Hôpital de Faranah-Un enfant meurt par négligence des médecins : « On a réclamé 1.500.000 gnf à sa maman pour l’opérer… »

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FARANAH-Admis aux urgences de l’hôpital régional de Faranah, un enfant âgé d'une dizaine d'années est décédé, faute d’assistance. Mamady OULARE souffrait d'une hernie. Mais les médecins auraient réclamé la somme  de 1 500. 000 GNF pour l'opérer. Une somme que la maman du garçon n'avait pas. Elle n'avait que 600.000 GNF, jugés insuffisants par l'équipe médicale trouvée sur place. Interrogée, Mme Doussou Camara, explique son enfant a été abandonné par les médecins de l’hôpital régional de Faranah.

« Tout a débuté vers minuit. L'enfant Mamady OULARE, a commencé à se plaindre de douleur. Il m'a réveillé, j'ai eu des inquiétudes. Je suis allée réveiller son frère pour qu'il m'aide à l'évacuer à l'hôpital sur sa moto. Pendant ce temps, l'enfant criait : je vais mourir si vous ne m'aidez pas.  Arrivée, à l'hôpital, on n'a trouvé personne dehors. Moi-même j'ai tapé une porte qui était fermée, une femme est sortie, je lui ai dit de m'aider à traiter mon enfant qui est souffrant. Son ventre était gonflé. Elle a répondu que vous avez gardé longtemps l'enfant à la maison avant de l'envoyer. J'ai répondu que les douleurs ont commencé à 00h. Elle me dit : combien avez-vous apporté ? Je lui ai dit que n'avais rien sur moi, mais de s'occuper d'abord de l'enfant, après on va trouver l'argent.

Aussitôt, j'ai appelé le père de l'enfant à Siguiri qui a fait un dépôt de 300 000 Gnf par orange money. J'ai fait le retrait, je lui ai remis l'argent. Elle a appelé un médecin du nom de Docteur NEMA  qui est venu demander de payer 50. 000 GNF pour mettre l'enfant sous perfusion. J'ai payé ce montant. L'enfant disait qu'il a un problème d'hernie qu'un sérum ne peut pas le soulager. Il répétait : si vous ne m'aidez pas je vais mourir. Ils ont crié sur lui. Ils m'ont ensuite demandé de payer 80 000GNF pour prendre son sang. J'ai payé ça aussi. Mais l'enfant ne pouvait plus uriner. Ils ont encore demandé de payer 50 000fg pour mettre le caoutchouc. J'ai payé.

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Un autre a demandé à ce que l'enfant subisse une intervention chirurgicale. Ils se sont réunis dans leur bureau, après ils sont revenus en nous demandant de trouver 1.500 000 GNF pour que l'enfant soit opéré. On a mobilisé 600 000GNF qu'on leur a remis pour acheter les médicaments. Ensuite, ils ont prescrit un autre produit en disant tant qu'on ne le trouve, l'enfant ne sera pas opéré. Il n'y a pas une pharmacie en ville où je n'ai pas mis pieds. En vain. Finalement, j'ai trouvé une pharmacie vers Café Sankaran, j'ai tendu l'ordonnance au Pharmacien qui a remué sa tête, il m'a remis l'ordonnance. J'ai quitté. Quand j'ai fait deux pas en sortant, il m'a rappelé pour me donner le produit cadeau. J'ai couru vers l'hôpital.

A mon arrivée, j'ai trouvé que le médecin qui devait opérer l'enfant était déjà reparti à la maison, en disant qu'il reviendra après. Pendant ce temps l'enfant était sur le point de rendre l'âme. J'ai commencé à pleurer. Les médecins qui  étaient là-bas m'ont dit : nous, on ne peut rien. Je leur ai dit que si l'enfant meurt, ils en seront tenus responsables. Ils m'ont répondu : tant pis, si  vous savez que vous n'avez pas d'argents, ne venez pas nous embêter ici.  Finalement, l'enfant a rendu l'âme", explique dame Doussou Camara, sous le choc.

Cette négligence des médecins a irrité la colère de certains jeunes du quartier Abattoir 1 qui  ont voulu faire une marche pour protester contre la mort de l'enfant. Mais le maire de la commune urbaine de Faranah est intervenu pour les calmer et a convoqué une réunion d'urgence.

"La femme a dit qu'elle a payé 600 000 FG. Or, la pharmacienne affirme qu'elle n'as reçu que 200 000 GNF. Rien n'est clair. Ce sont les enquêtes qui vont déterminer qui a fait quoi. Mais de nouvelles dispositions seront prises", explique le MAIRE de la commune urbaine de Faranah Oumar Camara.

Interrogé, le Directeur Général de l'Hôpital s'est confondu en excuses auprès de la famille du défunt. Il a promis de s'impliquer pour mettre fin à ces pratiques.

"Je suis triste d'apprendre cette nouvelle. Je jure je suis à jeûn comme ça, je présente toutes mes excuses à la famille, ce n'est pas de notre souhait que des choses pareilles se passent à l'hôpital. L'hôpital est construit pour traiter les patients. Mais si l'argent préoccupe les médecins plus que la vie humaine, ça fait peur. J'étais au bureau lorsque le maire m'a appelé. Beaucoup de choses se passent sans que je ne sois au courant, c'est vrai. Mais s'il plait à dieu je mettrais fin à ces pratiques parce que nous sommes des hommes assermentés", a-t-il expliqué.

Alpha Amadou Barry

Correspondant régional d'Africaguinee.com

Basé à Faranah

Créé le 17 mai 2021 15:27

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