mon Latif (Abdoul Latif Diallo, Ndlr) qui a toujours été là pour moi.  

 

Entretien réalisé par Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 29 décembre 2020 11:13

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