Guinée : comment renforcer la sécurité des journalistes ?

Le renforcement de la sécurité des journalistes en débat à Conakry

CONAKRY-Une cinquantaine des journalistes venus de plusieurs medias publics et privés bénéficient d’une formation organisée par l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI) sur le thème ‘’Prévention et suivi des menaces et violences sur les journalistes et les propriétaires des medias en Guinée’’.

Durant deux jours, ces journalistes reporters auront la chance d’améliorer leurs connaissances sur plusieurs points à savoir : les recueils de textes qui régissent le fonctionnement du métier du journaliste, la nécessité d’avoir un cabinet d’avocat afin de faire des recours à la justice en cas de problèmes et l’importance de produire des rapports périodiques sur la situation des journalistes en Guinée et la liberté de la presse dans le pays.

Le Président de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI) a à l’entame de cette formation, a fait un aperçu sur la situation les journalistes en Guinée. Selon ses explications, les journalistes guinéens sont exposés à toutes sortes des dangers dans l’exercice de leur métier.  

« Les journalistes et les entreprises de presse privées pèsent toujours un lourd tribu dans leur quête quotidienne de promotion et de défense de la bonne gouvernance, de la démocratie participative, de la représentativité et de la redevabilité malgré les difficultés d’ordre logistiques, matérielles et financiers dans un contexte d’insouciance généralisée quant à leur protection contre les risques d’enlèvements, de séquestrations, d’homicides volontaires, involontaires, des détentions illégales, pillages des locaux, des destructions des matériaux de travail. De nombreux journalistes et des entreprises de presse sont les cibles des menaces quotidiennes sans qu’aucune enquête n’aille à son terme, sans qu’aucune réparation ne soit faite, sans qu’aucune mesure préventive ne soit envisagée pour endiguer ce déferlement de menaces sur les journalistes et les entreprises de medias dans notre pays », a expliqué Moussa Iboune Conté.

L’assassinat de journaliste Mohamed Koula Diallo, au siège de l’UFDG, la disparition du journaliste de la radio Espace fm Chérif Diallo, l’arrestation du coordinateur général du groupe Gangan Aboubacar Camara, le brouillage des ondes dudit groupe à un moment, la bastonnade des journalistes le 31 octobre 2017 par les gendarmes dans les locaux de l’escadron mobile N°3 de Matam sont entre autres les quelques points illustratifs des violences et menaces faites aux journalistes en Guinée.

Ce projet de formation comporte plusieurs éléments essentiels explique le représentant d’OSIWA à l’ouverture de cette formation. Selon Amadou Diallo, la maitrise de ces éléments du projet renforcera la capacité des journalistes guinéens dans l’exercice de leur métier.

« Le premier élément c’est la formation. La meilleure arme que le journaliste peut utiliser pour se défendre c’est de connaitre ses droits et ses devoirs en tant que journaliste. L’autre aspect de la formation c’est le côté digital. Nous sommes sur les réseaux sociaux, on utilise l’internet tous les jours donc c’est serait utile de voir comment se protéger quand on est sur ces réseaux sociaux. Le deuxième élément de la formation c’est le cabinet d’avocat. On a tendance à critiquer la justice guinéenne qu’elle n’est pas bien mais le plus souvent les gens qui sont victimes ne portent pas plainte et quand vous ne portez pas plainte déjà, vous vous autocensurez dès au départ. Il faut porter plainte et aller jusqu’au bout et quand ça n’aboutit pas maintenant vous pouvez tirer une conclusion comme quoi la justice n’a pas fait son devoir. Il faut reconnaitre aussi qu’il y a des recours au niveau de la CEDEAO. Il faut toujours faire recours à la justice comme nous sommes dans un Etat de droit. Le troisième élément c’est faire en sorte qu’on ait des rapports périodiques sur la situation des journalistes en Guinée au-delà même de la question de la sécurité pour qu’on comprenne l’état de la liberté de la presse en Guinée », a expliqué Amadou Diallo représentant d’OSIWA l’un des partenaires de ce projet au cours de cette première journée de formation.

Il faut noter que cette formation se tiendra du 26 à 27 mars 2019 à la maison de la presse sise à Koléah.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 26 mars 2019 18:33

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