Hausse des salaires des fonctionnaires : Le Gouvernement « fléchit » mais…
CONAKRY-En Guinée, les négociations entre le gouvernement, le patronat et le mouvement syndical se poursuit. Les pourparlers entre les différents protagonistes s’accentuent autour de la revalorisation de la valeur monétaire du point d’indice et des pensions.
Lors de la dernière séance de discussion, une « petite avancée » a été enregistrée des deux côtés, mais la ligne de démarcation est encore abyssale. Le mouvement syndical exige plus encore. Explications avec Aboubacar Soumah, membre du pool de négociations du côté des syndicalistes.
« Les lignes ont un peu bougé puisque nous étions à 12% et hier le gouvernement est passé à 15%, nous aussi on a descendu notre barre à 93%. C’est sur ça qu’on s’est quitté », a révélé Aboubacar Soumah, membre du pool des négociateurs côté syndicat.
Selon le secrétaire général du SLECG, les émissaires du gouvernement aux négociations ont été invités à aller à mieux se pourvoir encore et venir leur faire une bonne proposition.
« Nous attendons une offre beaucoup plus importante pour que nous pussions faire bouger les lignes sinon on n’est pas prêts à lâcher. On a dit 93%, on est à ce niveau. Tant que le gouvernement ne lâche pas on n’est pas prêts à bouger. Il faudrait qu’on arrive à un seuil quand-même acceptable pour que nous pussions évoluer. C’est le point nodal de notre plateforme revendicative. Si cela est satisfait, on passera à d’autres points sans quoi, on ne bougera pas », a expliqué Aboubacar Soumah.
Pour le leader du SLECG, les travailleurs aussi sont dans l’esprit de la refondation comme prônée par le CNRD et son gouvernement.
« C’est eux qui ont annoncé la refondation, il faudrait qu’on aille en profondeur. Depuis 1958 jusqu’à nos jours, les salaires sont nettement insuffisants, on ne peut même pas nous comparer aux autres travailleurs de la sous-région. Or au point de vue rendement dans le travail, on nous met toujours sur le même pied d’égalité mais quand on réclame le même salaire, ils disent qu’on n’a pas les mêmes réalités économiques.
Qu’est-ce qui différencie notre pays et ses pays limitrophes ? Quel développement ont-ils atteint qu’on n’en a pas ? Quelles richesses en ont-ils qu’on n’en a pas ici, en Guinée ? C’est pourquoi nous, nous estimons que c’est un refus et un manque de volonté de la part des différents régimes qui se sont succédé en Guinée. Cette fois-ci, comme nous sommes dans le cadre de la refondation et la rectification institutionnelle, nous exigeons que cela se concrétise par la refondation des salaires. C’est un impératif», a indiqué le syndicaliste.
Aboubacar Soumah prévient que toutes les cartes sont sur la table au cas où le gouvernement n’accéderait pas à ce point ‘’ nodal’’ de leur plateforme revendicative.
« Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Cette fois-ci on ne badinera pas, si ce n’est pas fait, on se retrouvera et prendra la décision qui s’impose. Je ne souhaite qu’on n’en arrive pas là-bas parce que contrairement au régime Alpha Condé (qui menaçait et n’aimait pas le dialogue), eux, ils acceptent le dialogue et on est en train de discuter », a expliqué le leader du SLECG.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 24 septembre 2023 08:53