Guinée : Vers la reprise des manifestations de rue ?
CONAKRY- Face à la crispation politique caractérisée par le blocage du dialogue en Guinée, l’opposition n’exclue pas de reprendre les manifestations de rues. Cette éventualité serait consécutive au « refus » du camp présidentiel et du Pouvoir en place d’accepter la solution de sortie qu’elle a proposée, a appris Africaguinee.com.
L’opposition soupçonne le régime du président Alpha Condé de jouer la montre en vue de la mettre devant le fait accompli. Le dialogue politique au terme duquel, une solution consensuelle devrait être trouvée avant le scrutin du 11 octobre est au point-mort. Et, l’opposition qui agite l’arme de la rue, affiche son pessimisme quant à une issue favorable du dialogue enclenché depuis le 18 juin dernier.
« L’opposition va se retrouver. Elle a l’obligation de n’avoir plus d’autres choix que de recommencer encore des manifestations avec leur coût politique et leur coût humain », a déclaré le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, au cours d’un entretien avec notre rédaction.
« Coût humain et politique ? » L’opposant semble avoir raison de le mentionner puisqu’ en Guinée, les manifestations politiques ont la triste réputation d’être violente. Entre avril et mai dernier, au moins cinq personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessés au cours des manifestations appelées par l’opposition.
Au moment où l’opposition agite de nouveau l’arme de la rue, le président Alpha Condé et son Gouvernement multiplient les prises de contacts avec les populations à la base en province. Si officiellement, on parle de sensibilisation sur le virus Ebola, l’opposition voit plutôt une campagne électorale déguisée avant la lettre. Aboubacar Sylla s’insurge contre l’abandon par les cadres de l’administration de leur poste pour battre campagne pour le RPG-arc-en-ciel.
« Le Gouvernement est en campagne depuis plus de deux mois. Ils ont tous déserté les bureaux et les fonctions pour lesquelles ils ont été désignés, pour faire la campagne électorale. Ils sont tous mués à l’actif du RPG au lieu de conduire les affaires de l’Etat », condamne le leader de l’UFC.
Lorsqu’il y a une confusion de rôle, lorsque l’Etat se confond à un parti politique, c’est la Guinée qui est perdante, fait remarquer le député. Pourtant, soutient-il, la constitution consacre la séparation du politique de l’Etat. Le service public n’est pas dépendant des obédiences politiques, observe Aboubacar Sylla.
« Lors qu’on fait la confusion on revient au parti-Etat. C’est les militants, les activistes du parti au pouvoir qui sont nommés aux postes de l’Etat. Y compris les postes les plus techniques. Tous les décrets qu’on entend c’est systématiquement des gens du RPG qui sont nommés à tous les postes. Comme vous le savez, les partis sont d’essence communautaire ici. Finalement ça pose un problème de cohésion social parce que c’est un problème de communautés qui va se poser », a alerté le porte-parole de l’opposition.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 655 31 11 12
Créé le 21 juillet 2015 20:57Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Politique