Guinée : Le Gouvernement lance les travaux de construction de l’ENA…
DUBREKA- Le Gouvernement guinéen a procédé ce samedi 10 août 2024 à la pose de la première pierre pour la construction de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). L’infrastructure sera construite à Sangaréyah, une localité relevant de Kèneindé dans la préfecture de Dubréka, a constaté Africaguinee.com.
Chapeautée par le Ministère du Travail et de la Fonction Publique, la construction de l’ENA va contribuer au développement de la Guinée en la dotant d’une Administration compétente et performante. Ce, en assurant la formation des cadres de la fonction publique.
L’Ecole Nationale d’Administration sera bâtie sur une superficie de six (6) hectares et comprendra plusieurs Blocs modernes qui faciliteront l’apprentissage des futurs fonctionnaires Guinéens. Pour le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, l’ENA jouera un rôle catalyseur dans le cadre de la moralisation de l’administration guinéenne.
« Les contenus de formation respecteront les meilleurs standards internationaux de compétence à développer. Les méthodes d’enseignement s’inspireront des pratiques les plus modernes de formations à la gestion publique orientées vers la maitrise du savoir-faire immédiatement transférable dans l’action. L’ENA sera le creuset de la formation d’une élite administrative dont le pays a absolument besoin pour piloter son développement. L’ENA formera à la fois aux compétences génériques en management publique et au compétences spécialisées attendues pour exercer dans un champ d’activité donné », a expliqué Faya François Brouno.
Le ministre du Travail souligne que pour adapter l’ENA aux nouvelles exigences des services publics, l’Etat va introduire dans le curricula, la formation non seulement de l’élite mais aussi des administrateurs civils polyvalents. « Cela se fera pour faciliter la mobilité et au-delà de ça, des grandes innovations seront aussi introduites dans l’offre de formation. Ces innovations porteront sur la prise en compte des questions émergentes notamment la transformation écologique, numérique et celle digitale », a annoncé François Bourouno.
L’ENA sera une institution de formation des cadres tournée vers l’excellence conformément aux meilleurs standards internationaux. Ce n’est pas tout, l’ENA offrira également une formation adaptée au contexte et aux besoins particuliers de l’Administration guinéenne en préparant l’élite administrative du pays qui sera formée à l’exercice du management dans des champs spécialisés. L’ENA appuiera aussi à la construction d’une Administration de développement performante et soucieuse de répondre aux besoins des citoyens.
Comment accéder à cette école ?
Les voies d’accès à l’ENA ne seront que sur deux concours distincts : Concours externe et interne. Ainsi, les offres de formations que l’ENA va offrir aux Guinéens seront :
- Un programme de formation menant au Diplôme de l’ENA (formation « diplômante »), programme d’élite visant la formation des personnes destinées à occuper les fonctions les plus élevées de l’Administration guinéenne et s’adressant à la fois aux cadres en exercice et aux nouveaux cadres ;
- Un programme menant à un Certificat de compétences administratives destiné à doter l’ensemble des cadres des compétences de base nécessaires à l’exercice de leurs fonctions de gestion ;
- Des programmes menant à l’obtention de certificats de compétences spécialisées, visant à développer les compétences administratives spécifiques attendues des cadres affectés à un champ d’activité spécialisé (Économie et finances, douanes, impôts, etc.)
- Un programme d’introduction à la fonction publique, à l’intention des nouveaux cadres, visant à fournir aux nouveaux arrivants les connaissances de base sur le fonctionnement du système administratif guinéen ;
- Des sessions de perfectionnement ciblées, intensives et de courte durée, destinées à satisfaire des besoins ponctuels de renforcement des capacités en lien, notamment, avec la modernisation de l’Administration ;
- Un programme de formation des magistrats et un programme de formation des greffiers, offerts en attendant la création d’une école de la magistrature et des greffes.
Pour le Premier Ministre Amadou Oury Bah, c’est un pas important qui vient d’être franchi. « Aujourd’hui on pose la première pierre de l’Ecole Nationale d’Administration de Guinée. On peut avoir des ressources minières, des potentialités agricoles, une population nombreuse, mais si on n’a pas les capacités organisationnelles, administratives en capacité d’orienter, d’encadrer pour que tout ce qui se fait puisse évoluer de manière suffisamment efficace, on risque d’être un pays qui sera toujours exploité et dominé », a expliqué le chef du Gouvernement.
« On a vu les dragons d’Asie, l’investissement principal c’est celui dans les ressources humaines. Et avec le CNRD, l’investissement dans les ressources humaines devient une réalité dans différents paliers, que ce soit l’école primaire, le collège, l’enseignement supérieur, l’enseignement technique, les composantes civilo-militaires, le prytanée d’un côté, l’école polytechnique demain, aujourd’hui l’école nationale d’administration. Pourquoi il faut le faire ? On a des projets extrêmement importants aujourd’hui. Je ne citerai que le Simandou parce que tout le monde est au courant que c’est un projet transformateur de l’économie guinéenne mais, pour que cela soit une réalité, il faut des hommes et des femmes en capacité de gérer correctement cette économie, d’anticiper pour éviter toute défiance susceptible de transformer le potentiel en cauchemars », a-t-il ajouté.
La première génération de l’Ecole Nationale d’Administration aura une lourde responsabilité, précise le Chef du Gouvernement, qui prévient qu’ils seront les cobayes pour tracer les sillons de ce que deviendra la Guinée dans les années avenir.
« Il faut vous armer encore davantage d’abnégations pour servir votre pays et rien que votre pays. C’est un grand pas d’avoir une Ecole Nationale d’Administration parce qu’un Etat qui n’a pas une administration digne de nom ne peut pas être fiable, ne peut pas défendre valablement ses intérêts. Les choses changent, nous voulons tous changer dans les sens de l’efficacité de nos administrations sans oublier la question de la digitalisation. Les reformes que nous sommes en train d’engager, la réduction des EPA, la mutualisation de certaines structures pour qu’il y ait moins de déperditions de nos ressources, tout cela doit concourir à rendre l’Etat plus efficace pour servir sa population », a fait savoir Amadou Oury Bah.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 11 août 2024 10:50Nous vous proposons aussi
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