Guinée : la liberté de manifester déjà en danger…

Mamadi Doumbouya s'offrant un bain de foule dans la banlieue de Conakry

Le 13 mai 2022, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), a décidé de l’interdiction de « toutes les manifestations sur la voie publique et de nature à compromettre la quiétude sociale jusqu’aux périodes électorales ».

Suite à cette interdiction, sept organisations dont Amnesty International et collectifs de la société civile ont exigé de la junte militaire au Pouvoir en Guinée, le rétablissement immédiat du « droit de manifestation pacifique ».

Dans un communiqué conjoint, 7 organisations de la société civile, expriment leur profonde préoccupation concernant cette décision unilatérale du pouvoir militaire qui vise à annihiler toute contestation publique dans les mois à venir.

Cette décision viole les traités et conventions internationales auxquels la Guinée a librement souscrit notamment, l’article 20 de la déclaration universelle des droits de l’Homme, l’article 21 du pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’article 11 de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.

L’interdiction des manifestations est également en contradiction flagrante avec l’article 34 de la charte de la transition guinéenne qui garantit les libertés d’associations et de réunions et qui, dans l’article 8 alinéa 2, dispose qu’« aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains ».

Les organisations signataires expriment leurs inquiétudes dans un contexte marqué par la contestation de la décision du Conseil National de la Transition (CNT) et du CNRD de porter la durée de la transition à trois ans (36 mois).

"Cette attaque contre le droit de manifester entrave les capacités d’expression et de réunion des membres de la société civile et de tous les groupes opposés à la transition militaire. C’est une restriction de l’espace civique » a réagi Marc ONA, président de Tournons La Page.

La Guinée sort d’un cycle de répression meurtrier avec la mort d’au moins 50 personnes entre octobre 2019 et juillet 2020, présumément victimes des forces de l’ordre et de sécurité lors des manifestations contre le troisième mandat du Président déchu Alpha Condé.

« L’Histoire récente de la Guinée montre que les risques de répression des manifestations sont grands dans le pays et que l’usage des armes létales et l’utilisation de la force excessive sont courants au niveau des forces de police » affirme Clément Boursin, Responsable Afrique à l’ACAT-France.

Les organisations signataires invitent la junte au pouvoir en Guinée à revenir sur sa décision d’interdiction des manifestations. Elles appellent également l’ensemble des partenaires internationaux de la Guinée à agir fermement en faveur de l’ouverture de l’espace civique, du respect des droits humains.

Le 25 mai 2022,

Organisations signataires :

ACAT-France

Amnesty International

Agir Ensemble pour les droits humains

Confédération française démocratique du travail (CFDT)

CCFD-Terre Solidaire

CRID

Tournons La Page

Créé le 25 mai 2022 15:09

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