Inondation à Conakry : faut-il craindre le pire dans les quartiers Gbessia et Coronthie ?

Gbessia Conaky

CONAKRY-Après le drame de Dabondy et Yimbaya causant plusieurs morts, de nombreux habitants des quartiers de Gbessia dans la commune de Matoto et de Coronthie (Kaloum) vivent avec la peur dans le ventre. Les risques d’inondations dans ces zones inquiètent certains citoyens qui interpellent le Ministre de la Ville et  l’Aménagement et du Territoire.

Selon notre constat à Gbessia Cité de l’air, le grand  caniveau d’évacuation des eaux de ruissellement est bloqué par un étage en construction. Ce qui entraine des inondations dans les maisons des riverains.  Une mère de famille qui a été victime  accuse le Ministre Ibrahima Kourouma d’être complice de cette situation.

 « Quand il pleut ici nous avons énormément de problèmes. L’eau  rentre dans toutes les maisons de Gbessia Cité de l’air. A commencer par ici jusqu’à l’autre côté. Mais chez  nous ici, c’est le ministre qui est venu gâter le coin. Le jour où il est venu,  c’est à moi qu’il avait parlé. La semaine surpassée, il est venu je lui ai expliqué la situation. Il a lui-même avoué que  nous sommes à risque,  parce que l’eau rentre dans les maisons. Mais il nous a dit qu’il n’a pas les moyens. Quand la machine est venue ici, il n’a fait qu’évacuer  l’eau dans le fossé et partir », a fustigé madame Aissata Dansoko.

Elle  se dit obliger  d’envoyer ses enfants ailleurs par crainte d’être submergée par l’eau. Cette habitante a déjà payé les frais des inondations.

« Maintenant quand il pleut ici, même les véhicules ne peuvent pas circuler. Personne ne peut rester ici. Parce que l’eau rentre jusque dans nos chambres et nos armoires. La semaine passée j’ai perdu 10 kilos de viandes dans ma boutique », déplore cette citoyenne qui ne sait plus où donner de la tête. Aissata Dansoko  interpelle le président  Alpha Condé.

Résidente dans ce quartier depuis 1976, une vieille femme nous a confié que la semaine dernière ils ont évité de justesse des pertes en vies humaines.

 « Ce que nous sommes en train de vivre ici, Dieu seul peut nous sauver. Nous n’avons pas de moyens on a tout fait pour ne pas qu’il y ait des cas de mort ici.  Avant qu’il n’y ait  des morts et que le gouvernement envoie des sacs de riz et de distribuer de l’argent, c’est maintenant qu’il doit nous aider.  Nous avons des enfants que nous contrôlons difficilement. Pire nous sommes confrontés à  ces inondations. Comment on va faire alors que les grandes pluies n’ont pas commencé? Ce jeudi-là, des gens ont failli mourir à cause des inondations.  Le samedi quand le ministre est venu, ils ont envoyé la machine pour creuser et libérer le passage de l’eau. Mais cela n’a rien servi. Je viens de l’hôpital comme ça, je suis malade », a déploré Hadja Marie qui souffre d’une tension artérielle.

Habitant à quelques mètres du caniveau, Morlaye Touré affirme que quand il pleut la nuit  il ne dort pas par peur d’être emporté par les eaux. Tout le malheur de ces citoyens vient de la construction en cours d’un immeuble qui aurait obstrué le passage des eaux de ruissellement. Ils accusent le département de la ville d’être complice de cette situation.

De même à Coronthie, un quartier situé dans la commune de Kaloum, les habitants se plaignent de l’envahissement des eaux de pluie dans leurs maisons. Inquiète, Fatoumata Soumah a déjà enregistré des pertes de biens.

« Nous souffrons ici  à cause de l’eau.  Quand il pleut nos maisons jusqu’à nos toilettes l’eau rentre. On dirait même que c’est la mer.  Tu ne peux même pas aller à la mosquée parce que l’eau de pluie barre la route empêchant le passage même des véhicules. Tous nos objets sont gâtés, la télévision et la radio, les matelas sont imbibés.  La semaine dernière, la pluie qui est venue la nuit heureusement qu’il y avait une coupure de courant, sinon  ça allait tuer des gens ici parce que des fils de courant sont parfois installés à même le sol », explique cette résidente de Coronthie Corniche. 

Elle exhorte le gouvernement à trouver une solution avant l’arrivée des grandes pluies au mois d’août. « Nous demandons au gouvernement, la mairie d’ici le début du mois d’août,   de mettre en place les lieux de passage de l’eau parce que c’est eux qui ont permis aux libanais de construire des maisons qui ont barré le passage de l’eau ici », a dénonce  Fatoumata Soumah.

Affaire à suivre !

Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

Tél : (+224) 655 31 11 14

Créé le 28 juillet 2019 11:45

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