Immersion dans la région de N’Zérékoré : Pérennité de l’eau et efficience énergétique, des enjeux capitaux pour la Guinée

A N’Zérékoré, l’immersion gouvernementale a permis au ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures de mieux appréhender les défis cruciaux liés à l’approvisionnement en eau potable et en énergie. Si des progrès notables sont enregistrés, des défis structurels majeurs demeurent, nécessitant une approche rigoureuse et une mobilisation collective, a constaté le ministre Aboubacar Camara et ses cadres.
𝗨𝗡 𝗣𝗟𝗔𝗡 𝗗𝗘 𝗠𝗢𝗗𝗘𝗥𝗡𝗜𝗦𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗘𝗧 𝗗𝗘 𝗦𝗘́𝗖𝗨𝗥𝗜𝗦𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗥𝗘𝗦𝗦𝗢𝗨𝗥𝗖𝗘
A N’Zérékoré, le constat sur le terrain révèle l’existence d’un réseau vétuste face à une démographie galopante. La station d’adduction d’eau potable de N’Zérékoré, bâtie en 1975 par les ingénieurs russes, demeure, cinquante ans plus tard, la seule infrastructure desservant une ville dont la population a quintuplé.
“Ce retard d’investissement est insoutenable, et nous avons l’obligation de répondre à cette urgence vitale”, a déclaré Aboubacar Camara.
Pour le chef du département de l’hydraulique, la priorité donnée aux sept capitales régionales est plus que jamais d’actualité. “En 2024, les études et le bouclage financier se poursuivent activement avec nos partenaires stratégiques, sous l’égide du Ministère du Plan et de la Coopération, qui mérite ici une reconnaissance particulière pour son engagement déterminant”, a-t-il ajouté.
Yomou et Lola : des avancées significatives, mais des ajustements nécessaires
Au cours de cette immersion, l’équipe du ministre Aboubacar Camara s’est rendue dans les villes de Yomou et de Lola. Ces deux agglomérations ont, quant à elles, bénéficié d’unités modernes d’adduction d’eau potable l’année dernière, offrant une couverture satisfaisante à date.
“Cependant, des dysfonctionnements ont été signalés, notamment en matière d’approvisionnement régulier en produits de traitement de l’eau et du renforcement des capacités techniques des exploitants. Ces aspects méritent une attention immédiate, car la pérennité des infrastructures ne dépend pas uniquement de leur mise en service, mais surtout de leur gestion efficiente sur le long terme”, a souligné Aboubacar Camara, ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des Hydrocarbures.
Beyla, Fria et Koubia : une avancée majeure en 2024
Malgré les défis énormes auxquels face le secteur, il y a quand-même une lueur d’espoir. Car avec la volonté des autorités actuelles, beaucoup d’initiatives porteuses de fruits sont en phase de se matérialiser.
Et, la bonne nouvelle réside dans la finalisation d’un accord de financement avec la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), permettant la construction de nouvelles stations d’eau potable à Beyla, Fria et Koubia dès la fin de l’année 2024. Cette avancée stratégique marque un tournant décisif dans l’accès à l’eau potable pour ces localités, selon le chef du département.
“Toutefois, la mise en place d’unités de gestion adaptées doit être accélérée, afin que dès la ratification des accords par le CNT, le déploiement opérationnel soit immédiat. L’urgence est bien réelle, en particulier pour les femmes, qui supportent le poids inacceptable de la corvée d’eau”, a indiqué le ministre Aboubacar Camara.
Guéckédou et Macenta : une réhabilitation en profondeur en partenariat avec l’AFD
Les villes de Guéckédou et Macenta bénéficient quant à elles d’un programme de réhabilitation complète, conduit en collaboration avec l’Agence Française de Développement (AFD) et l’entreprise EIFFAGE, titulaire du contrat. Les travaux ont démarré à Conakry, avec un déploiement progressif des équipements sur le terrain, qui s’étendra également à N’Zérékoré, selon le département.
