Guinée : le « coup de sang » de Martine Condé contre les journalistes…

Martine Condé, présidente de la HAC

CONAKRY-La présidente de la haute Autorité de la Communication (HAC) n’est pas contente du comportement de certains journalistes guinéens. Martine Condé qui s’exprimait  jeudi dans la soirée, à l’occasion de la clôture d’un atelier axé sur le rôle des medias dans pacification des élections, a tancé les journalistes qu’elle traite « d’allumeurs de feu ».

Manifestement, la patronne de Hac, l’instance de régulation des médias en Guinée, en avait gros dans le cœur ! Et ce jeudi, elle a pris son temps pour régler ses comptes. « Vous êtes des intellectuels, mais vous ne connaissez même pas la Loi sur la Liberté de la Presse. Ce que vous connaissez dans cette Loi, c’est la dépénalisation », a martelé la présidente de la Hac, encourageant les hommes de médias à se rapprocher de son institution pour comprendre les dispositions de cette Loi. Selon elle, « la dépénalisation c’est quand on vous condamne, vous n’irez pas en prison, mais vous payez de l’argent. Et quand quelqu’un est condamné, son casier judiciaire est sali. C’est ce qui est grave », averti Martine Condé.

Vous êtes des allumeurs de feu…

Observant que les medias sont des régulateurs des tensions sociopolitiques qui se manifestent çà et là, madame Martine Condé dit regretter que cet idéal ne soit pas appliquer par les journalistes en Guinée.

« Je crois que vous allez tous relire ce petit discours parce que certains sont des allumeurs de feu. Le matin quand tu te lèves, à partir de 7H jusqu’à midi, on est dans les débats, on dit du n’importe quoi. Lors de nos journées portes-ouvertes, on avait choisi un morceau du plus grand dérapage de l’année pour que chacun écoute. Des fois même quand j’écoute, j’ai envie de pleurer (…) ce sont des journalistes qui parlent comme ça, qui insultent un ministre. (…) C’est pour cela je dis que vous êtes des allumeurs de feu dans notre pays. Tout le monde écoute les médias. Ça part de là. Chaque fois on dit radio mille colline au Rwanda, ici ça va être radio mille montagnes ou radio de la mer. C’est vrai ! On le dit en rigolant mais, tous les étrangers qui viennent ici disent que la liberté de la presse en Guinée c’est du libertinage. Aucune presse dans la sous-région ne se permettra d’agir comme on agit ici », dixit dame Martine Condé.

Prédominance de la politique dans les débats…

La présidente de la Hac  fustige la prédominance de la Politique dans les émissions de radios alors que selon elle, vue la situation de notre pays, les journalistes devaient faire un effort pour changer de comportements.

"On dirait qu’il n’y a pas autre information si ce n’est pas la politique. Des fois je me dis peut-être, ils gagnent de l’argent dans ces débats (…) les responsabilités que vous prenez en disant du n’importe quoi dans vos radios, ce n’est pas normal. Chaque matin c’est les mêmes sujets surtout en ce moment. Pourtant il y a des choses intéressantes dans ce pays", soutient Dame Martine Condé qui dit ne pas comprendre l’acharnement des journalistes sur le Sily national, humilié par l’Algérie (3-0) en huitième de finale de la CAN en Egypte.  

L’acharnement des journalistes contre le Sily

« Ils (les journalistes, ndlr) sont en train de laver proprement le linge du Sily actuellement. C’est de l’actualité, mais la manière de traiter celle-ci, ce sont des injures. Tout ce que j’écoute actuellement sur le Sily, on dirait qu’ils n’ont même pas touché au ballon en Egypte alors qu’ils sont allés jusqu’en huitièmes de finales. Les gens sont rentrés en catimini alors qu’on pouvait aller les accueillir. On dit qu’on leur a donné beaucoup d’argent, mais c’est un budget qui a été mis  à leur disposition. Mais on les humilie comme s’ils n’ont rien fait. Pour moi, ils ont fait un effort. C’est l’intolérance des hommes et femmes des médias qui est un trait de caractère dans notre pays.  On est toujours là en train de critiquer l’autre (…) Je sais que vous avez vos subjectivités, mais c’est à vous de recadrer le débat, mais si vous-mêmes vous vous mêlez. Quand j’écoute les débats, vous invitez des gens, le temps que vous vous accordez à parler est plus que le temps accordé à l’invité. C’est pourquoi je vous ai dit que je ne veux pas d’interviews. Personne ne m’interviewe. Je ne veux pas d’interviews. Je lis mon discours si vous voulez, passer dans vos radios, si vous voulez, laissez ! », s’exclame-t-elle priant les journalistes de changer de comportements.

A suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 12 juillet 2019 01:10

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