Guinée : vers l’amélioration de l’efficacité et de la transparence du système de passation des marchés publics

CONAKRY- L’atelier d’évaluation du système de passation des marchés publics en Guinée suivant la méthodologie MAPS 2, a pris fin ce mercredi 16 avril 2025 à Conakry. La rencontre est une initiative conjointe du groupe de la Banque mondiale et du ministère de l’Economie et des Finances, à travers le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale 2 (PAGL 2). Elle a mobilisé pendant trois jours plusieurs acteurs sectoriels, pour partager des expériences sur l’amélioration de l’efficacité, de la transparence et de la crédibilité du système de passation des marchés publics en Guinée.

Durant ces trois jours, des groupes de travail interactifs ont eu à travailler de concert  avec l’implication des institutions chargées des marchés publics en Guinée et la participation des autorités contractantes, des membres de la société civile et ceux du secteur privé.

Selon M. Abdoulaye Keita, coordinateur du programme ‘’marchés publics’’ pour la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin, le but de cet exercice est d’autant plus important qu’il s’agit de faire un diagnostic du système des marchés publics conformément à la méthodologie MAPS II en permettant, selon les différents piliers, d’identifier les points forts, mais surtout les éléments d’amélioration pour les porter au niveau des meilleurs standards internationaux.

Il y a un travail préalable qui a été fait par l’équipe de consultants mobilisés par la Banque mondiale et qui nous a permis d’avoir un rapport provisoire, lequel nous a servi de document de travail. Les différentes équipes qui ont travaillé sur les piliers, en atelier parallèle, ont pu réfléchir sur les indicateurs, les indicateurs subsidiaires et également les critères d’évaluation. Et cela a permis de confronter le constat qui a été fait à travers une revue documentaire par l’équipe d’évaluation mobilisée par la Banque mondiale. Donc, de faire une confrontation de ces constats-là avec le vécu des acteurs au quotidien ici en Guinée.

Cet exercice nous permettra de compléter ce qui a déjà été relevé par le groupe d’experts, de l’amender, de l’enrichir et également d’aborder les indicateurs et indicateurs subsidiaires qui n’ont pas encore pu faire l’objet d’une réflexion approfondie. Donc, cette contribution à notre sens est très importante et elle se poursuivra parce que malheureusement ces trois jours d’atelier ne nous ont pas permis, sur tous les piliers, de couvrir l’ensemble des indicateurs et sous-indicateurs », a expliqué M. Abdoulaye Keita.

Il y a un travail qui reste à faire, a-t-il ajouté. « Nous allons nous organiser pour trouver les moyens de finaliser ce travail de réflexion, de sorte que dans les semaines à venir on puisse disposer d’une première version intérimaire du rapport. Et cette version intérimaire sera diffusée auprès de différents acteurs ici en Guinée et cela nous permettra également de recueillir leur avis par rapport à ce premier diagnostic. Et pour la suite, comme nous l’avons indiqué dans le calendrier d’évaluation du système guinéen, nous aurons d’autres étapes. Notamment la finalisation du rapport, sa validation et puis sa diffusion.

Globalement on s’inscrit sur un horizon qui devrait nous porter jusqu’au mois de septembre. Et on espère, si tout se passe bien selon nos prévisions, on devrait arriver vers la fin du mois de septembre avec une version définitive du rapport qui aura été largement diffusée, partagée et validée par les parties prenantes« , a ajouté Abdoulaye Keita.

Pour Gueladjo Diallo, responsable de la passation des marchés à l’administration et contrôle des grands projets, cette évaluation consiste à regarder les différents enjeux qu’ils ont aujourd’hui dans la passation des marchés publics, savoir les dispositions à revoir et amender pour performer le système.

« Les sujets abordés aujourd’hui nous ont permis de nous exprimer. Pour avoir été les différents acteurs de cette commande, depuis cette réforme de 2018 à nos jours, on a pu quand même ressortir certains manquements ou certaines difficultés que nous avons dans le cadre de la mise en œuvre du code des marchés publics pour faire des propositions après et des recommandations à travers un plan d’action aux différentes autorités. Les recommandations seront compilées dans un fichier qui sera transmis par la Banque Mondiale, au niveau des autorités, au niveau peut-être aussi du comité de pilotage de la réforme qui va voir les dispositions à amender et proposer cette réforme aux autorités. Ce sont des dispositions qui, pour moi, doivent être revues le plus tôt que possible pour nous permettre de performer notre système de prestation des marchés publics« , a-t-elle exprimé.

A l’issue des trois jours de travaux, de fortes recommandations ont été faites au terme de cette rencontre. Le président de l’association guinéenne pour la transparence revient sur leur quintessence.

« L’une des recommandations phares que je voudrais donner en tant qu’acteur de la société civile, c’est surtout l’implication de la société civile dans un certain nombre de phases du processus de passation des marchés publics. Si la société civile ne peut pas intervenir dans toutes les phases, il faut reconnaître qu’elle aura bien sa place dans la phase de la planification et de la consultation. Le rôle qui lui est dévolu pour remplacer les citoyens, les communautés auprès de l’Etat, donc au niveau de cette consultation, il a été demandé d’accepter que la société civile puisse être partie prenante.

De l’autre côté, c’est au niveau du suivi et de l’exécution de ces mêmes projets parce que si un projet est en train d’être exécuté sur le terrain, il faut qu’il y ait un regard extérieur pour juger de la qualité du travail qui est en train d’être mené. Les recommandations formulées à ce niveau, c’est de faire de telle sorte que les dispositions juridiques et réglementaires prennent en compte d’abord l’implication et la participation des acteurs de la société civile (…).

L’autre recommandation, c’est la création et l’opérationnalisation du journal d’appel d’offres et du journal d’attribution des marchés publics. C’est un journal qui existait par le passé. A cause des difficultés financières, il y a eu une concession entre les marchés publics et d’autres journaux de la place, d’autres presses de la place. Mais aujourd’hui, nous avons recommandé que ce rôle soit dévolu exclusivement à l’ARMP et à la direction générale du contrôle des marchés publics pour que ce journal puisse être vraiment opérationnel. Autre recommandation, c’est que les activités qui sont en train d’être menées, parfois il y a un constat amer qui est là, il n’y a pas un mécanisme d’audit interne au niveau des différentes autorités contractantes dans le département ministériel, pour évaluer le processus avant qu’on ne commence le processus d’évaluation des marchés« , a expliqué Oumar Kana Diallo, président de l’association guinéenne pour la transparence.

La Cour des Comptes, institution supérieure de contrôle des finances publiques, a pris part à cet atelier visant à renforcer l’efficacité, la redevabilité dans les procédures de passation des marchés publics. Le président de la chambre des comptes de l’État, et président par intérim de la Cour des comptes a apprécié cet exercice.

« Il est question d’évaluer notre système de passation des marchés, à la lumière des standards internationaux, afin d’identifier les bonnes pratiques et les lacunes à améliorer. Nous apprécions cet atelier parce qu’il y a des recommandations fortes qui ont été prises. Parmi ces recommandations, il a été question de renforcer la capacité des parties prenantes dans toute la procédure de passation des marchés, en passant par l’organe de passation, de contrôle et de régulation. Il a été question de transformer l’autorité de régulation des marchés publics, en autorité de la commande publique, parce qu’elle s’intéresse non seulement aux marchés publics, mais aussi au partenariat public-privé« , a renchéri M. Amadou Yero Bah.

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le 17 avril 2025 07:09

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