Guinée : Les partis de Sidya Touré et Cellou Dalein interpellent Mamadi Doumbouya…

CONAKRY- Vivement attendu sur les échéances électorales initialement prévues en 2024, le colonel Mamadi Doumbouya a éludé cette question cruciale dans son récent adresse à la Nation. Pour les partis politiques membres des forces vives de Guinée, cette omission témoigne la volonté du chef de la junte de « confisquer » le Pouvoir au grand dam de l’accord conjoint signé avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Alors que les craintes d’un glissement de calendrier pèsent sur le chronogramme, les partis des anciens premiers ministres Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo interpellent les autorités de la transition pour revenir sur les « fondamentaux de la transition ».

« La mission principale du Président de la Transition devrait être le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Nous sommes à treize (13) mois de la fin de transition. Qu’est-ce qui est fait ? Concrètement où est la lisibilité de la transition ? On ne sait pas où on va. Le Président et son Gouvernement prennent des actions que personne ne comprend. Quand on regarde son récent discours, il parle de paix, il parle de dialogue et de cohésion. C’est quelque chose de fondamental qui manque à la Guinée depuis 1958.

La transition est une période idéale pour que les guinéens se donnent les mains. Parce qu’on peut supposer avoir des autorités neutres. Ils avaient toute la possibilité de permettre aux guinéens se donner les mains. Mais comment y arriver s’il n’y a pas de justice. Il nous a dit que la justice allait être la boussole de la transition mais ce n’est pas le cas. Quand vous prenez la gestion des dossiers liés à la maison du Président Sidya Touré, celle de M. Cellou Dalein Diallo, c’est un exemple frappant », dénonce Sékou Tidjane Conté membre du bureau politique de l’UFR.

Le Parti de l’ancien Premier Ministre Sidya Touré estime que la transition guinéenne n’est plus sur la voie tracée à la prise du pouvoir par l’armée. Pour lui, il est impératif de prendre des mesures dissuasives contre le CNRD. Souleymane Konaté de l’UFDG appelle le colonel Mamadi Doumbouya à revenir sur ses engagements initiaux.

« Les autorités de la Transition sont arrivées à un accord dynamique avec la CEDEAO axé autour de dix points et qui devrait s’achever en fin d’année 2024. Aujourd’hui, les guinées attendent du colonel Doumbouya qu’il leur explique ce qu’il est en train de faire par rapport aux actions planifiées pour que le processus rapide et apaisé à l’ordre constitutionnel soit effectif, le 31 décembre 2024. Il lui (Mamadi Doumbouya, ndlr) appartient de revenir aux fondamentaux d’une transition, à savoir un dialogue inclusif avec les principaux acteurs de notre pays, mais surtout l’organisation des élections libres, inclusives et transparentes pour permettre aux Guinéens de choisir librement l’homme ou la femme capable de conduire leur destinée. Mais ce qu’on a entendu et vu jusque-là ne vont pas dans ce sens », promet ce cadre de l’UFDG.

Tirer les leçons

Les forces vives promettent de tirer les leçons des derniers développements intervenus, avant de faire appel à la rue. « Nous ne pourrons qu’organiser les manifestations politiques puisque la loi nous l’autorise », nous a-t-on confié.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com