Guinée: Me Dinah Sampil « bat en brèche » les accusations portées contre Zenab Dramé

CONAKRY- L'avocat de la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle a "battu en brèche" les accusations portées contre sa cliente. Maitre Dinah Sampil qui a animé une conférence de presse ce mardi 8 décembre 2020, a indiqué que madame Zénab Dramé, accusée par des médias d'avoir détourné plus de 200 milliards Gnf, ne se reproche de rien.
« Elle est indexée comme celle qui a puisé dans les caisses de l’Etat plus de 200 milliards Gnf. Cette révélation avait été faite pour la première fois le 30 novembre 2020 par Guineenews, relayé par Guinee7 et inquisiteur. Ce qui est constant ce que ces journalistes font des affirmations parce qu’ils parlent de plus de 200 milliards Gnf détournés. La première remarque ce que le montant n’est pas précisé. Or, quelqu’un qui a procédé à un constat ne peut pas se tromper sur la description de ce qu’il a constaté. Il s’agit quand même des deniers publics qui font l’objet d’une organisation et d’un fonctionnement précis de sorte que le décaissement d’un quelconque montant des caisses de l'Etat ne peut pas se faire sans trace. Jusque-là, nous osons croire aux révélations, mais nous avons finalement trouvé que ce qui a été livré ne constitue que des simples affirmations sans aucune preuve.
Or, en matière des finances, forcément l’acte par lequel ce procédé a été accompli devrait accompagner les révélations. On dit que le président Alpha Condé est en colère. Ça également, il n’y a aucune preuve parce que depuis que cette révélation a été faite, un chef de l’État conscient de ce que l’on dit serait vrai ne peut pas rester tout ce temps sans réagir. On dit aussi que c’est suite au travail abattu par une commission d’enquête créée au niveau de la Présidence de la République, mais nous avons constaté qu’il n’a jamais été question d’une quelconque commission d’enquête au niveau de la Présidence. Pour tenter de démontrer l’existence d’un détournement, on s’est référé au fonds débloqués par l’Agence française de développement qui d’ailleurs a vite fait de démentir de n’avoir donné aucun franc en direction de la Guinée qui serait détourné par qui que ce soit. Bien évidemment, on ne peut pas détourner ce qui n’existe pas. Sur ce plan, nous attendons de nous voir opposer de preuves concrètes de manière à asseoir notre culpabilité », a expliqué Me Dinah Sampil.
Poursuivant, l’avocat a indiqué que, selon les révélations des journalistes, le montant ne relève pas uniquement du budget du département ministériel dirigé par Mme Zenab Dramé et que c’est depuis qu'elle était DAF au ministère de l’Agriculture, de la Santé et en tant que ministre de l’Enseignement technique.
«Les bons esprits comprennent donc que ce qui serait les 200 milliards ne procèdent pas d’un seul geste. Donc, l'on s’interroge sur quelle base ce montant a été déterminé et qu’est-ce qui pouvait le prouver. Puisque le gouvernement qui en serait la victime si le fait était établi, a déjà démenti l’information en disant qu’aucun franc n’aurait été détourné. Mais les auteurs des révélations continuent à affirmer que c’est par solidarité gouvernementale qu’on veut passer sous silence un acte aussi répréhensible. Je ne sais pas par quel miracle les auteurs de ces articles sont dans les secrets de l’État jusqu’à comprendre que l’intention du gouvernement c’est de couvrir une malversation. Cela me paraît dangereux. Le citoyen ordinaire qu’il soit même journaliste a le devoir de ne pas mettre en doute la position d’une institution de la République en l’occurrence la Présidence. Qu’on est des éléments pour confondre, je n'en ai rien contre, mais qu’on ne prenne pas le risque de faire des affirmations dont on n’a pas les preuves », a-t-il indiqué.
Parlant de la procédure pour diffamation engagée contre les 3 journalistes, l’ancien bâtonnier a fait savoir que sa cliente entend « se laver de l’affront » dont elle serait victime.
«Madame la ministre estime qu'il ne faut pas laisser trop durer cet état de fait qui porte ombrage à son image, sa dignité, sa moralité, sa personne et à sa fonction en tant que chef d’un département ministériel. Parce que les esprits auraient vite fait de se refermer sur cette information si un deuxième son de cloche ne venait pas pour battre en brèche des affirmations qu’on ne tienne de nulle part. Madame la ministre ne se reproche de rien su tout. Son silence n’était qu'humain parce qu'elle pensait qu’avec l’exigence des preuves que réclame l’opinion dans son entièreté aurait amené les auteurs des articles à prendre conscience pour faire amende honorable. Mais puisqu’ils persistent dans leurs affirmations, alors que la ministre ne se reproche de rien, il était donc normal qu’elle informe l’opinion nationale sur le contraire de ce qui s’affirme jusque-là et en même temps dire qu’elle n’en restera pas les bras croisés. Elle, au moins, va entreprendre une action en justice pour se faire laver de l’affront qu’on porte sur elle », a-t-il indiqué.
Une action judiciaire a été engagée le 30 novembre 2020 par une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Le procès s’ouvre donc le 15 décembre pour la comparution de Moussa Moise Sylla de Inquisiteur.net, Ibrahima Sory Traoré de Guinee7.com et de Youssouf Boundou Sylla de Guineenews.org poursuivis pour diffamation. « Cette action n’est pas contre la presse, mais contre des journalistes nommément désignés », a précisé l’avocat Me Dinah Sampil.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 8 décembre 2020 19:18Nous vous proposons aussi
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