Guinée : Pourquoi le prix des œufs a augmenté sur le marché ?

Un fermier avicole arrêté devant sa ferme

CONAKRY-En Guinée, un œuf est vendu actuellement à 3 000 francs guinéens sur le marché. Une hausse record jusque-là jamais atteint. Le sujet est presque sur toutes les lèvres. Qu’est-ce qui explique cette hausse exponentielle des œufs sur le marché ? Africaguinee.com a enquêté auprès des spécialistes.


Aujourd’hui, sur le marché guinéen, on a l’impression que les poules pondent des œufs d’or. Tellement que leur prix coûte cher. Dans l’art culinaire, l’œuf entre dans la composition de nombreux plats. C’est ingrédient incontournable. D’où la grosse inquiétude qui entoure la flambée des prix. Pour bien cerner l’origine de cette inflation, il faut revenir des mois en arrière.

En Guinée, 111 fermiers ont été victimes d’une épidémie de grippe aviaire dans les zones de Coyah et Maférinyah, en Basse Guinée, en 2022. Jusque-là, le gouvernement n’a pas annoncé la fin de cette épidémie qui a favorisé l’abattage de plus de 400 mille volailles, dont une bonne partie pour pouvoir circonscrire la maladie. Selon le vice-président de l’association nationale des producteurs de viandes de volailles, l’origine de la crise actuelle vient en partie de là. Mais il n’y a pas que là. Cette inflation a aussi été favorisée par la crise internationale liée à la matière première, par exemple le maïs, du soja dont l’Ukraine est l’un des plus grands producteurs.

« Il y a également plusieurs autres substances. Et tout ceci fait partie de l’aliment de la volaille. Nous nous ravitaillons auprès de l’Ukraine, pays qui est plus proche de l’Afrique… mais qui est en guerre depuis près d’un an », a expliqué Alhousseiny Diallo, vice-président de l’association nationale des producteurs de viandes de volailles. L’importation anarchique des œufs a aussi freiné les activités des producteurs locaux.

« Quand votre source de revenus vient d’un alvéole qui vous coûte jusqu’à 37 mille, et que les importateurs viennent vendre les œufs à 32 mille, ce n’est pas tenable. Mais les œufs qu’ils envoient sont de petits calibres. Plus la poule continue à pondre, plus les œufs deviennent grands. Mais au départ (premier et deuxième mois, vous allez voir que les œufs sont petits et ils n’arrivent pas aux calibres fixés sur le marché européen. C’est qu’on envoie pour écouler en Afrique à moins chers », a expliqué l’interlocuteur d’Africaguinee.com.

Mais de nos jours, le secteur est en phase de refondation, a rassuré Alhousseny : « Pour preuve, nous les aviculteurs, n’avions pas eu ce privilège au niveau du gouvernement précédent. Avec le gouvernement en place, tout va bien. On a sollicité une rencontre avec le premier ministre. Il nous a bien reçu avant la crise des œufs. Il nous a demandé ce qu’il faut faire pour refonder le secteur avicole. On lui a fait des propositions. Une semaine après, il a convoqué les ministres en charge du budget, du commerce et de l’industrie et des PME, de l’agriculture et de l’élevage, et la douane, pour cette mission sur laquelle on est en train de travailler. Nous savons que le ministre Mamadou Nagnalen Barry (chef de département de l’agriculture, NDLR), a la volonté d’aider le secteur et il est à notre écoute. Pour preuve, l’aviculture n’était pas représentée dans certaines structures. Aujourd’hui nous avons la vice-présidence au niveau de la chambre nationale de l’agriculture et de l’élevage. Au niveau de la confédération aussi, c’est un aviculteur… C’est encourageant », a expliqué cet aviculteur connu sous le sobriquet Salanbandè.

Des détaillants trop mercantiles ?

« Nous avons des soucis quelque part aussi. A la ferme, nous pouvons vendre un œuf à 1.200 francs. Si nous estimons que l’alvéole est à 40 mille. Le détaillant lui, en profite pour vendre ledit alvéole jusqu’à 60 mille. C’est sur le marché où l’on vend à un prix trop élevé. Néanmoins, on est en train de rétablir les choses. Parce que la commission est en train de travailler. Le premier ministre nous a donné un temps pour faire un rapport final lié la situation », a témoigné le vice-président de l’association nationale des producteurs de viandes de volailles

L’aviculture est l’un des secteurs pourvoyeurs d’emplois. En Côte d’Ivoire par exemple, elle a créé plus de 40 mille emplois alors qu’au Sénégal, on dénombre plus de 50 mille emplois. En Guinée, les dernières statistiques de la douane indiquent d’abord que le pays importe plus de 61 000 tonnes de poulets de tout genre. En terme d’emploi, le secteur génère 1000. Des spécialistes estiment que si le pays produisait localement, il pouvait générer plus de 50 mille emplois au niveau de l’agriculture et plus de 60 mille emplois au niveau de l’aviculture. Car 60% des aliments de la volaille viennent du maïs.

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com

Créé le 2 février 2023 18:04

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