Guinée : regain de tension à la veille de l’ouverture des classes…

NZEREKORE-La tension monte à la veille de la rentrée des classes en Guinée. Mécontents du non-paiement de leurs arriérés de salaires, les enseignants contractuels qui ruminent leur colère depuis des mois commencent à se faire entendre. (Guillaume Hawing, ministre de l’Education, en photo de Une)
Ce lundi 18 septembre 2023, certains d’entre eux ont quitté le stade des menaces et ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Une façon pour eux d’interpeller les autorités de la transition.
Dans la ville de Nzérékoré, principale agglomération de la région forestière, ces enseignants se sont mobilisés dans les rues de la commune urbaine pour réclamer douze (12) mois d’arriérés de prime d’incitation et les 9 mois de salaire que l’état guinéen leur doit.
Ces enseignants protestataires ont pris d’assaut les locaux de la direction préfectorale de l’éducation de Nzérékoré.
Après plus de 5 ans de service sans être engagés à la fonction publique, ces mères et pères de famille se sont donnés rendez-vous à l’école primaire de Mohomou avant de rallier la DPE, puis la mairie en passant par la préfecture. Ils scandaient tous « Pas d’argent, pas de rentrée » ; « abas la corruption » ; « abas le clientélisme » ; « abas toutes formes d’intimidation ».
« C’est pour exiger à la représentation locale de l’État à Nzérékoré de payer nos 9 mois de salaire et nos 12 mois d’arriérés de prime d’incitation. Si ces conditions citées ci-haut ne sont pas remplies, nous allons user de toutes nos forces pour empêcher la rentrée des classes ici à Nzérékoré », a lancé Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels à Nzérékoré.
Alors que le Gouvernement et le Syndicat vient de trouver un accord sur l’organisation d’un concours pour faire intégrer ces enseignants à la fonction publique, ces contractuels rejettent cet accord.
‘’Nous ne voulons plus passer le concours. Parce que ces enseignants contractuels que vous voyez derrière moi, ce sont des enseignants qui ont passé plus de 5 ans en situation de classe. Et la loi est très claire là-dessus. 6 mois pour une période d’essai. Si durant les 6 mois, le candidat ne porte pas satisfaction, vous avez le plein droit de vous débarrasser de lui. Mais ils nous ont engagé au-delà de 5 ans. Ils ne peuvent pas nous dire que nous ne sommes pas de bon produit. En ce moment, nous considérons cela comme étant des deals entres des représentants de l’État à tous les niveaux.
Nous constatons un manque de volonté de la part de l’Etat qui continue de nous baratiner. Cette situation a trop duré. En 2018, ils nous ont utilisé et nous ont jeté encore à la poubelle. A l’ouverture 2022, nous avons été rappelés et lorsque nous nous, sommes présentés, ils ont présenté un contrat qui a été dûment signé par l’autorité. Donc, aujourd’hui, nous avons toutes les raisons sur l’autorité et nous avons tous les documents légaux qui attestent qu’ils nous sont redevables’’, énumère Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels à Nzérékoré.
Les responsables de la direction préfectorale de l’éducation de Nzérékoré ont promis à ces enseignants contractuels qu’ils entreront en possession de leur salaires et primes avant la prochaine rentrée scolaire, prévue le 03 octobre prochain.
A Kankan, capitale de la Haute Guinée, des manifestations similaires ont été organisées ce lundi 18 septembre par des enseignants contractuels tandis qu’à Conakry, la capitale c’est un sit-in qui avait été annoncé.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Créé le 18 septembre 2023 13:08Nous vous proposons aussi
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