Inculpation de Dadis Camara: Qu’en pense Cellou Dalein Diallo?

CONAKRY-Cellou Dalein Diallo cache à peine sa colère après l'inculpation de Moussa Dadis Camara dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009.
Le leader de l'Union des forces démocratiques de guinée (UFDG) qui a signé une alliance avec Dadis Camara, dénonce ce qu'il qualifie d' "instrumentalisation" de la justice à des fins politiques.
"J’ai toujours lutté contre l’impunité mais je suis contre l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Et c’est ce qui arrive malheureusement depuis que Dadis a décidé de s’engager en politique, il a décidé de nouer une alliance avec l‘UFDG. Les choses se sont accélérées curieusement et la mission des juges qui est partie à Ouagadougou a été envoyée par les autorités du pays pour inculper Dadis", a déclaré Cellou Dalein Diallo interrogé par nos confrères de RFI.
Pour l'ancien premier ministre, une interrogation demeure suite à l'inculpation de Dadis Camara: " Pourquoi deux semaines avant son retour, on envoie des juges l'inculper sur place?"
Mercredi, un pool de juges guinéens ont auditionné Moussa Dadis Camara à Ouagadougou où il vit en exil depuis 2010. Officiellement, l'ancien chef de la junte guinéenne a été inculpé en vertu de l'article 28 du statut de Rome ratifié par la Guinée depuis 2003 qui stipule:
« Un chef militaire ou une personne faisant effectivement fonction de chef militaire est pénalement responsable des crimes relevant de la compétence de la Cour commis par des forces placées sous son commandement et son contrôle effectifs, ou sous son autorité et son contrôle effectifs, selon le cas, lorsqu'il n'a pas exercé le contrôle qui convenait sur ces forces dans les cas où :
a) Il savait, ou, en raison des circonstances, aurait dû savoir, que ces forces commettaient ou allaient commettre ces crimes;
b) Il n'a pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables qui étaient en son pouvoir pour en empêcher ou en réprimer l'exécution ou pour en référer aux autorités compétentes aux fins d'enquête et de poursuites ; ».
Le 28 septembre 2009, 157 civils avaient été massacrés dans un stade de Conakry par la garde rapprochée de Moussa Dadis Camara, à l'époque chef d'une junte qui dirigeait la Guinée.Des dizaines de femmes avaient été violées pendant plusieurs jours après ce massacre. Son inculpation par la justice guinéenne intervient après l'annonce Dadis Camara de se présenter à la présidentielle d'octobre prochain. Moussa Dadis Camara qui avait annoncé son intention de rentrer en Guinée, a également signé une alliance avec Cellou Dalein Diallo.
Nous y reviendrons.
Ahmed Tounkara
Pour Africaguinee.com
Créé le 9 juillet 2015 10:51Nous vous proposons aussi
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