𝗣𝗥𝗢𝗧𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘 𝗟𝗘𝗔𝗗𝗜𝗡𝗚 𝗗𝗘 𝗟’𝗘𝗔𝗨 : 𝗨𝗡𝗘 𝗨𝗥𝗚𝗘𝗡𝗖𝗘 𝗠𝗔𝗝𝗘𝗨𝗥𝗘
Cette visite a été l’occasion pour le département de se rendre compte du danger qui guette l’écosystème environnemental. Le ministre tire la sonnette d’alarme sur la menace environnementale qui pèse sur “nos ressources en eau.”
“Si nous ne prenons pas garde, la coupe abusive de bois, l’ensablement progressif des cours d’eau et les effets du changement climatique risquent d’hypothéquer nos projets actuels et futurs”, martèle Aboubacar Camara.
En dépit des initiatives du Ministère de l’Environnement qui mène une action essentielle dans la protection des ressources hydriques. Mais l’inaction citoyenne pourrait réduire ces efforts à néant :
“Si nous reboisons à droite, mais que l’on déboise à gauche, nous anéantissons notre propre avenir. Les collectivités et chaque citoyen doivent prendre leurs responsabilités pour préserver les bassins d’alimentation en eau. Nous devons être conscients que sans un écosystème équilibré, aucune infrastructure ne pourra garantir un accès pérenne à l’eau potable”, recommande le ministre Aboubacar Camara.
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Dans ce secteur, l’interconnexion électrique a permis des avancées considérables, mais deux défis cruciaux menacent l’équilibre du réseau. Il s’agit de :
- Le gaspillage énergétique : La consommation doit être rationalisée, car l’énergie importée coûte excessivement cher.
- La facturation au forfait : Un modèle insoutenable qui compromet la pérennité économique du secteur.
“Le compteur électrique n’est pas une simple option, c’est une nécessité vitale. Cependant, la tarification devra être ajustée progressivement, avec une segmentation sociale adaptée afin que les ménages les plus vulnérables bénéficient du soutien de l’État”, souligne le chef du département de l’énergie.
Dans le cadre du plan énergétique national, nous œuvrons pour :
- La construction de centrales solaires à Kankan afin de réduire notre dépendance énergétique et devenir un pays exportateur.
-Le micro-barrage de Loffa à Macenta et celui de Keno à Guéckédou, dont l’accord est en attente de ratification au CNT.
“Nous ne commettrons pas les erreurs du passé : donner l’électricité avant de penser à son contrôle et à sa facturation est une aberration. Les 125 localités et préfectures concernées seront électrifiées d’ici décembre 2025, mais nous devons être exigeants envers nous-mêmes”, a insisté Aboubacar Camara.
𝗨𝗡 𝗦𝗘𝗥𝗩𝗜𝗖𝗘 𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗖 𝗘𝗙𝗙𝗜𝗖𝗔𝗖𝗘 : 𝗟𝗔 𝗖𝗢𝗥𝗘𝗦𝗣𝗢𝗡𝗦𝗔𝗕𝗜𝗟𝗜𝗧𝗘́ 𝗖𝗜𝗧𝗢𝗬𝗘𝗡𝗡𝗘
Pour le ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des Hydrocarbures, un service public de qualité dépend autant de la rigueur de l’État que du comportement de chaque citoyen.
“Chaque somme versée hors circuit officiel est un manque à gagner collectif. Chaque acte d’incivisme, chaque abus fragilise l’édifice du bien commun. L’exigence de transparence et d’efficacité doit être réciproque : réclamer un État juste implique d’être un citoyen exemplaire”, souligne le ministre de l’énergie.
Avant de clore le chapitre de la région administrative de Nzérékoré au compte de l’immersion, le ministre Aboubacar Camara a exprimé sa reconnaissance profonde aux populations de N’Zérékoré, Yomou, Lola, Beyla, Guéckédou et Macenta, aux autorités locales, aux partenaires techniques et financiers, ainsi qu’à toutes les forces vives mobilisées pour une Guinée forte, autonome et durable.
La prochaine étape de cette immersion gouvernementale pourrait conduire l’équipe de Amadou Oury Bah dans la région de Faranah, Kankan et autres.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 11 février 2025 07:26Nous vous proposons aussi
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étiquettes: Eau, Electricité, Energie