Guinée : Ouverture à Conakry des travaux de l’atelier régional sur le déploiement du nouveau modèle de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE)

Des ministres en charge de l’éducation de la République Centrafrique, du Mali et leurs délégations respectives sont à Conakry pour participer pendant quatre jours, aux travaux sur la compréhension et le déploiement du nouveau modèle de financement du Partenariat mondial pour l’Education (GPE). Le lancement des activités de cette grande rencontre a été faite par le Ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi ce mardi 2 mai 2023. C’était dans un complexe hôtelier de la capitale en présence des deux autres Ministres guinéens en charge de l’éducation ainsi que des partenaires techniques et financiers dont l’UNICEF, chef de file des partenaires techniques et financiers de l’éducation en Guinée.

Cette rencontre régionale se déroule avec la facilitation du GPE, qui a pour rôle d’aider les 3 pays réunis à transformer leurs systèmes éducatifs respectifs sur la base des documents, données et preuves nationaux existants. Cette transformation permettra d’atteindre les objectifs de l’ODD4 et d’assurer que les engagements qui ont été pris par les différents Gouvernements à New York lors du sommet mondial pour la transformation de l’éducation, soient honorés. La Guinée, le Mali et la RCA sontdes pays qui bénéficient de l’appui du GPE.

« Comment est-ce qu’on les appuie ? On a annoncé de nouvelles allocations de financements qui vont permettre aux trois pays, mais aussi aux autres pays qui sont membres du partenariat de réussir à transformer l’éducation. Ceci est un premier appui. Un autre appui le plus important, c’est le partenariat lui-même. On essaye aussi de dynamiser les partenaires pour les aider pour qu’il y ait un alignement sur les priorités des pays. Ceci est la dynamique partenariale. Et on va s’appuyer beaucoup, sous l’agence des coordinations, sur les partenaires techniques et financiers pour aider les gouvernements à réussir. On mobilise donc les partenaires autour de la réforme. On va utiliser ce qu’on appelle un pacte de partenariat. Ce sera un pacte qui va essayer de responsabiliser tous les acteurs autour de la priorité du gouvernement pour qu’on puisse aider cette fois à transformer l’éducation, à faire un saut qualitatif, mais qu’on ne reste toujours pas dans la même situation », a expliqué Tahinaharinoro Razafindramary, responsable régionale pour l’Afrique francophone au niveau du Secrétariat du Partenariat mondial pour l’Education (GPE).

Plus de 85 % des enfants scolarisés dans les écoles de la région ne peuvent pas lire et comprendre un passage adapté à leur âge à la fin du primaire, selon le Représentant de l’UNICEF en Guinée. Il estime aussi que les enfants vulnérables, les filles en particulier, sont les plus affectés. Il s’agit donc d’une crise des apprentissages, mais aussi d’équité, qui menacent les efforts déployés pour développer le capital humain et la prospérité afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable, et particulièrement l’ODD 4 qui concerne l’accès à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, pour tous, et promeut les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

« Plusieurs facteurs participent à l’accentuation de cette crise et à l’affaiblissement des systèmes éducatifs comme les effets de la pandémie de la COVID-19, l’obsolescence de certains programmes scolaires, un corps enseignant parfois peu motivé et insuffisamment encadré ainsi que l’inégalité dans les accès et usage des Technologies de l’Information et de la Communication. La crise mondiale des apprentissages est dévastatrice pour l’avenir des enfants et des jeunes du monde entier. Pour faire face à celle-ci, le Secrétaire général des Nations unies a convoqué un sommet pour la transformation de l’éducation en 2022 visant à placer le secteur de l’éducation comme prioritaire dans l’agenda politique mondial et à favoriser l’action, l’ambition, la solidarité et les solutions nécessaires pour compenser les pertes d’apprentissage, ainsi que pour semer les graines de la transformation de l’éducation dans un monde en rapide évolution.

Je tiens à rappeler que les Gouvernements de la République de Guinée, du Mali et de la République centrafricaine ici présents se sont engagés lors de ce sommet, cela démontre donc d’une réelle motivation et d’une forte implication pour transformer les systèmes éducatifs dans notre région. Je voudrais aussi réitérer l’engagement de l’UNICEF et des Partenaires Techniques et Financiers du système éducatif guinéen à accompagner le Gouvernement de la Guinée et les participants à cet atelier dans leur vision et leur effort pour bâtir un monde où tous les enfants ont la possibilité de réaliser leur plein potentiel grâce à une éducation de qualité, égalitaire et inclusive », indique monsieur Félix Ackebo, Représentant de l’UNICEF en Guinée.

Lors de cet atelier, des discussions et échanges porteront sur le nouveau mécanisme et aussi les points prioritaires par pays, notamment sur chacune des réformes essentielles que chaque pays devrait apporter au niveau du système éducatif.

Pour le ministre guinéen de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, ce nouveau modèle de financement ne vient pas perturber les planifications nationales existantes, mais au contraire les renforcer. C’est pour cela, indique Alpha Bacar Barry, il y a une mobilisation à la fois des partenaires techniques et financiers, mais aussi la mobilisation de l’ensemble des ministres en charge de l’éducation de la République de Guinée.

« Les ministres Centrafricain, guinéen et malien, vont ensemble échanger. Je pense que ces rencontres même informelles ou formelles vont permettre d’esquisser des solutions endogènes qui peuvent nous permettre en tant que pays africains de regarder nos solutions nous-mêmes. Et puis la participation des partenaires techniques et financiers viendra pour faciliter la mise en œuvre de ces solutions identifiées », dira Alpha Bacar Barry.

Cette initiative qui se veut un espace d’échanges pour une compréhension collective du nouveau modèle du GPE 2025 dans les trois pays confrontés à des défis similaires en vue de définir des orientations claires devant permettre à chacun des trois pays de se pencher sur ses réformes prioritaires va apporter des changements notables dans le système éducatif des trois pays. Le ministre centrafricain de l’éducation a nourri l’espoir que les échanges de ce genre vont être perpétués pour le bien-être du système éducatif de ces pays, a dit M. Aboubacar.