Guinée : ‘’Cellou et Sidya ont été victimes d’injustice…’’, selon Francis Haba

CONAKRY-Le 14 juillet dernier, six (6) formations politiques, dont l’UGDD (Union guinéenne pour la démocratie et développement) ont annoncé leur départ de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), dirigée par Cellou Dalein Diallo. Ce départ a aussitôt été suivi par la création d’une nouvelle alliance politique par les démissionnaires.

Qu’est-ce qui a été motivé le départ de ces partis politiques au sein de l’ANAD ? Ont-ils été débauchés par le premier ministre Dr Bernard Goumou pour fragiliser Cellou Dalen Diallo ? Quel sera la leur ligne de conduite ? Que devraient faire les autorités de la transition pour rassurer les leaders en exil ?

Pépé Francis Haba, chef de file des « frondeurs » a répondu aux questions d’Africaguinee.com. Dans cet entretien il dénonce « l’injustice » dont Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont été victimes, d’après lui. Il invite la junte à se mettre au-dessus de la mêlée pour entreprendre des actions pouvant rassurer les leaders en exil afin de faciliter le dialogue inclusif pour que les prochaines élections soient « inclusives, libres, crédibles et transparentes ».

AFRICAGUINEE.COM : Qu’est-ce qui a motivé votre départ au sein de l’ANAD ?

PÉPÉ FRANCIS HABA : Principalement il y a deux raisons. La première, entre nous jeunes leaders de l’ANAD, nous avons voulu mutualiser nos efforts pour créer une alliance dans le but de préparer sereinement les futures élections locales, législatives et présidentielles.  La deuxième, il y a des raisons internes en lien avec le fonctionnement de l’ANAD. Ces raisons nous ont amené à prendre cette décision. Nous voudrions parler en notre nom et à nos propres comptes. Depuis quelques mois, nous étions constamment interpellés par nos communautés de base, les sections et fédération, la diaspora, les personnes ressources qui nous accompagnent pour qu’on puisse prendre notre destin en main en vue de proposer nos idées aux populations guinéennes.

Lancement de l’APR

En plus, nous avons des ambitions, c’est ce qui nous a poussés d’ailleurs à quitter nos activités dans le secteur privé pour la politique. Ces ambitions sont-là, nous voudrions être conseillers communaux, députés et même Président de la République. Nous ne voulons pas continuer à être dans l’ombre d’un autre leader. Je pense que c’est très important de se départir de cela. A un moment donné, il fallait le faire, c’est ce qu’on a fait. C’est pourquoi, depuis le lancement de notre alliance, le peuple a accueilli cette idée favorablement, nos militants et sympathisants notamment. Il y d’autres leaders politiques qui demandent de rejoindre nos rangs, et c’est tant mieux pour nous.

Quelle va-être votre ligne de conduite ?

Nous allons continuer à être francs, faire des critiques objectives, participer au renforcement de l’Etat de droit, à la démocratie. Parce que pour nous, la démocratie est le pilier de tout développement socioéconomique, c’est ce travail-là que nous allons continuer à faire. Notre souhait aussi, c’est de rejoindre la table de dialogue, parce que nous voudrions être à jour, savoir exactement quel est le niveau d’exécution des différentes activités pour le retour à l’ordre constitutionnel. Parallèlement, en mutualisant nos efforts nous aurons plus de force pour aller redynamiser nos bases pour la préparation des élections.

Le colonel Mamadi Doumbouya recevant les conclusions du dialogue interguinéen

Est-ce que vous avez été approchés par les autorités de la transition ?

Je vous le dis en toute sincérité, nous n’avons jamais été approchés par quelques autorités que ce soit. Si nous voulions de l’argent, nous serions restés à l’ANAD. Nous y sérions restés parce que nous croyons en nous, en nos idées, nos forces. Nous voudrions nous départir de toutes les critiques quelquefois subjectives que nous faisions à l’encontre de cette transition. Ceci pour que nous puissions sereinement aller de l’avant et faire notre politique.

On vous accuse pourtant d’avoir été débauchés pour fragiliser Cellou Dalein qui est en froid avec la junte. Que répondez-vous ?

Je voudrais rappeler à ceux qui le disent que nous étions plus d’une trentaine de partis politiques et plus de 600 mouvements de soutiens en 2020 au sein de l’ANAD. C’est nous qui étions allés avec Elhadj Cellou en pensant que c’est lui la solution. Nous avions fait une bonne campagne, nous lui avons donné la victoire mais le pouvoir a été malheureusement confisqué par le professeur Alpha Condé. En 2021, au siège de l’UGDD, à Kobaya, nous avions lancé une Alliance politique, nous étions plus de 25 partis sur près d’une quarantaine en 2020. Il y a quelques jours, l’ANAD a signé une nouvelle charte, ils n’étaient plus que 13 partis politiques.

Des dirigeants de l'ANAD

Alors, est-ce que tous ceux qui quittent c’est pour aller à la soupe ou c’est pour fragiliser Cellou ? Je dis non. Il y a les bonnes questions que les dirigeants de l’ANAD doivent se poser : pourquoi les gens quittent ? pourquoi autant de partis politiques sont en train de quitter ? Je pense qu’il y a la question de gouvernance institutionnelle qui pousse les formations politiques qui veulent parler à leur propre nom, participer aux débats politiques et rester sereins avec leurs militants et structures. Bref, je pense que le problème est ailleurs.

Voulez-vous remettre en cause le leadership au sein de l’ANAD ?

En tout cas, il y a un effritement, une désintégration de l’ANAD depuis 2020 jusqu’à maintenant. Si ce n’est pas le fait d’un dysfonctionnement, je ne sais pas maintenant quoi dire.

Vous annoncez votre volonté de rejoindre le dialogue. Quelles sont vos attentes ?

Notre souhait est qu’on discute avec le gouvernement, les facilitatrices pour que nous puissions être rassurés que nos idées vont être prises en compte. Je voudrais que le président de la transition, le gouvernement, continuent à se mettre au-dessus de la mêlée pour rassurer ceux qui ne sont pas encore en Guinée, pour que tout le monde, entre frères guinéens puissent discuter pour avoir des élections libres, inclusives transparentes.

Si cela est fait, ça va conforter la paix sociale. Mais si les élections sont frauduleuses, malheureusement, cela va plonger davantage notre pays dans une nouvelle crise sans précédent. Nous voudrions en tout cas contribuer à l’apaisement de la cité, c’est pourquoi voulons rejoindre la table du dialogue.

Vous évoquez le cas des leaders qui sont en dehors du pays. Faites-vous allusion à Sidya Touré et à Cellou Dalein ?

Bien sûr ! Mais ce n’est pas eux seulement parce qu’il y a d’autres leaders non des moindres. Il faudrait les rassurer tous. Les présidents Cellou et Sidya ont été victimes d’injustice, une décision administrative les a dépossédés de leurs lieux d’habitation. Je pense que cela est une question fondamentale.

Les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré

Ces gens-là se sont sentis en insécurité, c’est pourquoi ils ont quitté le pays. Pour moi, il faudrait rassurer ces gens-là. Il y a certes d’autres questions judiciaires, mais c’est en Guinée que tout cela peut se régler.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com 

Créé le 31 juillet 2023 09:05

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