Guinée : La pression s’accentue sur le parti d’Alpha Condé…

CONAKRY– Menacé de dissolution par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), le RPG arc-en-ciel vit un des moments les plus sombres de son histoire. Alors qu’il ne dispose que d’un mois pour se mettre en règle, l’ancien parti au Pouvoir traîne les pas. Si l’Union des Forces Républicaines (UFR), -autre grande formation politique suspendue- a fixé la date de ses assises pour renouveler ses instances, le parti d’Alpha Condé n’a pour le moment rien envisagé. Ce qui l’expose à une sanction extrême : la disparition totale de l’échiquier politique.

Interrogé ce lundi 5 mai 2025 sur les démarches en cours pour se mettre en règle, Marc Yombouno, membre du Bureau Politique National a évoqué une situation de « résilience ». Depuis le 28 mars, une directive du général Balla Samoura, haut-commandant de la Gendarmerie nationale, interdit toute activité à 28 partis suspendus, dont le RPG Arc-en-ciel.

Résilience

« Travailler pour corriger les manquements soulevés par le MATD relève de notre fonctionnement interne. Mais aujourd’hui, le parti est en résilience. Nos assemblées générales ont été suspendues à la suite des patrouilles ordonnées pour faire cesser toute activité autour des partis visés », a expliqué Marc Yombouno.

Instruction d’Alpha Condé

Selon l’ancien ministre du Commerce, le RPG concentre ses efforts sur le maintien de ses idéaux politiques et de l’engagement de ses militants, sous la direction de son président, le Pr Alpha Condé. « Pour le moment, ce qui nous importe, c’est de préserver l’esprit du parti. Nous agissons sous l’instruction du président Alpha Condé », a-t-il confié.

Cadres détenus

Parmi les préoccupations majeures du RPG arc-en-ciel figure également la situation de plusieurs de ses cadres actuellement en détention. Ceux-ci sont poursuivis par la CRIEF pour diverses infractions.

« Cela fait plus de trois ans que nos camarades sont emprisonnés, sans que les jugements apportent une véritable satisfaction. Nous subissons beaucoup de restrictions. Concernant l’évaluation des partis, nous pensions qu’il s’agissait d’un exercice normal de renforcement des structures politiques à travers l’identification de leurs faiblesses. Nous ne nous attendions pas à une suspension », regrette Marc Yombouno.

Une décision jugée disproportionnée

Le responsable politique déplore ce qu’il considère comme un traitement injuste infligé au RPG, un parti qui, selon lui, a marqué de manière constante la vie politique nationale.

« C’est incompréhensible. Un grand parti républicain qui a participé à toutes les élections depuis la Deuxième République est suspendu, alors que certains partis créés après le 21 septembre 2021 ont reçu leurs certificats d’aptitude. C’est une honte pour la nation. Des partis sans structure, ni présence réelle dans les quartiers de Conakry, deviennent aujourd’hui les plus visibles. »

Pour Marc Yombouno, la décision du MATD dépasse la simple application de la loi. « Ceux qui disent que cela se fait selon la loi, ils devraient préciser que c’est selon leur volonté. Si c’était réellement basé sur la légalité, les choses ne se passeraient pas ainsi. On aurait dû d’abord évaluer objectivement les faiblesses des partis », préconise l’ancien ministre du Commerce.

Nous y reviendrons !

Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com